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Le Sang d’Aphrodite

Le Sang d’Aphrodite

Titel: Le Sang d’Aphrodite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Elena Arseneva
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haine a fini par ravager son esprit. Je pense qu’elle était persuadée que son mari était un obsédé atteint d’une perversion de l’appétit charnel.
    — Et les bijoux dans tout ça ? s’enquit Philippos. Pourquoi tenait-elle tant à les dérober ? C’était un risque supplémentaire ! Le collier byzantin représentait un véritable trésor, mais le reste ? L’épouse du boyard Igor était assez riche pour s’offrir ce qu’elle voulait. Ces vols étaient-ils motivés par l’idée du rituel ou par l’appât du gain ?
    — Tant qu’elle dérobait des colifichets sans valeur, il s’agissait de créer une fausse piste, répondit Artem en tirant sur sa moustache. Mais je suppose qu’elle a fini par y prendre goût ! Elle était ravie de pouvoir s’approprier le bracelet d’Anna, sans parler de ce coup de chance inespéré, le pectoral qu’Olga portait le soir du meurtre.
    — Sauf que la chance a tourné ! ponctua Philippos. Les choses se sont gâtées avec l’arrivée de Kassian sur les lieux… À l’époque, il courtisait la fille d’Edrik, Nadia m’en a parlé. Peut-être voulait-il, selon ses bonnes habitudes, enlever Olga pour l’obliger à l’épouser ?
    — À défaut d’avoir la belle, il a eu la parure ! grogna Mitko. Svetlana devait être furieuse de voir le collier lui passer sous le nez.
    — Sans oublier le flacon, souligna Artem. Kassian est tombé dessus par hasard, il l’a trouvé joli et l’a empoché sans plus y penser… C’est ce qui a ruiné le plan de Svetlana ! Jusque-là, elle avait gardé l’initiative, elle pouvait choisir le moment propice pour attirer mon attention sur l’indice qui allait condamner son mari. Après le meurtre d’Olga, Svetlana tardait à réagir, elle dut improviser.
    — Elle était à côté de moi au moment où le flacon est venu rouler à mes pieds, se rappela Philippos. Elle a dû me voir le ramasser sans pouvoir intervenir !
    — Elle avait au moins quelque temps devant elle, suggéra Artem d’un air malicieux. Tu brûlais tellement de mettre ton grain de sel dans l’enquête, cela sautait aux yeux ! Il était facile de deviner que tu allais garder le silence sur ta trouvaille.
    Philippos s’empourpra et allait rétorquer quelque chose quand un garde apparut près de la tonnelle.
    — Que Sa Seigneurie n’ordonne pas de me châtier… se mit-il à débiter.
    — Qu’est-ce qui t’amène ? l’interrompit Artem.
    — Une jeune personne qui refuse de dire son nom attend dans le vestibule du palais, répondit-il. Elle désire s’entretenir avec le boyard Philippos.
    Comme le droujinnik levait un sourcil interrogateur, le garçon expliqua :
    — Cela doit être Christa, une amie de Nadia. Je voulais passer un moment avec elle pour évoquer Nadia et discuter un peu.
    Artem l’autorisa à s’absenter. Il se leva d’un bond et, devançant le serviteur, se précipita vers la sortie du jardin. Alors qu’il entrait dans le palais, il aperçut une silhouette gracieuse vêtue de noir au pied de l’escalier qui menait au premier étage. Lorsqu’elle se retourna, il reconnut Vesna. Ses cheveux étaient nattés comme ceux d’une jeune fille ; plus pâle que d’ordinaire, elle paraissait amaigrie, et sa tenue austère soulignait l’expression mélancolique de ses yeux bleus. Philippos songea que sa beauté avait quelque chose de sublime et d’intimidant. Comme Vesna s’inclinait, il lui rendit son salut et dit :
    — Je suppose que tu cherches le boyard Artem. Viens, je vais te conduire à lui !
    — Inutile, c’est toi que je voulais voir. Tu transmettras à ton père ce que j’ai à lui dire. Je peux compter sur toi, n’est-ce pas ? Mais il faut d’abord qu’on se mette à l’abri des oreilles indiscrètes.
    Trop surpris pour répondre, Philippos ressortit du vestibule sur les pas de Vesna. Ils traversèrent la cour où soldats et Varlets se promenaient en bavardant. Vesna le conduisit vers un coin tranquille où des buissons d’aubépine abritaient un banc de bois. À cet endroit précis, se souvint Philippos, il y avait de cela une éternité, Mitko lui avait expliqué comment s’introduire dans le jardin de Nadia.
    — Viens t’asseoir à mes côtés ! dit Vesna tandis qu’elle se laissait glisser sur le banc.
    Philippos s’exécuta en observant la jeune femme d’un œil intrigué. Elle inspira profondément puis commença, les yeux baissés :
    — Ton père m’a demandé de

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