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Le commandant d'Auschwitz parle

Le commandant d'Auschwitz parle

Titel: Le commandant d'Auschwitz parle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Rudolf Hoess
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faisait
défiler devant eux (si possible en présence de Eicke) avec une grande pancarte
portant l’inscription : « Me revoilà. » Il devait taper sur un
grand tambour. Le défilé terminé, on lui assenait vingt-cinq coups de gourdin
et on le renvoyait dans la compagnie disciplinaire [49] . Le SS qui l’avait
trouvé ou qui s’était emparé de lui était cité à l’ordre du jour et gratifié d’un
congé spécial. Les policiers ou les civils qui avaient contribué à son
arrestation recevaient un cadeau en espèces. Lorsqu’un SS avait empêché une
évasion par son attitude circonspecte et attentive, Eicke lui accordait un
congé et un avancement. Ceux, par contre, qui avaient facilité la fuite, même
par une petite négligence, subissaient les sanctions les plus sévères. Les
sévices étaient encore plus graves à l’égard des internés, complices de la
fuite.
    Quelques cas d’évasions qui se sont produits dans une
ambiance extraordinaire méritent d’être évoqués.
    Sept mauvais garçons, professionnels du crime, avaient
réussi à creuser un tunnel entre la baraque où ils logeaient et la forêt
voisine. Le tunnel passait au-dessous de la rangée de fils de fer barbelés ;
son entrée était cachée sous un lit. La besogne était facilitée du fait que la
baraque reposait sur des pilotis. Ils avaient travaillé pendant plusieurs nuits
sans se faire remarquer par leurs camarades. Une semaine plus tard, un
Blockführer, de passage à Berlin, rencontre l’un des évadés dans la rue, à une
heure avancée : il le reconnaît et procède immédiatement à son
arrestation. Au cours de l’interrogatoire, l’homme donne l’adresse de tous ses
complices et ceux-ci se font prendre sans autre difficulté.
    Un interné homosexuel parvient à s’évader d’une carrière d’argile,
en défiant les gardiens, les sentinelles et les fils de fer barbelés. Il n’y a
aucun indice qui permette d’expliquer sa fuite, car tous les transports d’argile
sont contrôlés par deux SS et le chef du commando en personne. Les recherches
se poursuivent dans les forêts avoisinantes, avec un grand déploiement de
patrouilles, sans qu’on puisse découvrir la moindre trace. Dix jours plus tard,
l’administration du camp reçoit un message du poste frontière de Warnemünde :
l’évadé y aurait été amené par des pêcheurs. On va le chercher et on lui
demande des explications. Voici ce qu’on apprend. Il avait préparé son évasion
pendant des semaines. Ayant envisagé toutes les possibilités, il n’en avait
retenu qu’une seule : profiter du départ d’un train chargé des matériaux.
S’étant fait remarquer par son assiduité au travail, il avait été choisi pour
surveiller les rails et huiler les roues des wagons. Pendant de longues
journées, il avait observé les méthodes appliquées au contrôle des trains en
partance. Chaque voiture était vérifiée en haut et en bas. Il en était de même
pour la locomotive Diesel mais puisque le tablier de celle-ci descendait
presque jusqu’aux rails, personne ne se donnait la peine de regarder sous la
machine. Or, il avait remarqué que le tablier arrière pouvait se soulever.
Pendant l’arrêt du train, tandis qu’on procédait au contrôle, il se glissa sous
la machine, s’agrippa à un essieu et partit avec le train. Lorsque le train
ralentit au premier virage, il se laissa tomber et le train passa au-dessus de
lui. Il s’engagea dans la forêt et prit la direction du nord. Il savait qu’on
découvrirait sa fuite, que le chef de son commando alerterait par téléphone le
camp et qu’on installerait immédiatement des sentinelles sur tous les ponts.
Effectivement, lorsqu’il atteignit le grand canal qui relie Berlin à Stettin,
le pont était déjà surveillé. Il se cacha dans un champ en contrebas, de façon
à ne pas perdre de vue le canal et le pont. (Je suis passé moi-même plusieurs
fois devant ce champ.) Dans la nuit, il traversa le cours d’eau à la nage et
poursuivi son chemin en évitant les routes et les villages. Dans la cabane d’une
sablière, il trouva des vêtements civils. Il se nourrissait de fruits et de
lait qu’il se procurait en trayant les vaches dans les prés. C’est ainsi qu’il
parvint à travers le Mecklembourg jusqu’à la mer Baltique. Dans un village de
pêcheurs il s’empara d’un bateau à voile et mit le cap sur le Danemark. Il
avait presque atteint les eaux territoriales de ce pays lorsqu’il

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