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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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la présence d’esprit de cacher les livres sous sa cape.
    — Nous avons enterré nos morts, poursuivit Molay d’un ton égal en contemplant le ciel qui se couvrait. Et on dirait que le mauvais temps va saluer leur départ. Sir Hugh, nous devons prendre certaines décisions. Vous joindrez-vous à nous pour le souper de ce soir ?
    — N’observez-vous pas de deuil ? s’étonna Corbett.
    — Pas pour Baddlesmere ! rétorqua vertement Branquier en s’avançant. L’affaire est close.
    — Et Baddlesmere est l’assassin ?
    — Tout semble le démontrer, renchérit le grand maître : ses liens coupables avec Scoudas, sa rancune, le plan d’York montrant l’itinéraire du roi, les menaces de mort à la façon des Assassins. Avons-nous besoin d’autres preuves ? Ordres du roi ou non, cela fait trop longtemps que nous sommes retenus prisonniers ici. Dans trois jours, j’ai l’intention d’aller à York solliciter une audience auprès d’Édouard. Mes compagnons ont aussi des affaires à régler à York. Nous ne pouvons attendre. La cause est entendue : Baddlesmere est coupable.
    — Ce n’est pas mon avis, protesta Corbett.
    L’attitude des commandeurs, déjà hostile, devint franchement menaçante. Ils cernèrent le magistrat en écartant leurs manteaux blancs de cérémonie et en portant la main à l’épée ou la dague, passées à la ceinture. Corbett ne recula pas.
    — Ne me menacez pas, Monseigneur !
    — Je n’en ai aucunement l’intention ! se récria Jacques de Molay. J’en ai plus qu’assez des intrigues, du mystère, des incendies, et de l’assassinat de frères d’armes. Ce sont des tragédies, certes, mais moi, je suis sujet du roi de France et grand maître de l’ordre des Templiers. Je proteste contre le fait d’être prisonnier dans l’un de mes propres manoirs.
    — Alors, partez si vous le désirez, Monseigneur. Mais je vous avertis que vous serez tous arrêtés pour haute trahison. Et ne me parlez pas de Baddlesmere. C’était peut-être un sodomite, un homme qui nourrissait certaines rancoeurs, mais il est totalement innocent de ces crimes. Le jour où le roi fut attaqué, son amant et lui s’étaient enfermés dans une chambre du Manteau Vert. Il en était parti avant que l’on me remette les menaces de mort. Même chose pour Scoudas qui n’a pas pu me faire parvenir ce message ni tenter de me tuer.
    Le regard de Molay se troubla.
    — Mais le plan d’York ? objecta-t-il. Les menaces de mort ? Le billet de Murston ?
    — J’y ai réfléchi.
    Corbett lorgna vers Symmes qui avait à demi dégainé sa dague.
    — Ne touchez pas à votre arme ! l’avertit-il. Surveillez plutôt votre belette.
    Son oeil valide flamboyant de colère, le borgne interrogea Molay du regard. Celui-ci acquiesça d’un signe de tête imperceptible.
    — Vous nous parliez de Baddlesmere, reprit le grand maître.
    — Oui, il pensait que l’assassin appartenait au Temple, expliqua Corbett. Et il menait sa propre enquête. Il a dessiné ce plan dans un but que je ne comprends pas pour l’instant. Il a aussi transcrit les menaces de mort pour les étudier plus à son aise. Bref, Monseigneur, l’homme que je recherche est bien vivant. Ce pauvre Baddlesmere est mort en bouc émissaire, ni plus ni moins.
    Ils se retournèrent soudain : un sergent accourait et, jouant des coudes, s’approchait de Molay pour lui parler à l’oreille.
    — Que se passe-t-il ? s’inquiéta Corbett.
    — Quelque chose qui peut être important ou non. L’un de nos écuyers, Joscelyn, a disparu. Il a probablement déserté.
    Le grand maître regarda Ranulf, par-dessus l’épaule de Corbett.
    — Dites à votre serviteur d’abaisser son arbalète.
    Il claqua des doigts.
    — Suivez-moi, tous. Sir Hugh, ajouta-t-il avec un sourire d’excuse, vous êtes encore notre invité pour le souper de ce soir.
    Corbett ne bougea pas. Les templiers s’éloignaient majestueusement dans un envol de manteaux en faisant crisser le gravier sous leurs bottes. Maltote s’accroupit en geignant.
    — Messire, ces livres pèsent autant qu’un sac de pierres !
    Ranulf remit le carreau d’arbalète dans sa trousse. Corbett se retourna péniblement, les jambes lourdes. Il dodelina de la tête pour soulager sa nuque raide.
    Ranulf prit la parole.
    — Ainsi, d’après vous, Baddlesmere aurait été tué parce qu’il en savait trop ?
    — Probablement. Mais je ne saisis pas encore la logique derrière

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