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Le dernier vol du faucon

Le dernier vol du faucon

Titel: Le dernier vol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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partir de maintenant, c'est moi seul qui te servirai de coussin, Sunida.
    - Vous êtes bien plus doux que cette soie, mon Seigneur», dit-elle en se blottissant contre lui.
    Elle lut sur son visage l'anxiété qui le rongeait. «Je vois bien que votre esprit est sombre, mon Seigneur, et je me sens coupable de n'avoir pas su vous réconforter comme il est de mon devoir de le faire. »
    Il la regarda avec une infinie tendresse. Elle était toujours si désireuse de lui venir en aide.
    « Ne t'inquiète pas, petite Sunida. Tu as été parfaite.
    - Pourtant, si vous souhaitez partager avec moi votre fardeau, je vous écoute, mon Seigneur...
    - Nous traversons des temps troublés, Sunida - les plus troublés depuis que j'ai été nommé Barcalon.» Il eut un pâle sourire. « Figure-toi que, durant mon voyage, j'ai rencontré une magicienne qui m'a prédit mon avenir. »
    Elle ouvrit de grands yeux. «Vraiment, mon Seigneur?» Cela ne ressemblait pas à son maître, pensa-t-elle sans pouvoir dissimuler son excitation. Comme tous les Siamois, elle croyait fondamentalement au message des étoiles. Patiemment, elle attendit qu'il se confie.
    « Il s'agit de mère Somkit. »
    Sunida en eut le souffle coupé. « Mère Somkit ! Je croyais qu'elle s'était retirée du monde. Elle est la plus réputée de toutes, la plus brillante ! »
    Phaulkon s'assombrit. «J'espère bien que non. Car elle m'a annoncé que je n'avais plus que soixante jours à vivre. »
    Le visage de Sunida se ferma. Devinant son trouble, il regretta de lui avoir confié cet incident. «Je pense qu'elle a perdu ses dons, reprit-il pour l'apaiser. Elle m'a dit que j'avais trois enfants, deux vivants et un troisième à venir. »
    Sunida fronça les sourcils.
    «Il y en a peut-être un dont vous ignorez l'existence, mon Seigneur.
    - Je connais le nombre de mes enfants, Sunida. »
    Mais il vit qu'elle demeurait inquiète, tournant et retournant toutes ces choses dans son esprit. Soudain elle le regarda avec l'expression de quelqu'un qui vient de prendre une décision.
    « Vous souvenez-vous de ce portrait de vous que le prêtre farang a peint avec une brosse? Pourriez-vous me le confier, mon Seigneur? Il vous ressemble tellement que j'aimerais m'entraîner sur lui plutôt que sur le coussin. J'en prendrai le plus grand soin.»
    Il ne put s'empêcher de rire mais son cœur se serra. Désirait-elle le conserver en souvenir de lui s'il venait à disparaître? Il s'efforça de prendre la chose à la légère. «Tu sais, je ne crois pas à ces balivernes, et je n'ai nullement l'intention de te quitter dans soixante jours. Par ailleurs, tu finiras par user la toile si tu t'obstines à la couvrir de baisers farangs.
    - Alors, je me contenterai de regarder ce portrait quand vous êtes en voyage, mon Seigneur. » Elle sourit. «Je pourrai lui confier toutes ces choses que, par timidité, je n'ose vous dire quand vous êtes avec moi. Et, mieux encore, il ne pourra pas me répondre. »
    Il rit de nouveau. «Très bien. J'essaierai de te le rapporter la prochaine fois. »
    Il se demandait comment il s'arrangerait pour sortir le tableau de sa maison d'Ayuthia sans que sa femme lui pose trop de questions. Peut-être pourrait-il prétendre que Sa Majesté le lui avait demandé. Bah, qu'importe... il trouverait bien une excuse. Sunida demandait si rarement quelque chose.
    «Oh, merci, mon Seigneur.» Mais elle n'en avait pas terminé pour autant. « Et pourrais-je avoir également un de ces drôles de vêtements farangs que vous portez parfois? Comment les appelez-vous déjà... pata... patalans?»
    Il rit de bon cœur. «Des pantalons, Sunida.
    - Peu importe leur nom. Figurez-vous que cela amuse beaucoup Supinda. Elle ne cesse de m'en réclamer.
    - Alors il faudra qu'elle me les demande elle-même car j'ai hâte de la voir. Quand sera-t-elle de retour?
    - Au coucher du soleil, mon Seigneur. Elle vous a réclamé chaque jour, vous attendant, espérant...»
    Sunida lui adressa un de ces sourires éclatants dont elle avait le secret. «Elle est comme sa mère... je me fais tant de souci quand vous êtes absent, mon Seigneur. C'est mon seul tourment. Je crains toujours que quelque terrible événement ne se produise quand vous n'êtes pas là pour intervenir. Et puis il y a toutes ces rumeurs.
    - Des rumeurs ? Quelles rumeurs ? »
    11 savait que le palais bourdonnait sans cesse de mille chuchotements. Mais il n'y avait là rien de très étonnant. Les cinq cents concubines

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