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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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pied
qui le fit glisser par terre.
    — Quand tu verras notre père, marmonna-t-il, raconte-lui
comment tu es mort.
    Temüdjin vit, accrochés à la toile de la yourte, deux sabres
qu’il connaissait bien et tendit les bras pour les prendre. Il entendit dehors
des cris et des claquements d’armes. Posant sur Khasar ses yeux froids, il lui
demanda :
    — Alors, frère, es-tu prêt à mourir ?
     
     
    Ils sortirent sous le soleil printanier, balayèrent
rapidement le camp des yeux pour voir ce qui les attendait. Arslan se tenait à
un pas de l’entrée de la tente, deux cadavres à ses pieds. La veille, ils
avaient passé en revue tous les détails du plan mais il n’y avait pas moyen de
savoir ce qui allait se passer maintenant. Temüdjin croisa le regard du
forgeron, qui haussa les épaules. Il ne comptait pas survivre longtemps.
    — Il est mort ? demanda Arslan.
    — Oui, répondit Temüdjin en lui tendant son ancien
sabre.
    Arslan savait qu’il ne le garderait sans doute pas longtemps
mais il le prit, laissa tomber par terre son sabre tatar. Par-dessus l’épaule
du forgeron, Temüdjin observa l’agitation des guerriers olkhunuts. Plusieurs d’entre
eux avaient bandé leur arc mais, faute d’ordres, hésitaient à tirer. Temüdjin
en profita.
    — Faites silence ! intima-t-il à la foule.
    Les cris de rage et de peur redoublèrent, mais les Olkhunuts
les plus proches se turent et cessèrent de gesticuler, rappelant à Temüdjin ces
animaux qui demeurent pétrifiés sous le regard du chasseur jusqu’à ce qu’il
soit trop tard.
    — Je prends possession de la tribu des Olkhunuts par
droit de conquête ! cria-t-il, s’efforçant de se faire entendre du plus
grand nombre. Il ne vous sera fait aucun mal, je vous le jure.
    Il parcourut la foule des yeux, estima sa frayeur et sa
colère. Quelques Olkhunuts incitaient les autres à agir mais, pour le moment, personne
ne semblait avoir envie de se jeter sur des hommes qui montraient une telle
assurance.
    Par instinct, Temüdjin fit deux pas en direction d’un groupe
de féaux de Sansar. Le danger le plus grand venait d’eux car il s’agissait là d’hommes
aguerris, il le savait. Un mot malencontreux, une hésitation, et ils
exploseraient en une éruption de violence, trop tard pour sauver l’homme qu’ils
avaient fait serment de protéger. L’humiliation le disputait à la fureur sur
leurs visages quand Temüdjin éleva de nouveau la voix :
    — Je suis Temüdjin des Loups. Vous connaissez mon nom. Ma
mère est olkhunut, ma femme est olkhunut, mes enfants le seront. Je revendique
mon droit d’héritage par le sang. Un jour, je rassemblerai toutes les autres
tribus sous ma bannière.
    Les féaux ne réagissaient toujours pas. Temüdjin gardait son
sabre baissé, conscient que le lever provoquerait sa mort. Des archers le
visaient. Il s’efforça de garder un visage impavide. Que faisait Kachium ?
    — Ne craignez rien quand vous entendrez les cors des
guetteurs, dit-il aux féaux d’une voix forte. Ils signaleront l’arrivée de mes
hommes, mais ceux-ci ont l’ordre de ne pas toucher à mon peuple.
    Les Olkhunuts émergeaient de la stupeur des premiers
instants et il ignorait totalement ce qu’ils allaient faire. Les plus proches
semblaient l’écouter.
    — Vous êtes courroucés, je le sais, mais vous vous
couvrirez d’honneur quand je mènerai mon peuple contre les Tatars. Vous
vengerez la mort de mon père et nous formerons une seule tribu sur toute l’étendue
de la steppe. Comme cela aurait toujours dû être. Alors, les Tatars nous
craindront. Alors, les Jin nous craindront.
    Voyant leurs mains crispées commencer à se détendre, il
lutta pour ne pas révéler son sentiment de triomphe. Les cors résonnèrent et il
tenta à nouveau de rassurer la foule.
    — Il ne sera fait aucun mal aux Olkhunuts, je le jure
sur l’esprit de mon père. Laissez mes hommes entrer et réfléchissez au serment
que je vous demande de faire.
    Il parcourut la foule du regard, constata que tous les yeux
étaient sur lui, maintenant.
    — Vous avez entendu dire que je suis un loup féroce
pour les Tatars, un véritable fléau. Vous avez entendu dire que ma parole est d’acier.
Je vous le répète : les Olkhunuts sont en sécurité sous ma protection.
    En voyant Kachium et ses dix hommes fendre lentement la
foule, il éprouva un soulagement indicible. Quelques Olkhunuts encore cloués
sur place furent doucement écartés par les chevaux des

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