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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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a été tué est sorti dans le jardin. Qui plus est, ma femme vient juste de m'apprendre qu'on n'a retiré la barre du portail, derrière l'enclos, qu'après la découverte du corps. Pour parler net, Maîtresse, si quelqu'un a pénétré dans le jardin, il a dû escalader le mur.

    Kathryn remercia l'aubergiste, qui retourna à son poste d'écoute pour observer ce drame qui se déroulait sous ses yeux tout en se demandant si c'était bon ou mauvais pour ses affaires.
    —
    Que donnez-vous à entendre avec toutes ces questions? demanda sèchement Greene.
    —
    Rien, répliqua Kathryn. Fronzac est sorti de la salle d'auberge disant qu'il devait aller au jardin : cela signifie qu'il ne s'agissait pas d'une plaisante promenade matinale. Je soupçonne qu'il allait retrouver son meurtrier.
    — Mais personne ne l'a suivi, commença Brissot.
    —
    Le meurtrier a toujours pu escalader le mur, grogna Hetherington.
    Il donna une tape sur son gros ventre, ajoutant :
    — Ce qui veut dire, Maîtresse, que je ne suis pas l'assassin. J'ai déjà du mal à grimper des escaliers, jamais je ne pourrais sauter un haut mur.
    — Qui vous a dit qu'il était haut? intervint Foliot.
    —
    Je suis allé là-bas, s'exclama Sir Raymond, son visage cramoisi de colère, et vous commencez à me lasser, monsieur. Où étiez-vous, ce matin?
    Tous les regards convergèrent sur l'émissaire de la reine et Kathryn maudit en silence sa propre stupidité. Nul n'était au-dessus de tout soupçon.
    Foliot était un courtisan beau parleur, il faisait allusion à voix basse à d'importants secrets, mais pouvait-il être l'assassin? Il avait rendu visite à Tenebrae le matin de sa mort, il savait aussi où les pèlerins avaient pris leurs quartiers.

    Foliot sourit malicieusement à Kathryn comme s'il avait lu ses pensées.
    —
    Je puis prouver mes faits et gestes, déclara-t-il. Si vous vous rendez à l'auberge où je loge, vous verrez que j'ai plus de témoins qu'il n'y a de gens à la messe, le dimanche.
    Luberon se pencha vers Kathryn pour murmurer :
    —
    Cet interrogatoire ne nous mène nulle part, Maîtresse.
    Kathryn en convint et se leva. Elle sourit à la belle jeune femme aux yeux sombres qui s'appuyait sur l'épaule de son fiancé.
    — Louise, dit-elle, il faut que je vous parle en privé.
    La jeune femme leva les yeux et, battant des cils, jeta
    un regard à Hetherington qui se frottait le visage de ses mains.
    —
    Vous n'avez besoin de personne, sauf de Sir Raymond, insista Kathryn.
    Ce dernier effleura l'épaule de la jeune femme.
    — Tu veux que je vienne avec toi ?
    Louise Condosti hocha la tête.
    —
    Et
    moi?
    s'exclama
    Richard
    Neverett,
    repoussant son tabouret, l'air à la fois inquiet et surpris.
    Reste ICI ! tonna Hetherington en se levant.
    Le maître de la guilde conduisit Kathryn et Louise au premier étage, dans la chambre richement meublée qu'il occupait. Sur les murs peints en blanc brillant étaient accrochées des tapisseries brodées de couleurs vives, tandis que des tapis recouvraient le sol pavé. Le lit à colonnes était en chêne ciré, garni de rideaux vert frangés de doré. Il y avait une table, quelques tabourets, un coffre et deux sièges à haut dossier. Hetherington ferma la porte, et invita Kathryn et Louise à prendre ceux-ci tandis qu'il tirait un tabouret pour s'asseoir en face d'elles.
    Kathryn essuya ses mains moites au devant de sa robe tout en s'efforçant de calmer l'excitation qui lui chatouillait l'estomac. Elle éprouvait la même sensation quand elle examinait un patient et découvrait la cause de quelque mal mystérieux.
    Pour la première fois, une brèche allait se faire dans le mur du silence que ces puissants orfèvres avaient édifié autour d'eux.
    Kathryn attaqua sans détour.
    — Maîtresse Condosti, j'ai des questions à vous poser sur vos relations avec Tenebrae.
    La lèvre inférieure de la jeune femme se mit à trembler.
    — Je vous en prie, murmura Kathryn, je ne désire ni vous brusquer ni vous harceler. Maître Tenebrae vous a- t-il demandée en mariage ou espérait-il vous épouser ?
    Louise ouvrit les yeux, et Kathryn y lut une expression rusée. Elle comprit alors qu'elle s'était trompée.
    La jeune femme sourit.
    — Moi,
    épouser
    Tenebrae
    !
    Maîtresse
    Swinbrooke !
    Elle rejeta la tête en arrière pour éclater de rire.

    Kathryn porta les yeux sur Hetherington : lui aussi souriait, visiblement détendu. « Réfléchis donc avant de parler », se tança tristement

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