Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
veut.
    — Mais pour quel motif? demanda Neverett.
    Pourquoi avoir tué ce pauvre Fronzac? C'était un clerc capable et travailleur.
    — Avait-il des ennemis? voulut savoir Colum.
    Neverett fit la grimace.
    — Qui n'en a pas, Irlandais ? De la rivalité, des aversions personnelles, mais certainement pas la rancune ou la haine qui conduisent au crime. Il n'était une menace pour personne.
    — Sauf pour le meurtrier de Tenebrae, peut-être?
    intervint Hetherington.
    En effet, approuva Kathryn, et je vais vous exprimer ma pensée. Tenebrae a été tué par quelqu'un qui se trouve dans cette salle. Fronzac, Dieu sait comment, a appris quelque chose, et on l'a assassiné à cause de cela.
    Elle se tut, ses mots suspendus comme un collet au- dessus des pèlerins.

    — Fronzac a-t-il dit quelque chose? demanda Colum. N'avez-vous rien remarqué d'anormal hier soir, ou ce matin? Était-il silencieux, réservé?
    — Au contraire, dit Brissot dont la moustache bien nette tenait presque raide d'excitation.
    Il remua son derrière sur son petit siège, pianotant sur la table.
    — Il était joyeux : plus que je ne l'avais vu depuis quelque temps. Après votre départ, hier soir, lui et moi sommes restés ici, et nous avons partagé un pichet de vin en parlant de la mort de Tenebrae, puis des affaires de notre guilde à Londres. Fronzac disait qu'il espérait déménager, acheter une plus belle demeure près de l'Auberge de l'Evêque d Ely, au nord d'Holborn, une maison avec un jardin et un vivier à carpes.
    — A-t-il expliqué d'où lui venaient ses nouvelles ressources ? interrogea Kathryn.
    Brissot frémit tant il se rengorgeait.
    — Nous n'avons pas abordé ce sujet, mais il était célibataire et devait avoir des économies.
    — En effet, renchérit aussitôt Hetherington. Il place son argent chez moi. Maître Fronzac n'était pas un homme riche, mais il avait assez de moyens pour mener une vie confortable.
    — S'est-il entretenu avec quelqu'un d'autre?
    demanda Kathryn.
    Les pèlerins la regardèrent et Brissot se tourna pour indiquer Louise.
    — Il vous a parlé, Maîtresse Condosti. Souvenez-vous. Quand nous avons quitté la salle d'auberge pour regagner nos chambres, vous êtes ressortie de la vôtre afin de chercher une nouvelle chandelle. Il vous a prise a part pour vous murmurer quelque chose.
    La jeune femme était si pâle que Kathryn la crut sur le point de défaillir. Elle ouvrit sa jolie bouche pour répondre, puis, baissant la tête, elle se mit à pleurer.
    — Que vous a-t-il dit?
    Louise se contenta de secouer la tête en se tapotant les yeux.
    —
    Ne la brusquez pas ! s'exclama Neverett, repoussant son tabouret.
    — Asseyez-vous, ordonna Colum.
    —
    J'interrogerai Maîtresse Louise moi-même, intervint Kathryn. Rien ne presse. Quelqu'un d'autre a-t-il parlé avec Fronzac?
    De nouveau ce fut un mur de silence.
    —
    Il est descendu ce matin pour déjeuner, finit par dire Hetherington, exaspéré. Nous avons échangé les politesses habituelles.
    —
    Et que s'est-il passé ensuite? demanda Kathryn. Je veux dire, dans le détail.
    — Il a dit qu'il devait sortir dans le jardin.
    —
    Devait, dites-vous? releva Kathryn. Êtes-vous sûr que c'est ce qu'il a dit, Sir Raymond?
    — Oui, j'en suis certain.
    — Et où étaient les autres?
    Les réponses fusèrent, embrouillées. Kathryn fit taire tout le monde en interrogeant chacun individuellement.
    Hetherington
    et
    Greene

    déclarèrent qu'ils étaient dans leurs chambres.
    Neverett affirma qu'il était allé en ville voir le marché. Sa fiancée, Louise Condosti, qui se tapotait toujours les yeux, répondit en minaudant être restée dans sa chambre. La veuve Dauncey et Brissot affirmèrent avoir fait une promenade matinale en ville pour voir les éventaires et les échoppes de Queningate.
    —
    Donc aucun de vous ne s'est rendu dans le jardin ? s'enquit Kathryn.
    Elle se tourna pour appeler le tavernier qui était adossé à la porte de la cuisine. Il s'approcha avec empressement, son visage guilleret, grave maintenant.
    Kathryn l'interrogea :
    —
    Vous avez entendu ce qui vient d'être dit, Maître euh...?
    —
    Byward. Je m'appelle Anselm Byward, répliqua l'homme.
    —
    Chacun a-t-il dit vrai ? lui demanda encore Kathryn.
    Byward hocha la tête.
    — Catgut m'a déjà raconté son histoire.
    Il s'essuya les mains à son tablier et poursuivit :
    —
    J'ai questionné tout le monde : les marmitons et les valets. D'après eux, seul l'homme qui

Weitere Kostenlose Bücher