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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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appris quelques éléments de la vérité, répliqua Kathryn, et je pense que Sir Raymond nous en dira davantage, mais pas tout de suite. Sir Raymond, pouvons-nous disposer de cette chambre ?
    L'orfèvre hocha la tête.
    — J'ai besoin de boire du vin, dit-il en se mettant debout. Je serai dans la salle d'auberge avec les autres.
    Il sortit de la pièce comme un homme défait.
    Kathryn et Colum le suivirent. Foliot et Luberon attendaient dans le couloir. Les yeux du petit clerc brillaient de curiosité, Foliot était plus calme.
    Kathryn les assura que tout allait bien, mais leur demanda de rester avec les pèlerins, expliquant qu'avec Colum elle souhaitait interroger chacun de ceux-ci individuellement.
    — Je devrais assister à ces interrogatoires, déclara Foliot.
    — Non, rétorqua Colum. Vous m'avez clairement fait valoir que j'étais le responsable de cette affaire.
    J'insiste pour que vous ne vous en occupiez pas, au moins pendant un temps.
    Foliot sembla contrarié, mais il suivit Luberon dans l'escalier. Colum se tourna alors vers Kathryn.
    — Qu'avez-vous découvert?
    — Maître Fronzac détenait le grimoire. Il a été assassiné à cause des secrets que contenait le livre.

    CHAPITRE VII
    De retour dans la chambre, Kathryn expliqua succinctement à Colum ce qui s'était passé.
    Debout près de la fenêtre, il l'écouta avec attention.
    —
    J'ai bien entendu, conclut-il. Mais qui Maître Tenebrae se proposait d'épouser ne nous concerne peut- être pas, tandis que ce qu'est devenu le grimoire est bien notre affaire.
    Il secoua la tête.
    —
    Pourtant, quelque chose ne va pas. Comment Fronzac aurait-il assassiné Tenebrae et pris le Livre des ombres ? Bogbean nous a assuré que le clerc a quitté la maison comme tous les autres, ce jour-là.
    Et après son départ, le mage a reçu la visite des autres, sans parler de son serviteur, Morel.
    Colum se laissa tomber sur un siège.
    — A partir de là, où allons-nous ?
    Croisant les doigts, Kathryn fixa les luxueux rideaux autour du lit. Ils plairaient à Thomasina, se dit-elle, ils étaient épais et lourds : difficiles à nettoyer, mais assez robustes pour supporter sans s'user le passage du temps.
    — Kathryn?
    Elle eut un sourire d'excuse.
    —
    En vérité, Irlandais aux sombres sourcils, nous avons au moins créé une brèche dans le mur que ces orfèvres ont édifié autour d'eux. Louise Condosti
    avait
    beaucoup
    à
    cacher,
    ses
    compagnons aussi, a-t-elle laissé entendre. Il est peut-être préférable que nous les voyions chacun séparément : commençons par Maître Brissot.
    Colum descendit dans la salle d'auberge pour revenir avec le petit médecin ventripotent, qui entra en lissant sa moustache bien taillée et cligna nerveusement des yeux quand Kathryn l'invita à s'asseoir.
    Elle commença en souriant.
    — Combien Tenebrae vous payait-il, Maître Brissot ?
    Le médecin faillit dégringoler de son tabouret.
    — Qu'alléguez-vous? bredouilla-t-il. Comment osez-vous ?
    — Taisez-vous ! Vous savez très bien ce que je veux dire. Vous êtes médecin à Londres, et la guilde des orfèvres vous a appointé pour prendre soin de ses membres. Vous courez chez l'un, chez l'autre, vous assistez à leurs réunions, et votre œil affûté ne laisse rien échapper. Vous étiez l'espion de Tenebrae, et vous lui avez parlé de l'état de Louise Condosti. N'avez-vous jamais imaginé comment un individu aussi vil pourrait utiliser pareilles informations ?
    Brissot soutint le regard de Kathryn qui dit encore sur le ton de la conversation :
    — Je vous donne à présent l'occasion de me dire la vérité. Si vous mentez ou si nous découvrons plus tard que vous l'avez fait, Maître Murtagh ici présent a des amis puissants à la cour. Il fera savoir à Londres qui vous êtes et ce que vous faites.

    Elle songea à la peur et à la souffrance de Louise Condosti, et rapprocha son siège de Brissot.
    — Comment gagnerez-vous alors votre vie, Maître Brissot ? Je suis moi-même médecin. Nous avons fait le serment secret de ne rien révéler de ce que nous savons.
    Contre toute attente, Brissot se mit à pleurer. Les larmes coulaient sur ses joues rouges, et ses épaules étaient secouées sans qu'il puisse se contrôler. Kathryn le regarda, ahurie, et dut se faire violence pour ne pas se laisser émouvoir par le spectacle de ce petit homme prétentieux qui sanglotait comme un enfant. Il s'arrêta enfin, avala bruyamment et releva son visage. Kathryn

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