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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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forte odeur de soufre autour de lui, ajouta Don Eleazar.
    — C’était donc de la poudre, dit Isaac. C’est bien ce que je pensais.
    — L’éclair fournit une solution plus acceptable, répliqua Eleazar. Et la main du Seigneur est en toute chose.
    — Certes. Et connaissons-nous le nom de l’homme qui se cache derrière le Glaive ?
    L’évêque se pencha vers lui :
    — Non, maître Isaac, nous ne le connaissons pas.
    — Faites entrer Don Tomas de Bellmunt, dit Eleazar.
     
    La surprise qu’éprouvèrent Isabel et Raquel lorsqu’elles furent convoquées au palais épiscopal ne fut rien à côté de l’étonnement de Tomas quand il apprit qu’il devait converser avec Sa Majesté.
    L’espoir fou d’une commutation de sa peine capitale, voilà la première chose qui lui vint à l’esprit ; un instant plus tard, la raison reprit le dessus et il comprit. Il était assis, les mains nouées pour qu’elles ne tremblent pas. Tout au long de la nuit, ce n’avait été que tumulte : chevaux, bruits de pas, conversations murmurées. C’était la guerre, ou l’insurrection, et ils avaient décidé de l’exécuter avant l’heure. Sa Majesté s’en allait. Il pria brièvement pour avoir la force d’affronter son destin et franchit la porte de sa cellule.
    Don Pedro hocha la tête en voyant entrer Tomas et se cala sur son siège pour suivre les discussions, les yeux mi-clos.
    — Je suis navré de perturber votre dimanche, commença sèchement Don Eleazar, mais d’importants événements sont survenus sur lesquels vous pourriez nous éclairer.
    — Je ferai tout mon possible, messire, dit Tomas. J’étais un peu désœuvré.
    — Bien sûr. Une fois encore, Don Tomas, dites-nous pourquoi vous avez envoyé votre serviteur Romeu à Gérone.
    Tomas rougit.
    — Doña Sanxia de Baltier m’a supplié de lui prêter Romeu afin de l’aider à remplir une fort délicate mission que lui avait confiée Sa Majesté la reine.
    — Pourquoi vous êtes-vous montré si obligeant ?
    — Doña Sanxia était la dame d’honneur de Sa Majesté.
    Il s’arrêta un instant.
    — Ce n’était pas la seule raison, messeigneurs. Mais étant donné que la vérité peut entacher la réputation de cette dame…
    — La réputation de cette dame ne peut être plus noire, Don Tomas, coupa Don Eleazar. Mais vous dites toujours que cette mission consistait à protéger l’infant Johan ?
    — Je croyais sincèrement à l’époque qu’il fallait protéger le prince.
    — Pourquoi êtes-vous revenu à Gérone ?
    — Je l’ai fait sur les instructions de mon oncle, messire.
    — Vous lui avez parlé ?
    — Non, son secrétaire m’a écrit une lettre.
    — Vous l’avez conservée ?
    Tomas ressemblait à un homme près de se noyer qui voit disparaître sa dernière chance de sauvetage.
    — J’ai écrit ma réponse au bas de cette lettre, dit-il.
    — Don Tomas, expliquez-nous comment Romeu est entré à votre service.
    — Mon oncle s’est occupé de tout – le cheval de Romeu, ses habits, sa première année de gages, tout cela vient de mon oncle. Il s’est montré très généreux.
    — Certes. Vous faites ainsi référence au comte Hug de Castellbo ?
    Tomas acquiesça.
    — Mais qui a engagé Romeu, Don Tomas ? Vous ? Ou Castellbo ?
    — C’est le comte, messire. Romeu servait mon oncle depuis l’enfance. Le comte pensait que j’avais besoin d’un serviteur qui connût les mœurs de la cour afin de m’éviter toute embûche.
    Des sourires furtifs se dessinèrent sur plusieurs visages.
    — Il n’y a pas vraiment réussi, me semble-t-il, chuchota Berenguer.
    Don Eleazar ne prêta aucune attention aux sourires et aux murmures.
    — Merci. À présent, dites-nous pourquoi vous vous attendiez à trouver dame Isabel dans la finca de Baltier.
    — C’est là que je devais prendre l’infant, expliqua Tomas avant de résumer soigneusement ses découvertes et ses conclusions.
    — Que faisait Doña Sanxia au couvent de Sant Daniel ?
    — Les religieuses l’ont abritée, et elle avait une amie fidèle au couvent.
    — Qui cela ?
    — Quelqu’un qu’elle connaissait depuis l’enfance, messire. C’est tout ce que je sais.
    — Pourquoi se déguiser en Sor Berengaria et tenter d’arracher dame Isabel au couvent ?
    — Elle a fait cela ? Je l’ignorais.
    Don Tomas paraissait sincèrement étonné.
    — Puis-je vous poser une question, Don Eleazar ? Votre Majesté ?

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