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Le loup des plaines

Le loup des plaines

Titel: Le loup des plaines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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l’a pas
fait.
    — Tu l’aurais tué s’il avait essayé, dit Jelme, souriant
dans la pénombre.
    Il avait vu son père se battre et savait que, même désarmé, il
surpassait la plupart des guerriers.
    — Je l’aurais peut-être surpris, répondit Arslan sans
vanité, mais ça, il l’ignorait. Il chassait seul et j’ai senti qu’il ne
souhaitait pas de compagnie. Il m’a cependant traité avec respect, partageant
avec moi la viande et le sel.
    Il poussa un soupir à ce souvenir.
    — Je l’aimais bien. Je suis triste d’apprendre qu’il a
quitté les plaines. Cet Eeluk est faible là où Yesugei était fort. Je ne veux
pas voir mes sabres dans ses mains.
    — Je le savais, dit Jelme. Je l’ai deviné quand tu t’es
abstenu de lui donner ta parole. Il n’a même pas entendu les mots que tu as
prononcés. L’homme est un imbécile mais il ne nous laissera pas partir, tu le
sais.
    — Oui, je le sais. J’aurais dû croire aux rumeurs sur
le nouveau khan. Je n’aurais pas dû te mettre en danger.
    — Où serais-je allé, père ? Ma place est à tes
côtés.
    Après un instant de réflexion, Jelme demanda :
    — Veux-tu que je le défie ?
    — Non ! souffla Arslan. Un homme capable de
laisser des enfants geler dans la steppe avec leur mère ? Il te fera
décapiter sans même tirer son sabre. Nous avons commis une erreur en venant ici
et tout ce que nous pouvons faire maintenant, c’est attendre une occasion de
fuir. Je construirai ma forge avec des briques d’argile, cela prendra du temps.
Je t’enverrai chercher du bois et des herbes, j’invoquerai n’importe quel prétexte
pour te faire sortir du camp. Apprends les noms des gardes et habitue-les à te
voir passer. Tu trouveras un endroit où cacher ce dont nous aurons besoin et, le
moment venu, je ferai sortir les chevaux.
    — Il nous fera accompagner par des gardes, objecta
Jelme.
    — Qu’il le fasse. Je n’ai pas encore rencontré d’homme
que je ne sois capable de tuer. Nous quitterons cet endroit avant la fin de l’été
et la forge que je leur laisserai ne leur sera d’aucune utilité.
    Jelme soupira. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu l’intérieur
d’une tente et une partie de lui ne se réjouissait pas à la perspective de
retrouver l’âpreté des nuits d’hiver.
    — Il y a de belles femmes, ici, remarqua-t-il.
    Arslan entendit le désir dans la voix de son fils.
    — Je n’ai pas songé à cela, dit-il. Je ne me remarierai
pas, mais si tu veux rester et te faire une place parmi ces gens, je demeurerai
avec toi. Je ne peux pas te traîner derrière moi pendant toute ma vie.
    Jelme pressa le bras de son père.
    — Je vais où tu vas, tu le sais. Ton serment me lie
autant que toi.
    — Un serment fait à un mort ne lie personne. Si Yesugei
ou ses enfants vivaient, j’irais à eux le cœur léger. Puisqu’ils sont morts, il
n’y a de vie pour nous que dans ce camp ou dans la steppe, avec les vrais loups.
Ne me réponds pas ce soir. Dors. Nous en reparlerons demain.
     
     
    Eeluk se leva à l’aube, la tête douloureuse, la peau
couverte d’une sueur grasse et malodorante. Il avait réclamé à boire après le
départ d’Arslan et de Jelme et avait dormi tout au plus le temps que les
étoiles parcourent dans le ciel la largeur d’une main. En sortant de sa tente, il
découvrit avec surprise que l’armurier et son fils étaient déjà levés. Les deux
hommes s’exerçaient au sabre, avec des mouvements qui, aux yeux ensommeillés d’Eeluk,
ressemblaient à une danse.
    Quelques guerriers s’étaient rassemblés autour d’eux, riant
et faisant des commentaires grossiers. Les deux hommes continuaient à s’entraîner
comme s’ils n’existaient pas et, pour un œil exercé, leur agilité et leur
équilibre révélaient un très haut niveau dans l’art du combat. Le torse nu d’Arslan
était un quadrillage de cicatrices. Même Eeluk fut impressionné par les
balafres laissées par des lames et des pointes de flèche sur ses épaules et sa
poitrine. L’homme avait manifestement combattu et lorsqu’il pirouetta dans l’air
Eeluk ne vit que quelques vieilles blessures sur la peau plus pâle de son dos. L’armurier
et son fils faisaient une paire impressionnante, il devait l’admettre. Arslan
luisait de transpiration mais n’était pas essoufflé. En le regardant, Eeluk
tentait de se rappeler la conversation de la veille. Il ne leur faisait pas
confiance. Il se demanda s’ils

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