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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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sud.
    — Quand j’aurai vu de mes yeux cette armée, nous
retournerons sur les terres qui entourent le mont Rouge. Je trouverai les
hommes dont nous avons besoin, mais nous devons d’abord affronter un autre
ennemi.
    Il avait l’air si sombre que même Khasar garda le silence et
le khan poursuivit, d’une voix à peine audible :
    — Mes frères et moi avons un compte à régler avec les
Olkhunuts, Arslan. Nous risquons d’y laisser notre vie. Tu n’es pas obligé de
nous accompagner.
    Le forgeron secoua la tête. Il ne regarda pas Jelme mais
sentit les yeux de son fils sur lui.
    — Tu es mon khan, répondit-il.
    — Cela suffit ? dit Temüdjin.
    Arslan hocha la tête avec lenteur.
    — C’est tout pour moi.

 
30
    Temüdjin gardait les bras tendus tandis que les féaux de
Sansar le fouillaient. Khasar et Arslan durent laisser les mêmes mains palper
aussi la moindre parcelle de leur corps. Les hommes qui gardaient la tente du
khan des Olkhunuts sentaient que cette fouille mettait les visiteurs de
méchante humeur. Ils portaient tous les trois des armures jin sur des deels d’été et des tuniques en soie prises aux Tatars. Les féaux tâtaient les plaques
étranges cousues sur l’épais tissu. L’un d’eux fit un commentaire et Temüdjin
choisit ce moment pour écarter sa main, comme si elle offensait sa dignité. Le
cœur battant, il attendait d’être reçu par son plus vieil ennemi.
    Autour d’eux, les Olkhunuts, toujours curieux, s’étaient
rassemblés et bavardaient en montrant du doigt les hommes curieusement vêtus
qui avaient interrompu leur matinée de travail. Temüdjin ne vit pas parmi eux
le vieux Sholoi, mais son oncle était là et Koke avait cette fois encore pris
possession de leurs sabres avant d’entrer dans la yourte du khan pour annoncer
leur arrivée. En prenant leurs armes, le jeune cousin avait paru déçu. Un coup
d’œil suffisait pour voir qu’elles n’avaient pas la qualité de celles que Temüdjin
portait auparavant. Le travail des forgerons tatars était grossier, il fallait
aiguiser les lames plus souvent.
    — Tu peux entrer, dit enfin l’un des féaux à Temüdjin. Toi
aussi, ajouta-t-il en désignant Khasar. Ton ami attendra dehors.
    Temüdjin cacha sa consternation. Il n’était pas sûr que
Khasar soit capable de garder son calme dans une situation tendue, mais Kachium
avait d’autres tâches ce matin-là. Sans répondre, il baissa la tête pour entrer
dans la yourte.
    Pour une fois, Sansar ne trônait pas dans son grand fauteuil
mais parlait à voix basse à deux de ses féaux quand Temüdjin s’avança. Koke se
tenait sur le côté. Il avait laissé tomber par terre les sabres qu’il avait
apportés, signe du peu de valeur qu’il leur accordait.
    Entendant des pas, Sansar cessa de murmurer et se dirigea
vers son fauteuil. Temüdjin remarqua qu’il marchait avec précaution, comme si l’âge
rendait ses os fragiles. Il avait toujours l’air d’un vieux serpent avec sa
tête rasée, ses yeux sans cesse en mouvement. Temüdjin eut du mal à le regarder
sans montrer sa haine mais il garda un visage impassible. Les féaux prirent
position de chaque côté de leur maître. Temüdjin fit un effort pour se rappeler
les hommages dus au khan d’une puissante tribu.
    — Je suis honoré d’être en ta présence, seigneur.
    — Te revoilà, maugréa Sansar. Je pensais en avoir fini
avec toi. Pourquoi viens-tu m’importuner ? J’ai l’impression de te voir
plus souvent que mes épouses. Que me veux-tu encore ?
    Temüdjin sentit l’irritation de Khasar devant ce ton
condescendant et, d’un regard, lui signifia de se maîtriser. Dans son coin, Koke
souriait.
    — Peut-être as-tu entendu parler de l’armée tatare qui
descend des terres désolées du Nord, dit le jeune khan. Je l’ai vue de mes yeux,
je suis venu te prévenir.
    Sansar eut un rire sec.
    — Les vagabonds et les bergers à cent lieues à la ronde
ne parlent que de ça. Les Olkhunuts n’ont pas de querelle avec les Tatars. Nous
ne sommes pas remontés aussi loin dans le Nord depuis quarante ans, avant que
je devienne khan.
    Les yeux brillants, il se pencha en avant.
    — Tu les as poussés à la guerre, avec tes razzias, poursuivit-il.
Tu dois en assumer les conséquences. J’ai peur pour toi, vraiment.
    Le ton démentait les mots et Temüdjin espérait que Khasar
garderait le silence, comme il lui en avait donné l’ordre.
    — Ils ne respecteront pas les tribus qui

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