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Le glaive de l'archange

Le glaive de l'archange

Titel: Le glaive de l'archange Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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notait sa question.
    — Mon père savait que des traîtres entouraient le roi et le gouverneur. Avant de pouvoir parler, il a été assassiné. On ne m’a pas permis d’aller trouver le gouverneur, c’est pourquoi je suis parti vers le nord pour voir le roi.
    Don Pedro regarda Berenguer avec un air surpris, puis il se pencha en avant.
    — Puis-je te demander le nom de ton noble père ?
    Yusuf regarda les deux hommes, terrorisé.
    — Je ne puis le dire, chuchota-t-il.
    — Quand est-ce arrivé ? demanda Eleazar.
    — L’année des combats à Valence et de la grande peste.
    — C’est certainement le fils de Hasan Algarrafa, murmura Eleazar.
    — Ou d’un des autres fidèles de l’émir, dit le roi.
    — Seigneur, reprit Yusuf en se tournant vers Don Eleazar, dès que le Glaive a parlé à mon maître, j’ai reconnu le démon qui a tué mon père.
    — Tu l’as vu faire cela ?
    Yusuf acquiesça et se mordit la lèvre.
    — C’est un grand noble au service de Votre Majesté. Je suis venu vous dire qu’il avait l’intention de vous trahir. J’aurais ainsi assisté à son châtiment. J’ai son nom ici, dit-il en se frappant la poitrine. Écrit sur une lettre adressée par mon père à Votre Majesté.
    — Fais-nous voir cette lettre, mon enfant, dit le roi.
    Yusuf sortit la bourse de cuir dissimulée sous sa tunique et la fit passer par-dessus sa tête. Les doigts tremblants, il dénoua la cordelette et en tira un morceau de papier tout froissé. Il l’aplatit avec soin, tomba une fois encore à genoux et le tendit à Don Pedro.
    — C’est en arabe, dit le roi en montrant le document à son secrétaire. Je reconnais éprouver parfois quelque difficulté à former les mots.
    — Si vous le permettez, sire, je vais…
    — Je peux le lire, interrompit Yusuf. Si Votre Majesté le veut bien.
    — Indique-moi seulement le nom si tu le peux, mon enfant, dit le roi. Don Eleazar me fera une copie du reste. Cette lettre est toute souillée.
    — Du sang de mon père, dit Yusuf. Je l’ai prise sur son corps.
    Il se saisit de la lettre, s’assit à terre et, du doigt, suivit les lettres.
    — Votre Majesté, fit-il, hésitant, je crois qu’il s’agit du seigneur Castellbo.
    — Mon oncle, bredouilla Tomas, horrifié. C’est impossible !
    Mais il savait déjà que cela était malheureusement vrai.
    — Il ne vous a pas vraiment protégé, Don Tomas, dit Berenguer. Je ne verserais pas de larmes sur lui.
    — Dieu du ciel, s’exclama Tomas, comme j’ai été sot !
    — Vous n’êtes pas le seul sot, Don Tomas, dit Don Pedro. Le comte Hug de Castellbo est l’homme à qui j’avais confié mon fils.
    Yusuf se tenait devant le roi, perdu et malheureux.
    — Ai-je mal fait, Votre Majesté ?
    — Nullement, mon brave enfant. Je conserverai cette lettre, si je le puis, et la chérirai précieusement.
    — Elle vous était adressée, seigneur, dit simplement Yusuf.
    Don Pedro prit le lambeau de papier et se pencha vers le garçon :
    — Il n’est pas convenable que tu sois réduit à la servitude. Si tu souhaites rejoindre notre cour, nous nous arrangerons avec ton maître. Cela vous agrée-t-il, maître Isaac ?
    — Yusuf est libre, Votre Majesté, répondit le médecin. Il m’a rendu service et, en échange, je lui ai procuré un toit, mais je n’ai aucune droit sur lui. S’il souhaite rester dans ma famille et recevoir une bonne éducation, il est le bienvenu. S’il préfère une place à la cour, il partira avec ma bénédiction.
    — Alors laissons l’enfant décider, dit le roi. Il demeure sous notre protection tant qu’il se trouve en ce royaume.
    — Tu peux t’asseoir, Yusuf, dit Eleazar. Aux côtés du médecin.

CHAPITRE XVIII
     
    La porte du cabinet se referma sur les trois hommes.
    — Qu’allons-nous faire de Bellmunt ? demanda le roi à Berenguer et à Eleazar. Son seul crime semble être d’avoir fait preuve d’une incroyable stupidité.
    — Je pense que la leçon lui a été fort rude, Votre Majesté, répondit l’évêque. Il sait maintenant ce que sont les femmes et le monde. Et puis, j’avoue qu’il me plaît bien.
    — Sa Majesté la reine le trouve charmant et modeste – et aussi fort utile, ajouta Don Eleazar. Il semble également manifester quelque courage. La façon dont il a sauvé dame Isabel ne manque pas de panache.
    — C’est un bon stratège, fit Don Pedro. Mais il est malheureux qu’elle soit restée aux mains de Montbui

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