Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
Vom Netzwerk:
troisième approche en observant la fréquence de chaque symbole et combinaison de symboles par rapport aux autres, mais cela ne l’aida pas beaucoup, puisqu’elle ne savait pas dans quelle langue elle travaillait.
    Ne sachant plus où donner de la tête, elle posa son crayon. Dehors, tout était silencieux. Ou presque. Elle tendit l’oreille, se leva et marcha jusqu’à la porte sur la pointe des pieds. Le chien avait le museau enfoui dans le bol de pâtes. Il releva la tête pour engloutir ce qu’il avait prélevé de sa gamelle ; ce bruit de mastication fut particulièrement doux aux oreilles de Gaëlle.
    II
    — Knox n’avait jamais eu aussi mal aux côtes et à la poitrine. Son estomac aussi était endolori, à cause du coup de poing qu’il avait reçu. Son cœur lui paraissait usé comme un vieux morceau de caoutchouc et il avait la gorge et les narines irritées, comme si on les lui avait poncées au papier de verre. Il se tourna sur le côté et cracha un mucus liquide, qui dégoulina sur le bâillon et à la commissure de ses lèvres. Il n’avait plus la notion du temps ; son esprit lui jouait des tours. Il ne savait plus combien de séances de torture il avait subies. Quatre ? Cinq ?
    — Ah ! s’exclama Mikhaïl. Vous revoici parmi nous !
    Il tenait la serviette, encore humide, mais entortillée en spirale comme s’il venait de l’essorer. Knox fut parcouru de tremblements pavloviens.
    — Qu’est-ce que vous voulez ? demanda-t-il.
    Le bâillon-boule rendait toujours ses paroles incompréhensibles. Mikhaïl déroula la serviette et la plia en deux pour la remettre une fois de plus sur le visage de Knox.
    — Tenez-lui la tête, ordonna-t-il à Davit.
    — Je vous en prie, implora Knox. Arrêtez !
    — Il est prêt à parler, estima Davit.
    — Levez-lui les jambes, dit Mikhaïl en se tournant vers Zaal.
    — Je vous en prie ! répéta Knox. Je vous en supplie !
    Mikhaïl posa la serviette pliée sur le visage de Knox. De nouveau, celui-ci ne vit plus rien. Son rythme cardiaque s’accéléra ; il entendit des pas tourner autour de lui pour faire monter la pression.
    — Connaissez-vous le rôle de la torture, Zaal ? s’enquit Mikhaïl.
    — Obtenir des informations, monsieur ? suggéra l’intéressé.
    — Non, l’information est le fruit et non le rôle de la torture.
    — Je ne suis pas sûr de comprendre, monsieur.
    — L’homme est doté d’une conscience de soi, Zaal. C’est ce qui le différencie des animaux. Notre esprit est distinct de notre corps et nos pensées, de nos paroles. Si vous préférez, nous sommes des marionnettistes qui tirons nos propres ficelles. Lors d’un interrogatoire ordinaire, cette distance qui sépare notre esprit de notre corps est encore présente. Elle permet aux hommes comme M. Knox de réfléchir à leurs réponses, de dire ce qu’ils pensent devoir dire. Le rôle de la torture est de supprimer cette distinction, afin que le discours du sujet ne fasse qu’un avec sa pensée.
    — De ramener l’homme au stade de l’animal ?
    — Exactement, Zaal, bien vu. Le problème, bien sûr, c’est que cela exige un certain degré de douleur. Or, le sujet ne peut pas parler au-dessous de ce seuil de douleur. C’est physiquement impossible. Il faut donc le soulager avant de passer à l’interrogatoire proprement dit. Mais dès que la douleur diminue, l’écart de la conscience de soi se creuse de nouveau. Le sujet retrouve en partie le contrôle de ses propres ficelles. Le véritable objectif de la torture est donc d’éliminer la conscience de soi pour de bon, ce qui s’obtient par la terreur, pas par la souffrance elle-même, mais par la peur de souffrir. Regardez.
    Knox sentit ses jambes s’élever et entendit l’eau couler. Il se mit aussitôt à se débattre en criant.
    — Vous voyez, reprit Mikhaïl. Je ne lui ai rien fait. Je lui ai simplement soulevé les jambes. Mais maintenant, il va me dire ce que je veux savoir.
    Il retira la serviette et se pencha derrière la tête de sa victime pour retirer le bâillon.
    — N’est-ce pas, monsieur Knox ? demanda-t-il.
    — Oui, gémit Knox.
    — Alors, qu’est-ce que j’attends de vous ?
    — La Toison d’or... que je vous donne la Toison d’or.
    — Parce que c’est vous qui l’avez, n’est-ce pas ?
    Mikhaïl plia la serviette et fit mine de la remettre sur le visage de Knox.
    — Oui ! hurla Knox. Je l’ai ! Je l’ai ! Je l’ai !
    — Vous

Weitere Kostenlose Bücher