Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le secret d'Eleusis

Le secret d'Eleusis

Titel: Le secret d'Eleusis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
Vom Netzwerk:
ami des universitaires.
    — Je n’ai jamais eu à le regretter, surtout en ce qui concerne les questions auxquelles on ne peut pas répondre.
    Iain se pencha pour regarder la route et sortit de la station-service.
    — En êtes-vous sûre ? Toutes ces similitudes dont je viens de vous parler, ce n’est pas rien. Et puis, il y a les indices que Platon donne sans le savoir.
    — Sans le savoir ?
    — Oui, confirma Iain, c’est ce qu’a fait Hérodote en relatant l’histoire des Phéniciens qui firent le tour de l’Afrique pour le compte d’un pharaon égyptien.
    Il suça son bonbon à plusieurs reprises, puis le passa d’une joue à l’autre.
    — Les Phéniciens étaient censés longer la côte est en direction du sud et remonter par la côte ouest, rappela-t-il. Ils sont revenus trois ans plus tard en affirmant qu’ils avaient réussi. Mais Hérodote s’est moqué ouvertement d’eux, car ils avaient déclaré que le soleil se trouvait à leur droite lorsqu’ils avaient contourné le cap. Or, l’Afrique ne s’étendait pas au-delà de l’équateur ! Aujourd’hui, nous savons que ce continent va bien au-delà de l’équateur, ce qui prouve de façon irréfutable que les Phéniciens en ont bien fait le tour.
    — Et il existe des indices de ce genre dans le récit de Platon à propos de l’Atlantide, c’est ça ?
    — Absolument ! s’écria Iain. On oublie toujours que l’histoire de l’Atlantide est aussi celle d’Athènes, puisque ce sont les Athéniens qui se sont attaqués aux Atlantes. Platon et ses contemporains ne savaient pas grand-chose de l’Athènes du début de l’âge du bronze, en dehors des quelques anecdotes rapportées par Thucydide. Et pourtant, le récit de l’Atlantide comporte des détails remarquablement précis concernant des cités grecques de l’âge du bronze.
    Il prit un autre bonbon en montrant sa gorge d’un geste éloquent.
    — Par ailleurs, poursuivit-il, Platon fait référence à une source au sein de l’Acropole, qui aurait été obstruée par un tremblement de terre. Cette source n’existait pas à son époque. Et pourtant, les archéologues en ont trouvé une dans les années 1930. Comment Platon a-t-il pu la connaître ? A-t-il simplement eu un coup de chance ?
    — Cela ne prouve rien.
    — Non, mais cela donne du crédit à son récit. Et qui sait ce qu’on peut encore trouver ? C’est une des raisons pour lesquelles j’adore marcher dans les montagnes ici ; il est encore possible de découvrir un site très important. Et si ce n’est pas ici, ce sera peut-être à Santorin. De nouvelles Pompéi nous attendent sous la cendre volcanique. Nous pourrions mettre au jour un élément mentionné explicitement par Platon. Une scène du récit représentée sur une frise, par exemple. Ou la statue en or de Poséidon sur un char tiré par six chevaux ailés. Ou encore une des cent Néréides chevauchant un dauphin. Ces indices constitueraient-ils une preuve suffisante pour vous ?
    — Bien sûr, si vous les trouviez.
    — Nous les avons peut-être déjà trouvés, en partie, en tout cas. Vous seriez surprise du nombre d’artefacts mis au jour à Cnossos qui n’ont même pas été regardés, et encore moins étudiés. Il y a peut-être parmi eux des trésors inestimables.
    — Cela m’étonne que vous ayez pu vous arracher à ces précieux vestiges, plaisanta Gaëlle.
    — Il y a peut-être encore mieux dans l’antre de Petitier !
    II
    L’éclairage était si faible dans la salle que ce ne fut qu’à l’occasion de diapositives très claires que Knox put discerner les visages concentrés et tendus vers lui du premier rang. L’archéologue risqua une plaisanterie qui lui valut plus de rires qu’elle n’en méritait et éprouva l’assurance grisante de l’orateur apprécié. Il se servait beaucoup moins du prompteur qu’il ne l’avait escompté et avait l’étrange impression d’être un simple vecteur, comme si son ami parlait à travers lui.
    Il arriva à la fin de son texte sans s’en rendre compte. Et, n’ayant pas réfléchi à la meilleure façon de conclure, il improvisa un court hommage à Augustin et remercia l’auditoire de son attention. La salle garda le silence pendant une seconde ou deux, comme si elle avait, elle aussi, été prise au dépourvu. Le suspense dura assez longtemps pour déstabiliser Knox, qui se demanda s’il n’avait pas surestimé sa prestation. Mais le silence fut brusquement

Weitere Kostenlose Bücher