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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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tu fait depuis ?
    — J’ai tenté de découvrir des informations pour Cecil et j’ai échoué. J’ai mené la vie d’une dame d’honneur et j’ai rendu visite à Meg quand je le pouvais.
    Je m’interrompis, mais il sentit que je lui cachais quelque chose et m’encouragea :
    — Continue.
    — J’ai perdu un enfant. Le tien.
    — Quoi ? Ursula ! Est-ce que je… Nous ?…
    — Oui. Mais j’ai fait une fausse couche, alors que j’étais dans le deuxième mois.
    — Voulais-tu avorter ? m’interrogea-t-il d’un ton tranchant.
    — Non. Et je n’ai pas cherché à le provoquer. Personne n’a rien su, hormis Dale et Mattie Henderson. Je séjournais à Thamesbank, à l’époque.
    Elles s’étaient occupées de moi avec efficacité et discrétion. Mattie avait ordonné qu’on allume un grand feu pour brûler quelques vieilleries, puis avait caché les deux draps ensanglantés dans un sac, le jetant ensuite dans les flammes. Elles avaient fait croire au reste de la maison que j’étais terrassée par une fièvre et une migraine persistantes. J’avais souffert et pleuré, puis recouvré mes forces, et j’étais retournée à la cour. Mais je n’avais pas oublié.
    — La dernière fois a été si brève ! soupira-t-il. Nous n’avons eu que cette seule nuit… En as-tu été très peinée ? Oui, je le vois. Je regrette. Ursula, si tu avais eu l’enfant, cela aurait-il changé quoi que ce soit ? Serais-tu revenue vers moi ?
    — Je… Je ne crois pas.
    — Mais pourquoi ? Pourquoi ? Ma demeure est la tienne. Combien de fois te l’ai-je répété ? L’enfant aurait été en droit de connaître son père !
    — À cause de tes projets pour l’Angleterre. De plus, quand tu t’es enfui, tu étais avec Ignatius Wilkins. Je ne veux pas que mon enfant l’approche, de près ou de loin.
    — Tu le hais, ce n’est pas nouveau. Mais pourquoi avec tant de violence ?
    — Quand il était prêtre en Angleterre, du temps de la reine Marie Tudor, il a fait brûler deux de ses paroissiens pour hérésie. Un tisserand et sa fille. Elle avait dix-neuf ans. Rob Henderson a été témoin de leur calvaire, bien contre son gré.
    — Tu sais fort bien que je ne suis pas, que je n’ai jamais été en faveur de la persécution. Je me réjouis que le gouvernement français y ait renoncé. Il faut ramener les gens par la persuasion, non par la force. Quant à Wilkins, il avait pris des risques en œuvrant pour Marie ; je n’allais pas l’abandonner. Mais il n’est pas de mes amis. Te rappelles-tu qu’il a gaspillé les fonds que j’avais réunis pour elle ? Il n’est pas avec moi à Blanchepierre, mais a trouvé un emploi – ici même, à Saint-Marc.
    — Ici ? Où donc ?
    — À l’abbaye ! Il est le confesseur attitré des religieuses.
    — Voilà qui explique l’attitude d’Hélène !
    — La pupille de Blanchard ?
    — Jusqu’à une époque récente, elle était pensionnaire chez les sœurs. Elle montre un zèle aveugle, exaspérant, mais que j’ai pu tourner à mon profit. Son immense désir de dire adieu à ses amies m’a fourni un prétexte pour revenir de Douceaix. Je suis censée lui servir de chaperon. Eh bien, si elle a subi l’influence de Wilkins, je comprends mieux !
    — Pourrions-nous laisser Wilkins de côté, avec Marie Stuart ? Parlons plutôt de toi. Tu es venue en France. Tu as cédé à la tentation de demander après moi. Charpentier m’en a avisé. C’est un de mes informateurs catholiques dans la région. J’ai besoin de savoir tout ce qui se passe, pour ma propre sécurité autant que dans l’intérêt de mon camp. En apprenant ta présence, je n’ai pu m’empêcher de t’écrire. Et maintenant ? Nous sommes réunis, mais pour combien de temps ? Quand tu auras vidé ta coupe, vas-tu sourire, me dire adieu et sortir de ma vie à jamais ? Pensais-tu passer une nuit avec moi, comme la dernière fois, et, après, me quitter pour de bon ? Ou, au contraire, viendras-tu avec moi à Blanchepierre ?
    Ne sachant que répondre, je cherchai à gagner du temps.
    — Blanchepierre… Est-ce ta demeure familiale ? Tu ne m’en as jamais parlé, au début de notre mariage.
    — Non. Je l’ai achetée à mon retour en France. J’avais laissé ici des fonds suffisants. Je n’ai jamais été certain de pouvoir vivre en Angleterre, tu sais. Je n’y suis allé que pour faire plaisir à ma mère, en conservant, au fond, l’idée de revenir

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