Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le seigneur des Steppes

Le seigneur des Steppes

Titel: Le seigneur des Steppes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
Vom Netzwerk:
semblent pas belliqueux et ces canaux
serviront à abreuver nos chevaux, poursuivit-il en regardant son frère aîné.
    Gengis était assis sur une pile de selles près de sa tente, le
menton appuyé sur les mains. L’humeur était joyeuse autour des deux hommes, et
un groupe de jeunes garçons s’occupait à enfoncer des branches de bouleau dans
le sol. Intéressé, le khan leva la tête et constata que ses deux fils aînés
faisaient partie de la bande bruyante et chamailleuse. Djötchi et Chatagai
entraînaient souvent les autres garçons dans des bagarres qui leur valaient d’être
séparés à coups de taloche par les femmes.
    Le khan soupira, passa sa langue sur sa lèvre inférieure.
    — Nous sommes comme un ours qui a la patte dans le miel,
mais l’ennemi se réveillera. Barchuk m’a rapporté que les marchands xixia
parlent avec orgueil de leur grande armée. Nous ne l’avons pas encore
rencontrée.
    Kachium eut un haussement d’épaules insouciant.
    — Il nous reste à prendre leur capitale, elle s’y terre
peut-être. Nous forcerons leurs soldats à sortir en les affamant, ou nous
ferons tomber les murailles sur leurs têtes.
    Gengis fronça les sourcils.
    — Ce ne sera pas si facile, Kachium. De Khasar, j’attends
de la témérité. Toi, je te garde près de moi pour que tu sois la voix de la
prudence et du bon sens quand les guerriers deviennent trop imbus d’eux-mêmes. Nous
n’avons pas livré une seule bataille dans ce royaume ; je ne veux pas que
les hommes engraissent et soient lents lorsque le moment sera venu de se battre.
Fais-leur reprendre l’entraînement, arrache-les à la paresse. Cela vaut aussi
pour toi.
    Kachium rougit sous la réprimande.
    — À tes ordres, marmonna-t-il, courbant la tête.
    Mais déjà Gengis reportait son attention sur ses fils, qui
venaient de sauter sur leurs chevaux à longs poils. Ils pratiquaient un jeu d’adresse
appris des Olkhunuts et Djötchi et Chatagai s’apprêtaient à lancer leurs
montures vers la rangée de branches plantées dans le sol.
    Djötchi fut le premier à filer le long de la ligne, son arc
d’enfant bandé. Au grand galop, il décocha une flèche qui sectionna le bois
tendre. L’instant d’après, il tendit la main gauche pour rattraper au vol le
morceau détaché, le brandit triomphalement en se retournant vers ses compagnons.
Ils l’acclamèrent, à l’exception de Chatagai, qui se contenta de grogner avant
de s’élancer à son tour.
    — Ton fils sera un grand guerrier, commenta Kachium.
    Ces mots firent grimacer Gengis, et Kachium, sachant quelle
expression il découvrirait en le regardant, ne se tourna pas vers lui.
    — Tant que les Xixia pourront se réfugier derrière des
murailles cinq fois plus hautes qu’un homme, ils riront de nous voir caracoler
sur leurs plaines, insista le khan. Leur roi n’a cure de quelques centaines de
villages. Nous n’avons fait que l’égratigner et il est toujours à l’abri dans
sa ville de Yinchuan.
    Sans répondre, Kachium regarda Chatagai remonter la rangée. Sa
flèche coupa la branche mais sa main ne parvint pas à attraper le morceau avant
qu’il touche le sol. Djötchi éclata de rire et Kachium vit le visage de
Chatagai s’assombrir. Les deux garçons savaient naturellement que Gengis les
regardait.
    Celui-ci prit une décision et se leva.
    — Que les hommes dessoûlent et soient prêts à monter en
selle. Je verrai cette ville de pierre qui a tant impressionné les éclaireurs.
    Il ne montra pas à son frère les préoccupations qui l’accablaient.
Il ne savait pas comment attaquer une ville ceinte de murailles comme celle que
ses éclaireurs lui avaient décrite et espérait qu’en la voyant il trouverait un
moyen d’y pénétrer.
    Tandis que Kachium allait transmettre les ordres, Chatagai
lança quelques mots à Djötchi, qui se jeta sur lui, et les deux garçons
roulèrent sur le sol. Kachium sourit en se rappelant sa propre enfance.
    La terre que les Mongols avaient trouvée au-delà des
montagnes était fertile et riche. Peut-être devraient-ils se battre pour la
garder mais il n’imaginait pas une force capable de vaincre l’armée qu’ils
avaient menée à travers le désert. Enfant, il avait un jour détaché un gros
rocher du flanc d’une colline. D’abord le bloc avait roulé lentement puis, au
bout d’un moment, plus rien n’avait pu l’arrêter.
     
     
    L’écarlate était la couleur xixia pour la guerre. Les
soldats du roi

Weitere Kostenlose Bücher