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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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terminée, Laurette le tendit au père
qui en tremblait d'énervement.
     
    - Va surtout pas
me l'échapper, le mit en garde sa soeur, attendrie à la vue de cette fierté
paternelle.
     
    La porte de la
chambre s'ouvrit et le docteur Poissant apparut dans la cuisine. Pendant que le
médecin était occupé à remettre son veston et son manteau, Bernard alla
embrasser sa femme après avoir déposé dans ses bras ce fils qu'ils avaient tant
désiré.
     
    - Tout est
correct, déclara le docteur Poissant en refermant sa trousse. Le bébé est en
aussi bonne santé que la mère. Je passerai dans quelques jours pour voir si
tout va bien et je m'occuperai des points de suture. En attendant, madame
Brûlé, je veux que vous restiez couchée au moins
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    une semaine.
Profitez-en et occupez-vous comme il faut de votre petit.
     
    Le couple
remercia le médecin avec effusion et le père le raccompagna jusqu'à la porte.
Pendant que les nouveaux parents s'extasiaient sur la beauté du bébé, Laurette,
épuisée, remettait de l'ordre dans la cuisine. Quand elle rentra dans la
chambre, elle s'avança vers le lit et tendit les bras vers l'enfant en disant à
son frère et à sa belle-soeur:
     
    - Bon. Ça va faire
pour les minouchages. Il est presque cinq heures du matin et cet enfant-là a
besoin de dormir.
     
    Et nous autres
aussi.
     
    À demi endormie,
Marie-Ange ne s'opposa pas à ce que Laurette prenne son fils et le dépose dans
le berceau installé près du lit. Après avoir fermé la porte de la chambre,
Laurette déclara à son frère:
     
    - Je vais aller
m'étendre une heure ou deux dans l'autre chambre pendant que toi, tu vas dormir
sur le divan, dans le salon.
     
    Bernard remercia
sa soeur pour tout ce qu'elle avait fait pour lui et sa femme et la laissa
aller s'étendre sur le lit de la chambre réservée aux invités avant d'éteindre
les lumières et de s'installer, comme il le pouvait, sur le divan.
    Ce furent les
cris d'un bébé affamé qui réveillèrent Laurette un peu avant neuf heures. Elle
s'empressa d'entrer dans la chambre de sa belle-soeur que les cris de son
enfant venaient de tirer, elle aussi, du sommeil.
     
    - Ça a tout l'air
que ton Bernard va être aussi sourd que mon mari l'était, dit-elle à
Marie-Ange. Quand un petit se mettait à crier pendant la nuit, il l'entendait
jamais. En tout cas, c'est ce qu'il disait. Je me souviens pas d'une seule fois
qu'il s'est levé pour aller voir ce que le petit avait. Verrat! On dirait ben
que tous les hommes sont pareils.
     
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    - Inquiète-toi
pas, la rassura Marie-Ange d'une voix un peu pâteuse. Si ton frère est sourd,
je vais lui déboucher les oreilles. Il va apprendre que cet enfant-là est pas
juste à moi.
     
    - En attendant,
j'ai l'impression que ton petit a surtout besoin d'être changé de couche, lui
fît remarquer Laurette en examinant les langes du bébé.
     
    Elle emporta
l'enfant hors de la pièce. En passant près de son frère, recroquevillé sur le
vieux divan, elle le secoua sans ménagement.
     
    - Réveille-toi,
lui commanda-t-elle. Viens voir comment on change une couche avant que je
parte.
     
    Son frère se
leva, apparemment tout courbaturé, et la suivit dans la cuisine en ronchonnant.
     
    - Saint chrême,
Laurette! Il y a pas le feu que j'apprenne ça à matin. La belle-mère va arriver
tout à l'heure pour les relevailles de Marie-Ange, elle va s'occuper du petit.
     
    - Il est pas trop
de bonne heure pour apprendre, fit sa soeur, sévère.
     
    Quelques minutes
plus tard, Laurette quitta l'appartement de son frère après avoir préparé un
léger déjeuner pour ses hôtes et elle-même. Durant le repas, Marie-Ange avait
parlé d'en faire la marraine de son fils, mais elle s'était opposée à l'idée.
     
    - Écoute,
Marie-Ange. Tu sais aussi ben que moi que le parrain du premier garçon dans une
famille doit être le père du mari. Comme notre père est mort depuis longtemps,
je pense que ce serait mieux que vous demandiez à Armand d'être le parrain de
ton gars. Ce serait plus normal.
     
    - Veux-tu être la
porteuse, au moins? offrit Bernard.
     
    - Ça me dérange
pas, reconnut Laurette, mais ça ferait ben plus plaisir à Denise d'être dans
les honneurs.
     
    - C'est correct.
Je vais le lui demander, intervint Bernard.
     
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    - En attendant,
oublie pas d'aller au presbytère pour enregistrer le petit, lui rappela sa
soeur en endossant son manteau. Si t'attends trop longtemps, tu vas voir que le
curé

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