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Le Crime De Paragon Walk

Le Crime De Paragon Walk

Titel: Le Crime De Paragon Walk Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Perry
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attendions. Il en savait trop, Fulbert; c’était un petit malin. Pas assez malin, hélas, pour faire semblant de l’être moins.
    —    Bien dit, monsieur, fit Pitt en souriant. Ce qui nous intéresse, c’est de savoir laquelle de ses astuces s’est retournée contre lui. Connaissait-il le violeur de Fanny? Ou bien était-ce autre chose, dont il n’était pas forcément au courant d’ailleurs, même s’il laissait entendre le contraire?
    Freddie fronça les sourcils, mais son visage perdit ses couleurs, faisant ressortir ses veines saillantes. Il évitait de regarder Pitt.
    —    Je ne vous suis pas ! S’il ne savait rien, pourquoi l’aurait-on tué? C’est un peu risqué, non?
    —    S’il avait dit à quelqu’un : je connais votre secret, ou quelque chose comme ça, il n’aurait pas eu besoin d’en rajouter, expliqua Pitt patiemment. Dans la mesure où il y avait réellement danger, cette personne n’aurait pas attendu qu’il parle.
    —    Oh, je comprends ! Vous voulez dire, tuons-le pour plus de sécurité ?
    —    Oui, monsieur.
    —    Foutaises! Il s’est peut-être passé des choses bizarres ici, mais rien de bien grave, en vérité. Doux Jésus ! J’habite ici depuis des années, en saison évidemment, pas en hiver, n’est-ce pas?
    La sueur perlait sur son front et sa lèvre supérieure. Il secoua la tête, comme pour s’en débarrasser et chasser en même temps cette abominable idée. Au bout d’un moment, son visage s’éclaira.
    —    Je ne vois point d’assassin chez nous. Regardez plutôt du côté du Français : c’est le seul que je ne connais pas.
    Il agita la main comme si Pitt était un détail importun qu’il aurait voulu écarter de ses préoccupations.
    —    Il a l’air fortuné, oui, et assez bien élevé, si l’on aime ce style de personnage, un peu trop pointilleux à mon goût. Mais on ne sait absolument pas d’où il vient; toutes les hypothèses sont permises. Il prend ses aises avec les femmes. Et, maintenant que j’y pense, il ne nous a jamais parlé de sa famille. Il faut se méfier de ceux dont on ignore les origines. Un bon conseil, occupez-vous de lui. Adressez-vous à la police française : elle vous aidera peut-être.
    Pitt n’y avait pas songé; il s’en voulut d’autant plus qu’il avait fallu un imbécile comme Freddie Dilbridge pour le lui faire remarquer.
    —    Oui, monsieur, ce sera fait.
    —    Il a peut-être déjà commis des viols en France, qui sait !
    Freddie s’anima, haussa la voix, content de sa propre sagacité.
    —    Et Fulbert l’a découvert. Il y avait de quoi le tuer, hein, qu’en dites-vous? Oui, renseignez-vous sur M. Alaric avant son arrivée ici. Je vous garantis que vous trouverez le mobile de votre meurtre. Je vous le garantis ! Et maintenant, pour l’amour du ciel, laissez-moi prendre mon petit déjeuner. Je me sens abominablement mal !
    Grâce Dilbridge avait une tout autre opinion là-dessus.
    —    Oh non ! déclara-t-elle d’emblée. Freddie n’est pas dans son assiette ce matin, ou il n’aurait pas suggéré une chose pareille. C’est quelqu’un de loyal, vous savez. Il ne lui viendrait pas à l’idée de prêter à ses amis des intentions... tant soit peu... indélicates. Mais je vous assure, M. Alaric est un homme tout à fait charmant et civilisé. Fanny, la pauvre enfant, le trouvait irrésistible, comme ma propre fille d’ailleurs, jusqu’à ce qu’elle s’entiche de Mr. Isaacs. Je ne vois vraiment pas ce que je vais en faire !
    Elle rougit aussitôt de s’être laissée aller à des confidences devant un individu qui ne valait guère mieux qu’un marchand.
    —    Mais ça va lui passer, ajouta-t-elle à la hâte. C’est sa première saison, voyez-vous, et il est normal qu’elle ait des soupirants.
    Pitt sentit qu’il était en train de perdre le fil. Il s’efforça de la ramener en arrière.
    —    M. Alaric...
    —    Sottises ! répéta-t-elle avec conviction. Mon mari connaît les Nash depuis des années ; il répugne donc à l’admettre, même intérieurement, mais il est évident que Fulbert s’est enfui parce que c’est lui et personne d’autre qui a malmené la pauvre Fanny. Il a dû la prendre pour une bonne dans le noir, mais quand il a découvert qui c’était, et qu’elle l’a vu, naturellement il a été obligé de la tuer pour la faire taire. C’est parfaitement lamentable ! Sa propre sœur! Mais les hommes

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