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Le retour

Le retour

Titel: Le retour Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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rues où il y a le moins de
circulation.
     
    Le blessé
s'inquiétait bien inutilement. Dix minutes plus tard, les trois prêtres,
affamés, arrivaient devant la porte du garage situé sous le presbytère. Pendant
que l'abbé Dufour allait ouvrir la porte, le curé Perreault ne put s'empêcher
d'ordonner au conducteur:
     
    - Entrez bien
doucement, l'abbé.
     
    - Inquiétez-vous
pas, monsieur le curé. De toute façon, il y a un mur au fond pour arrêter votre
auto.
     
    Quelques minutes
plus tard, les trois prêtres, assis autour de la table de la salle à manger,
mangeaient avec appétit le rôti de boeuf servi par la cuisinière. Cette
dernière avait même pris la peine de couper en petits morceaux la viande de
Damien Perreault.
     
    - En tout cas, il
y a rien qui m'enlèvera de l'idée que j'ai buté dans quelque chose dans
l'escalier, dit ce dernier en déposant précautionneusement sur son ventre son
poignet bandé.
     
    Les deux vicaires
se jetèrent un regard entendu.
     
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    - Vous savez,
monsieur le curé, rendu à un certain âge, il arrive qu'on ait besoin d'un bon
examen de la vue, fit René Laverdière, narquois.
     
    - Je pense,
l'abbé, que ma vue est tout de même encore assez bonne pour voir que certains
devraient jamais s'approcher d'une automobile parce qu'ils sont de vrais
dangers publics, rétorqua sèchement le curé.
     
    Au moment où le
curé Perreault quittait l'hôpital Notre-Dame aidé par ses deux vicaires,
Laurette Morin entrait au sanatorium Saint-Joseph en compagnie de Richard et de
Carole. La mère de famille et ses deux enfants avaient emprunté un trajet qui,
au fil des dernières années, leur était devenu un peu trop familier.
     
    - Maudit verrat!
Il fallait qu'il mouille en plus, se plaignit Laurette au moment où elle posait
le pied sur le trottoir de la rue Emmett. Apporte le parapluie, ordonnât-
    elle à Carole
encore debout dans le couloir.
     
    - Moi, j'en n'ai
pas besoin, déclara Richard en sortant derrière sa mère.
     
    - Je comprends,
dit sa soeur en ouvrant le grand parapluie noir qui appartenait à son père.
Avec tout ce que tu te mets dans les cheveux, c'est comme si t'en avais un tout
le temps sur la tête. Il y a pas une goutte d'eau capable de passer à travers
ça.
     
    - T'es ben
niaiseuse, toi, se contenta de dire Richard.
     
    Sur ces paroles,
il laissa derrière lui sa mère et sa soeur et se mit en marche en direction du
terminus de la rue Harbour. Tous les trois attendirent quelques minutes sous
l'abri en fibre de verre. Un tramway les avait conduits jusqu'au boulevard Pie
IX. Puis un autre les avait ensuite laissés au coin du boulevard Rosemont où
ils avaient dû
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    attendre
longtemps l'autobus qui les avait déposés devant le sanatorium.
     
    Avant de pénétrer
dans l'imposant édifice, Laurette s'était empressée d'ouvrir son sac à main
pour en tirer son étui de cigarettes.
     
    - Avant d'entrer
là-dedans, je vais en fumer une, annonça-t-elle à ses enfants.
     
    - Il mouille,
m'man, protesta Carole qui venait d'ouvrir le parapluie.
     
    - T'es pas en
chocolat, répliqua sa mère. Si t'as peur de te faire mouiller, laisse-moi le
parapluie et entre en dedans.
     
    - Ben non. Je
vais le tenir pendant que vous fumez.
     
    - Attendez,
m'man, je vais vous en donner une toute faite, proposa Richard en tirant de sa
poche de poitrine le paquet d'Export offert quotidiennement par la compagnie à
ses employés.
     
    - C'est ben plate
de pas pouvoir fumer là-dedans, fit remarquer Laurette en inhalant profondément
la fumée de sa première bouffée. Il me semble que le temps serait pas mal moins
long si on pouvait en allumer une de temps en temps. Mais les soeurs veulent
rien savoir. Pour moi, elles ont peur qu'on mette le feu.
     
    Le fils et la
mère fumèrent ensuite en silence pendant que Carole piaffait d'impatience de
voir son père. Quand les deux fumeurs eurent écrasé leurs mégots, tous les
trois entrèrent dans le hall du sanatorium déjà envahi par une trentaine de
visiteurs.
     
    - Aie! Je vous
dis qu'il y a pas mal moins de inonde qu'à Pâques, dit Laurette aux siens en
s'avançant vers la réceptionniste.
     
    Au moment où
Laurette allait s'adresser à la dame d'âge mûr retranchée derrière son guichet,
la mère de famille fut interpellée joyeusement.
     
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    - Madame Morin!
Comment allez-vous? fit une petite soeur de la Miséricorde aux traits mobiles
et aux gestes vifs.
     
    - Ça va ben, de
première classe, ma

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