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Le Conseil des Troubles

Le Conseil des Troubles

Titel: Le Conseil des Troubles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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général des gardes-françaises :
    — Que ne m'a-t-on informé de tout cela que j'apprends seulement en arrivant ici?
    Le général jeta un regard gêné à Villeroi mais le roi, lui postillonnant d'abondance au visage, le pressa :
    — Parlez, je suis le roi, vous n'avez à craindre que de moi, vous ne rendez de comptes qu'à moi !
    — Majesté, des rapports vous furent envoyés... Plusieurs... de plus en plus alarmants tandis que la situation du général-duc de Bamberg devenait désespérée.
    Le roi remarqua d'une voix sifflante :
    — Je vois ! Celui ou ceux qui m'ont dissimulé ces rapports vont le payer fort cher !
    Puis à Villeroi, son ami d'enfance :
    — Dis-moi, toi, à défaut de l'aider, as-tu autorisé Bamberg à évacuer cette position ?
    Villeroi eut un geste d'impuissance. Aussi, se tournant vers le général des gardes-françaises :
    — Et vous, Landebaudière, le savez-vous ?
    Le général de Landebaudière n'hésita pas :
    — Votre Majesté n'ignore sans doute pas que le général-duc de Bamberg est de ces admirables soldats tels qu'on en fait peu et qui n'abandonnent point une place sans en avoir reçu l'ordre. S'il s'y résout aujourd'hui, c'est sans doute parce qu'il éprouve, non sans justesse, qu'on l'a totalement oublié. Du moins, Majesté, voilà ce que je pense.
    — Vous pensez bien, Landebaudière, cela en fait au moins un dans mon armée ! Allons, je suppose qu'il faut d'urgence lancer une attaque générale contre les coalisés. Qu'en penses-tu, toi ?
    Villeroi, sollicité, leva les bras et les laissa retomber.
    Le roi se retourna alors vers le général de Landebaudière :
    — Et vous, êtes-vous d'accord avec cela que je viens de proposer?
    — Sire...
    — Parlez, je vous estime, je peux tout entendre.
    — Je fais des réserves, Majesté. Le général-duc de Bamberg a mis lui-même au point, et sans doute avec le plus grand soin, les détails de sa sortie. Si nous lançons toute l'armée, et dans quel désordre, nous prenons le risque de contrarier ses plans dont nous n'avons pas connaissance.
    Le roi réfléchit assez longuement, puis :
    — Vous êtes un excellent général, Landebaudière : excellent, et je m'en souviendrai. Veuillez à présent me laisser avec M. de Villeroi.
    Le général parti, le roi murmura :
    — Encore une heure et nous serons enfin à minuit!
    Puis, se tournant vers Villeroi :
    — Allons, redresse-toi ! Et viens m'embrasser, incapable! Ah, si j'avais choisi mes grandes décisions politiques comme mes amis d'enfance, il n'y aurait plus de royaume de France depuis longtemps.
    1 Au revoir! Bonne chance!

49.
    La première partie du plan s'était parfaitement déroulée. Tandis que la vingtaine de gardes-françaises demeurait en la ferme fortifiée en menant grand tapage et allumant des feux, les quatre-vingts hommes de l'escadron des Opérations Spéciales - dix étaient morts et autant blessés - rampaient sur l'herbe trempée de la prairie afin d'approcher les postes des coalisés.
    Ici, le dispositif ennemi se trouvait très allégé car la rivière, assez large, était infranchissable tant en raison de sa température que de la force du courant. Quant à se laisser porter par celui-ci qui menait aux positions françaises, il n'y fallait point songer : une trentaine d'anciens fuyards s'y étaient essayés, les coalisés avaient repêché et exposé leurs cadavres. Au reste, cette série de noyades avait consolidé l'ennemi en la croyance que la rivière constituait le plus efficace des remparts, à quoi s'ajoutait la certitude que Bamberg, qui jusqu'ici n'en avait point manifesté la moindre velléité, ne tenterait jamais une sortie.
    Les postes contenaient toujours une vingtaine de soldats et la difficulté consistait à les approcher sans être entendu. Une fois rendus, les quatre-vingts, silencieux, entouraient la position et à la même seconde une pluie de poignards de lancé s'abattait sur la sentinelle puis, franchissant le parapet, on tuait les soldats endormis. Il fallait les tuer tous, au même instant, à l'arme blanche, afin de ne point être entendu des autres qui eussent donné l'alerte générale. Tâche délicate et bien des vieilles troupes ne s'y seraient point risquées mais pour celles des Opérations Spéciales, entraînées à ce genre de missions, il n'existait pas là de difficultés infranchissables.
    Avec discrétion, Bamberg surveillait le volontaire Philippe de Froidfond arrivé depuis seulement trois mois et qui

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