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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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pour finalement
le tuer. Mais peut-être cela aurait-il mieux valu que son existence présente. Il
se redressa. C’était un jeune homme fort séduisant, et cela aussi le détournait
du reste, car il attirait les filles comme l’or attire les moines.
    — Wulfhere pense, dit-il d’une voix un peu pâteuse, que
Guthrum va revenir nous tuer tous.
    — Probablement.
    — Et si mon oncle meurt, continua-t-il sans même baisser
la voix malgré la foule dans la taverne, son fils est bien trop jeune pour être
roi.
    — Certes.
    — Et ce sera mon tour !
    — Ou celui de Guthrum.
    — Alors bois, mon ami, car nous sommes tous dans un
beau pétrin, dit-il avec son sourire charmeur… Si tu ne veux pas te battre pour
moi, comment te proposes-tu de t’acquitter de ta dette ?
    — Comment voudrais-tu que je la paie ?
    — Pourrais-tu tuer l’abbé Hewald ? Très
cruellement ? Lentement ?
    — Je le pourrais.
    Hewald était l’abbé de Winburnam, renommé pour la dureté de
son enseignement.
    — D’un autre côté, continua Æthelwold, je préférerais
tuer ce gueux moi-même, ne le fais pas. Je trouverai quelque chose qui déplaira
à mon oncle. Tu ne l’aimes point, n’est-ce pas ?
    — Non.
    — En ce cas, nous concocterons quelque méfait. Oh, mon
Dieu ! (Il venait d’entendre la voix de Wulfhere au-dehors.) Il est furieux
contre moi. L’une de ses laitières est grosse. Je crois qu’il voulait la
trousser lui-même, mais je l’ai devancé, dit-il en vidant sa chope. Je vais aux
Trois Cloches. Veux-tu venir ?
    — Il faut que je parle à Wulfhere.
    Æthelwold s’éclipsa par la porte de derrière alors que l’ealdorman
entrait, accompagné d’une dizaine de thanes. M’apercevant, il me rejoignit.
    — Ils renouvelaient la consécration de l’église de l’archevêque,
grommela-t-il. Des heures et des heures à psalmodier et à prier, et tout cela
pour effacer la souillure des Danes. As-tu vu Æthelwold ?
    — Oui.
    — Il voulait que tu rejoignes son complot, hein ?
    — Oui.
    — Quel crétin ! Alors, pourquoi es-tu là ? Pour
m’offrir ton épée ?
    — Je voudrais voir l’un des otages et j’ai besoin de ta
permission.
    — Damnés otages ! fit-il en s’asseyant. J’ai dû
construire de nouveaux bâtiments pour les loger. Et qui paie ?
    — Toi ?
    — Bien sûr. Et il faut que je les nourrisse, aussi ?
Que je les surveille ? Que je les enferme ? Et crois-tu qu’Alfred
paierait ?
    — Dis-lui que tu bâtis un monastère.
    Il me regarda comme si j’étais fou, puis il comprit la
plaisanterie et se mit à rire.
    — As-tu entendu parler de celui que l’on construit à
Cynuit ?
    — On dit que l’autel sera d’or.
    — C’est ce qu’il paraît, dit-il en riant. Je n’en crois
rien, mais on le dit. Ce n’est pas à moi de t’autoriser à voir les otages, mais
à Alfred, et il refusera.
    — À Alfred ?
    — Ce ne sont point de simples otages, mais des
prisonniers. Je dois les enfermer et les surveiller jour et nuit. Sur ordre d’Alfred.
Il pense peut-être que Dieu nous a accordé la paix, mais il s’est assuré que
ses otages étaient de haute lignée. Six comtes ! Sais-tu combien de
serviteurs ils possèdent ? Et de femmes ? Toutes ces bouches à
nourrir !
    — Si je vais à Wiltunscir, pourrai-je voir le comte
Ragnar ?
    — Le comte Ragnar ? Je l’aime bien, ce tapageur. Non,
tu ne pourras, mon garçon, car nul n’est autorisé à les voir qu’un prêtre qui
parle leur langue : Alfred l’a envoyé pour tenter de les convertir. Si tu
y vas sans ma permission, Alfred l’apprendra et me demandera des explications. Personne
n’a le droit de voir ces malheureux. Et il faut que je nourrisse le prêtre, et
Alfred ne paie point pour cela non plus. Il ne me paie même pas pour nourrir ce
rustre d’Æthelwold !
    — Quand j’étais otage à Werham, expliquai-je, le comte
Ragnar m’a sauvé la vie. Guthrum a massacré les autres, mais Ragnar m’a protégé.
Il a dit qu’il faudrait lui passer sur le corps pour me tuer.
    — Et il ne semble pas commode à tuer, dit Wulfhere. Mais
si Guthrum attaque le Wessex, c’est ce que je devrai faire. Les occire tous. Peut-être
pas les femmes. Et Guthrum attaquera, ajouta-t-il en fixant d’un air lugubre la
cour où ses hommes jouaient aux dés sous la lune.
    — Ce n’est pas ce que j’ai entendu dire.
    — Et qu’as-tu entendu, mon jeune ami ? demanda-t-il
d’un air

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