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Le templier déchu

Le templier déchu

Titel: Le templier déchu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mary Reed McCall
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du temps de sa jeunesse.
    — Eh bien, tu ne m’accueilles pas comme un frère ? feignit de s’étonner Damien.
    Alexandre avait détecté une légère hésitation dans sa voix avant qu’il ne lui tende la main. Il ne lui fallut qu’une seconde pour franchir la distance qui les séparait et lui empoigner les avant-bras. L’instant d’après, ils s’étreignaient dans une accolade farouche qui disait mieux que des mots à quel point ils avaient tous deux cru ne jamais se revoir.
    Enfin ils se séparèrent. Alexandre se racla la gorge, puis jeta un coup d’œil circulaire dans la clairière, cherchant des signes de mouvements et de vie.
    — Comment diable se fait-il que tu sois ici, Damien ? demanda-t-il finalement.
    — Je te l’expliquerai dans un instant. Mais d’abord, laisse-moi goûter au plaisir de te voir en chair et en os ! Voilà des mois que je te cherche, Alexandre, et je dois dire que, à mon grand soulagement, tu parais en bien meilleure forme que la dernière fois que je t’ai vu, chez Richard. Tu étais maigre à faire peur. Dieu merci, tu sembles t’être entièrement remis de ce qu’ils t’ont fait en France, acheva Damien gravement.
    Une ombre était passée dans ses yeux bleus si semblables à ceux d’Alexandre.
    — Ce qu’ils nous ont fait, corrigea ce dernier. Ma foi, je suis guéri autant qu’on puisse l’être, même si, comme toi, je porte dans le corps et dans l’âme les traces indélébiles de cette période, ajouta-t-il avec une désinvolture trompeuse, destinée à masquer le terrible malaise que provoquaient encore en lui ces souvenirs.
    — Nous sommes aussi frères de souffrance, apparemment, commenta Damien d’un ton léger.
    Alexandre comprit que, tout comme lui, son frère affectait, vis-à-vis des tortures qu’ils avaient subies, un détachement qu’il était loin d’éprouver. C’était là une nécessité, il le savait, car ce à quoi ils avaient survécu dépassait l’entendement et qu’y penser était insupportable.
    — Quoi qu’il en soit, c’est bon de te revoir, Alexandre. Après ce que Jean m’a dit, je commençais à me demander si cela arriverait un jour !
    Alexandre lui jeta un regard perçant.
    — Tu as eu de ses nouvelles récemment ?
    — La semaine dernière.
    — Dieu merci, il est en vie !
    — Et il se porte bien. Enfin aussi bien que possible après une captivité de presque quatre mois.
    — Mais... comment a-t-il réussi à leur échapper ? Et comment l’as-tu retrouvé... et m’as-tu retrouvé moi ? Seigneur, je n’y comprends rien ! avoua Alexandre, au bord du vertige.
    Damien se mit à rire :
    — Que chantent les bardes, déjà ? Ah, oui ! Que ce qui arrive dans la vraie vie se révèle souvent plus extraordinaire que les récits qu’ils imaginent.
    — Là, c’est le cas, en effet, admit Alexandre, mais je suis impatient d’entendre tes explications, tout comme j’ai hâte de te raconter ce qui m’est arrivé.
    — Pour commencer, sache que nous avons trouvé Jean après des semaines de recherches, alors que nous ignorions tout de ce qu’il était devenu. Tu sais qu’il s’était lancé à ta poursuite après ta disparition, ainsi que celle d’un certain sac auquel nous tenions beaucoup ? acheva Damien, une note ironique dans la voix.
    Alexandre grimaça.
    — Oui. Je voulais juste prendre le ciboire, je te le jure. Je ne savais pas que ces parchemins se trouvaient aussi dans le sac.
    — C’est bien ce que je pensais. Jean nous a dit par la suite qu’il les avait dissimulés dans le fond. Il voulait les récupérer, bien sûr, mais il voulait surtout te retrouver. Étant donné l’état d’esprit dans lequel tu étais quand tu es parti, il craignait que tu ne fonces tête baissée dans les ennuis.
    — Il n’avait pas tort, soupira Alexandre en secouant la tête. Mais il n’aurait pas dû prendre de tels risques pour moi. C’est à cause de moi qu’il a été capturé par les Anglais.
    — C’est ce qu’il nous a dit quand nous l’avons retrouvé et libéré. Il nous a fallu deux semaines pour le localiser.
    — Et vous l’avez délivré vous-mêmes ? s’étonna Alexandre. Cela n’a pas dû être facile. Si ma mémoire est bonne, la position des Anglais était bien défendue.
    — Nous avons reçu de l’aide, admit Damien, qui avait passé le bras autour des épaules de son frère et l’entraînait maintenant vers l’extrémité de la clairière, là où il avait attaché son

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