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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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a pas vus parce qu'ils avaient
peur d'attraper ma maladie. Tu connais Marie-Ange. Elle perd connaissance juste
à l'idée d'un microbe. T'as pas plus vu Pauline et t'en as pas fait une
montagne.
     
    - Pauline avait
une bonne excuse, elle. Elle avait peur que ses filles attrapent quelque chose
en venant. À part ça, Armand est venu souvent me voir et il est allé te voir à
Saint-Joseph au moins une dizaine de fois.
     
    - C'est vrai,
reconnut son mari, mais oublie pas que Marie-Ange et Bernard t'ont téléphoné de
temps en temps pour prendre des nouvelles. C'est tout de même mieux que rien.
     
    - Ils auraient pu
se déplacer et venir pareil, s'entêta Laurette, en faisant référence au fait
que Bernard et sa femme demeuraient tout près, rue Logan. Ils restent pas au
bout du monde, bonyeu!
     
    - De toute façon,
c'est fini, lui fît remarquer Gérard d'une voix apaisante. Ça sert à rien de te
mettre ton frère à dos. Ce qui est fait est fait.
     
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    - Ça fait rien,
protesta Laurette en se levant après avoir entendu sonner à la porte d'entrée.
J'ai une crotte sur le coeur et ils vont le savoir, ajouta-t-elle, l'air
mauvais.
     
    Elle entra dans
la maison. Gérard la suivit.
     
    - Laisse faire,
je vais répondre, dit-elle à son mari en se dirigeant rapidement vers le
couloir.
     
    Laurette ouvrit
la porte et se retrouva face à Bernard Brûlé et sa femme. Si Marie-Ange
semblait avoir pris un peu de poids, son mari, par contre, n'avait guère
changé.
     
    L'homme de
trente-sept ans était toujours aussi gras et affichait sa bonne humeur
coutumière.
     
    - Ah ben, si
c'est pas de la visite rare! s'exclama Laurette sans grand entrain. Je me
demandais justement tout à l'heure si vous aviez pas oublié où on restait.
Restez pas là plantés comme des piquets sur le trottoir. Entrez, on vous
mangera pas.
     
    Elle s'effaça
pour laisser passer devant elle sa belle-
    soeur, une grande
femme assez mince, et son frère avant de refermer la porte derrière eux. Gérard
s'approcha pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs.
     
    - Tiens, voilà
notre revenant, fit Bernard Brûlé avec un large sourire. Ça fait plaisir de te
revoir enfin en bonne santé, le beau-frère.
     
    - Venez vous
asseoir dans la cuisine, offrit Laurette.
     
    Toi, Bernard, ça
me surprend que tu reconnaisses encore Gérard, ajouta-t-elle, perfide, à
l'intention de son jeune frère. Depuis le temps qu'on t'a pas vu.
     
    - Tu sais ce que
c'est, dit le gros homme en prenant place à table. Le boss m'a mis sur le shift
de nuit. Depuis ce temps-là, je vis à l'envers. Je me couche à neuf heures du
matin et je me réveille à cinq heures. Le temps de souper, il est presque temps
de partir travailler.
     
    - Avec ton
ancienneté à la Dominion Textile, tu peux pas les obliger à te mettre de jour?
demanda Gérard.
     
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    - Pantoute. Ils
sont indépendants comme des cochons sur la glace. Si ça fait pas ton affaire,
ils te sacrent dehors et ils en engagent un autre à ta place. Et toi, as-tu
recommencé à la Dominion Rubber?
     
    - Pas de danger.
Tu te doutes ben qu'ils m'ont pas gardé ma place.
     
    - Ils t'ont
offert autre chose?
     
    - Rien. Depuis un
mois, je cherche partout. J'ai rien trouvé, fit Gérard sur un ton découragé.
     
    - Lâche pas, le
beau-frère, tu vas sûrement trouver quelque chose et...
     
    - Peut-être, le
coupa sa soeur, mais ce sera pas pour tout de suite. Le docteur vient de
l'obliger à arrêter. Il veut qu'il se repose au moins trois mois avant de
travailler.
     
    Aussitôt, le
visage de Marie-Ange changea. Elle jeta un regard inquiet à son mari avant de
demander à son beau-
    frère d'une voix
alarmée:
     
    - Est-ce que ça
veut dire que t'as encore la tuberculose?
     
    - Ben non,
répondit Laurette à la place de son mari.
     
    Ça veut juste
dire qu'il est trop faible pour travailler tout de suite.
     
    - Ah bon, fit
Marie-Ange avec un soulagement très apparent.
     
    Il y eut un bref
moment de gêne entre les quatre adultes réunis autour de la table. Puis
Laurette se décida à se vider le coeur une fois pour toutes.
     
    -- À vous dire la
vérité, j'ai trouvé ça pas mal dur de pas avoir d'aide de* la famille pendant
tout le temps où Gérard a été au sanatorium.
     
    - Voyons,
Laurette, protesta faiblement Marie-Ange.
     
    On t'a offert ben
des fois de t'aider.
     
    - C'est vrai,
mais juste au téléphone.
     
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    - Tu dois ben
comprendre qu'on pouvait pas venir ici dedans pendant la

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