Le commandant d'Auschwitz parle
extermination directe et ne figurant pas
sur le registre du camp pour cette raison,
c) d’au moins 12 000 prisonniers de
guerre soviétiques enfermés dans le camp de concentration contrairement aux
prescriptions du droit des nations sur le régime des prisonniers,
par exemple par asphyxie dans les chambres à gaz, par incinération
des personnes vivantes, par fusillade, par injections mortelles, par
expériences médicales, par la famine, par la création de conditions de vie
concentrationnaire particulières entraînent une mortalité générale, etc.
2. Il a exercé une activité néfaste aux personnes
appartenant à la population civile, aux militaires et aux prisonniers de guerre
en :
a) les maintenant dans un état d’esclavage dû à
leur emprisonnement dans un camp fermé et aux tourments les plus divers,
physiques et moraux, qui leur étaient infligés tels que : la privation de
nourriture, obligation d’accomplir des travaux surhumains, tortures, peines
inhumaines, blessures graves, atteintes à la dignité humaine, etc.,
b) en prenant part au pillage massif des biens,
principalement des bijoux, des vêtements et autres objets de valeur enlevés aux
personnes arrivant au camp et surtout à celles qui, des fourgons, étaient
dirigées directement sur les chambres à gaz pour y être exterminées, ou saisis
sur les personnes décédées au camp, ce qui donnait souvent lieu à la
profanation de la dépouille mortelle, profanation consistant à arracher de la
mâchoire les dents couronnées d’or et les prothèses et à couper les cheveux
longs des femmes,
commettant par ces actes des crimes prévus à l’art. 1,
point 1 et à l’art. 2 du décret promulgué.
3. En vertu de l’article 1 du décret promulgué
avec application de l’article 33, par. 2 du Code pénal, il condamne l’accusé
à
la peine de mort
4. Sur la base de l’art. 7 du décret promulgué,
avec application de l’art. 52, par. 2 du Code pénal, il se prononce
pour la privation à perpétuité des droits publics et des droits civiques et à
la confiscation de la totalité des biens du condamné ; il charge, en
outre, le Trésor de l’État, de tous les frais de procédure criminelle.
Le
Président :
/– –/le
D r Alfred EIMER.
Les
Juges du Tribunal suprême polonais :
Witold KUZNER
D r Joseph
ZEMBATY
Les
assesseurs, députés à la Diète législative :
M. GWIAZDOWICZ
W. KAPCZYNKSI
A. OLCHOWICZ
F. ZMIJEWSKI
La sentence a été exécutée au camp d’Auschwitz le 7 avril 1947.
Le commandant d’Auschwitz parle
(FÉVRIER 1947)
Je voudrais dans les pages suivantes dresser un bilan de ma
vie intérieure, en évoquant de la façon la plus véridique tous les événements
essentiels de mon existence et l’influence tantôt exaltante, tantôt déprimante
que ces événements ont exercée sur ma mentalité.
Pour rendre le tableau plus complet je me vois obligé de
remonter aux premières années de mon enfance.
Enfance et adolescence
Jusqu’à l’âge de six ans, j’ai vécu avec mes parents dans la
banlieue de Baden-Baden. Aux alentours de notre maison, il n’y avait que
quelques fermes isolées ; je manquais de compagnons de jeux car les
enfants des voisins étaient tous beaucoup plus âgés que moi. Réduit à la
compagnie des grands, j’essayais autant que possible de me soustraire à leur
surveillance, en me livrant à des explorations solitaires. Nous étions
installés à la limite extrême de la Forêt Noire et ses énormes sapins
exerçaient sur moi un attrait magique. Je ne me hasardais pas au-delà des
hauteurs d’où l’on jouissait d’une jolie vue sur la vallée. Des promenades plus
lointaines m’étaient interdites, car une bande de bohémiens avait voulu m’enlever
un jour lorsque je jouais tout seul dans la forêt ; grâce à un heureux
hasard, un paysan voisin qui passait par là avait pu m’arracher des mains de
mes ravisseurs.
J’étais aussi très attiré par le grand château d’eau qui
desservait la ville. Des heures entières, je restais collé au mur pour écouter
un ruissellement mystérieux qui me restait incompréhensible malgré les
explications données par les grandes personnes. Mais la majeure partie de mon
temps était consacrée aux écuries des paysans : c’est là qu’on me trouvait
régulièrement lorsqu’on partait à ma recherche. Je raffolais des chevaux :
rien ne me faisait tant de plaisir que de les caresser, de
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