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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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un flot de prières. Longman vint enserrer ses deux poignets frêles dans une de ses mains et lui plaqua l’autre sur la bouche, lui pressant la tête contre le dossier de son fauteuil.
    — Continuez, madame, me dit-il.
    De même que mon oncle et ma tante envers moi, je n’épargnai rien à Hélène. Je vomis tout : les images, les sons, la puanteur. Ses yeux m’imploraient d’arrêter, mais je ne cédai pas. Une fois que j’eus tout à fait terminé, je fis signe à Longman de la lâcher. Elle éclata en sanglots hystériques. À travers ses larmes et ses hoquets, elle gémit que le Dr Wilkins disait qu’elle serait bénie aux cieux et qu’elle avait bien fait, oui, bien fait ! Elle me haïssait et je brûlerais en enfer.
    Klara, les yeux rouges, réapparut sur le seuil.
    — Messire Jenkinson, fit mon beau-père, veuillez présenter nos excuses à Klara et lui dire que le tapage est terminé. Demandez-lui des draps et des couvertures afin de préparer un lit dans une pièce libre pour dame Blanchard. Elle ne dormira plus avec Hélène et Jeanne. Je propose qu’on les enferme dans leur chambre et qu’on installe Ursula ailleurs. Hélène, cessez vos braillements ou, par Dieu, je vous assomme. Je suis atterré par votre comportement. Votre vue m’est à peine supportable ; je suis malade à l’idée de coucher sous le même toit que vous. Je n’irai pas en Angleterre en votre compagnie. Clarkson vous escortera, Jeanne et vous. Il portera un message à mon fils Ambrose, ordonnant que vous soyez mariée au plus vite, car je ne veux pas vous trouver chez moi à mon retour. Je vais aller en France avec Ursula. Nous remonterons la Seine jusqu’à Saint-Germain et, dès que possible, nous la redescendrons jusqu’à la mer, sans jamais voyager à l’intérieur des terres. Je gage que nous ne courrons aucun danger.
    Je souris presque. Mon cher beau-père, toujours soucieux de sa sécurité ! Non que je l’en blâmasse. Moi-même, je n’étais guère pressée de retourner en France. Mais je n’avais pas le choix.
    Jenkinson parlait tout bas à Klara, qui hochait la tête en signe d’approbation.
    — Harvey, dit Blanchard, accompagnez Hélène et sa servante en haut et tenez-les sous bonne garde. Ursula, veuillez prendre vos affaires dans leur chambre, après quoi Harvey fermera la porte et me donnera la clef.
    Jeanne entraîna sa maîtresse, suivie par Harvey et Klara. Je les regardai partir, me sentant trop épuisée pour me lever sur-le-champ. Jenkinson se fit l’écho de mes pensées :
    — Quelle nuit ! Le jour se lève, mais je pense que nous ferions tous mieux d’aller dormir. Ursula, voulez-vous que l’on dépose le trésor sous votre lit ? Vous devriez en être la gardienne.
    — Je tiens à dire quelque chose à Ursula, annonça mon beau-père qui, à ma grande surprise, avait un air presque timide. Au cours de ce voyage, Ursula, j’ai appris à vous connaître pour la première fois. Vous avez compris, je crois, que mon opinion à votre sujet a changé. Naguère, je pensais que vous aviez causé la perte de Gerald, mais depuis un certain temps, déjà, je vois qu’il avait fait un meilleur choix que je n’imaginais. Je veux juste que vous sachiez ceci : désormais, je ne doute plus qu’il avait très bien choisi. Et je me réjouis que votre nouvel époux ait échappé à Cecil. Maintenant, retirons-nous, comme le suggère messire Jenkinson. Grâce au ciel, nous avons encore trois jours pour nous reposer avant que notre navire ne parte pour Saint-Germain, mardi.
    Avant de monter, je confiai à Jenkinson :
    — J’aurais été chercher Jeanne, vous savez. Je ne l’aurais pas laissée errer, seule, dans la rue.
    — Moi non plus. Mais je voulais voir, d’abord, si cela amenait Hélène à se découvrir. Eh bien, nous connaissons l’ennemi, à présent. Mais demeurons sur nos gardes. Sous aucun prétexte elle ne doit entrer en contact avec Wilkins, et les Lions rôdent toujours dans les parages.

CHAPITRE XIX

Fausse piste
     
    J’ouvris les yeux tard le lendemain, surprise tout d’abord de me trouver dans une pièce différente. Je me redressai, encore étourdie de fatigue (mes quatre heures d’oubli étaient loin de m’avoir suffi), et je me rendis compte de ce qui m’avait réveillée : le bruit, dans la pièce adjacente, de la correction que mon beau-père infligeait à Hélène. Je faillis enfoncer l’oreiller sur ma tête et les laisser. Dale n’était pas

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