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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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son bureau couvert d’ouvrages
empruntés à diverses bibliothèques de la ville et alluma la lampe posée sur le
sous-main.
    Neuf
meurtres avaient été perpétrés à Londres depuis le début de l’année. Un le dix
de chaque mois. Clayton s’empara de son carnet, l’ouvrit à la première page et
relut la liste des victimes :
     
    10
janvier 1862 : sir Henry Penrose, magistrat de la cité de Londres
    10
février 1862 : Thomas Bagster, membre du comité exécutif du Lloyd’s
    10 mars 1862 :
Donald Godley, administrateur civil des Indes
    10
avril 1862 : James Monroe, journaliste au Times, membre du conseil
d’administration de la presse journalistique
    10
mai 1862 : Adolphus Harvey, médecin membre du Royal College
    10
juin 1862 : Robert Thick, dirigeant de l’entreprise de travaux publics et
du bâtiment Cubitts et Thick
    10 juillet 1862 :
révérend Alfred Sagar
    10 août 1862 :
Ernest Watkins, colonel d’infanterie
     
    Jusqu’à
quand cette liste s’allongerait-elle ? Clayton prit un crayon et ajouta au
bas de la page :
     
    10
septembre 1862 : sir Godfrey Tyrrel, caissier central de la Banque
d’Angleterre
     
    Tous
ces hommes avaient été tués selon le même mode opératoire. Les victimes étaient
retrouvées chez elles, empalées dans des vierges de fer. Aucun indice, excepté
ces sarcophages ensanglantés qui semblaient narguer la police. Et aucun témoin,
jamais. C’était ce point le plus curieux. Les meurtres avaient pratiquement été
commis au vu et au su de tous, mais personne n’avait rien remarqué ni entendu
jusqu’à la découverte des corps. Les victimes ne s’étaient-elles donc pas
défendues ?
    Seule
la jeune domestique de sir Henry Penrose, Mary Ann Yeats, qui vaquait encore à
ses tâches au moment de l’assassinat de son maître, avait pu fournir un début
de témoignage. Par malheur, la petite était encore sous le choc de sa macabre
découverte, et sa déposition s’était avérée confuse et peu probante, avec des
lampes qui s’éteignaient comme par magie et des « ténèbres
vivantes »… Bref, Mary Ann n’avait pas fourni le moindre élément
susceptible de faire progresser l’enquête. Peut-être de nouveaux détails lui
étaient-ils revenus à l’esprit avec le temps, mais Clayton ne savait désormais
où la joindre. La veuve Penrose avait eu la sottise de la renvoyer du jour au
lendemain, arguant qu’elle n’était plus bonne à rien dans son travail. Plus
bonne à rien dans son travail ! Qui aurait pu continuer à s’adonner
tranquillement à ses occupations après avoir assisté à un spectacle aussi
épouvantable ? Ces gens-là avaient-ils donc une pierre à la place du cœur ?
Quoi qu’il en soit, Mary Ann s’était volatilisée et l’enquête piétinait.
Clayton se trouvait dans une impasse, d’autant que, comme il le supposait, la
piste Jack O’Neale n’avait abouti à rien : le monte-en-l’air se trouvait
simplement au mauvais endroit au mauvais moment.
    L’inspecteur
reporta son attention sur les ouvrages posés sur le bureau, certains relatifs
au Saint Empire romain germanique, d’autres au Moyen Âge, d’autres encore à
l’histoire des institutions judiciaires sur le continent. Aussitôt qu’il avait
eu connaissance des circonstances du premier crime de la Dame Noire, un
souvenir était remonté à la surface de sa mémoire. Lorsqu’il était enfant, son
père lui racontait toutes sortes d’histoires pour l’endormir. Ses préférées
étaient de loin celles qui lui arrachaient des frissons de peur. Il les
écoutait avec un ravissement mêlé d’effroi et suppliait son père réticent de
les lui répéter encore et encore. L’histoire qui l’avait le plus durablement
impressionné se déroulait au Moyen Âge en Allemagne et mettait en scène un
homme accusé de sorcellerie qui subissait le supplice de la vierge de fer. Le
nom de l’organisation qui avait recours à un tel instrument était demeuré gravé
dans son esprit en lettres de feu : la Sainte-Vehme.
    Clayton
se saisit d’un des livres et l’ouvrit à une page qu’il avait marquée d’un
signet. Une fois de plus, il relut le chapitre consacré à la Sainte-Vehme, à la
recherche d’un détail qui lui aurait échappé.
    C’était
en Westphalie, au XIII e siècle, qu’était née cette
terrifiante confrérie. Son apparition avait coïncidé avec les troubles ayant
suivi la mort du dernier représentant de la famille régnante,

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