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Le temps des poisons

Le temps des poisons

Titel: Le temps des poisons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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d'aiguille ! Adam me donnait des poudres, mais j'ai fini par ne plus venir ; rien n'est réellement efficace.
    —
    Ce sont vos pauvres genoux, entonna Amabilia. Ce sont ses genoux, Maîtresse Swinbrooke : il lui est même difficile de monter en chaire.
    —
    On a pu, insista Walter, prendre l'escalier extérieur, rendre visite à Maîtresse Mathilda, ouvrir la porte et descendre par l'intérieur.
    —
    C'est impossible, coupa Ursula. Mathilda n'aurait autorisé personne à franchir cet huis et je peux vous dire qu'elle a le sommeil léger. Qui plus est, si on s'est faufilé ici, il a fallu se déplacer sans bruit. Les jambes de Mathilda sont peut-être faibles ; ses oreilles et ses yeux, eux, sont encore bons.
    Perplexe, Kathryn revint à la chambre des poudres. Elle était persuadée qu'Adam avait été victime du même assassin que celui qui, la veille, avait occis Elias et sa femme, mais, là encore, la question était comment et pourquoi. Elle regarda le cadavre avec attention.
    —
    Il faudrait l'emporter au dépositoire.
    —
    J'aimerais que vous veniez à l'église, proposa soudain le prêtre.
    Il paraissait agité et avait les yeux rouges comme s'il avait pleuré. Il ne s'était pas rasé et semblait avoir enfilé sa bure en hâte.
    —
    Je pense que vous devriez vous rendre à l'église. Je veux vous montrer quelque chose, à vous et aux autres membres du conseil paroissial. Peut-être, si vous n'avez pas mangé, pourriez-vous dîner au presbytère ?
    Kathryn accepta son aimable offre, imitée par les villageois, qui gardaient un silence lugubre en réalisant qu'un autre horrible meurtre venait d'avoir lieu.
    —
    Je crois que nous sommes tous en danger, murmura le prêtre.
    —
    Que voulez-vous dire ? Le sommes-nous tous ? s'insurgea Walter en se frottant le ventre. Est-ce le cas de tout le monde à Walmer ?
    —
    Je l'ignore, répondit le père Clement à voix basse. Je voudrais juste que vous veniez voir ce que j'ai vu, mais d'abord, nous devons en finir ici.
    Ils quittèrent la chambre, regagnèrent la cuisine et montèrent l'escalier extérieur. Kathryn nota qu'il était très abrupt. Avant qu'elle et Colum soient parvenus en haut, l'Irlandais jurait entre ses dents. Elle frappa à la porte.
    —
    Entrez ! répondit-on d'un ton strident.

    Kathryn ouvrit. La pièce était plutôt confortable, avec ses poutres assez basses et ses murs crème chaulés ornés, de-ci de-là, d'une tenture colorée ou d'une petite tapisserie. La vieille femme était couchée au milieu d'une pile de couvertures dans le lit qui trônait.
    Adossée aux oreillers, elle jeta un coup d'œil malveillant à Kathryn.
    Elle se redressa à l'entrée de ses visiteurs.
    —
    Qu'y a-t-il ? glapit-elle. Tout Walmer va-t-il envahir ma chambre ?
    Que se passe-t-il ?
    Elle se retourna comme pour saisir la grande cloche posée sur la table près de sa couche. Puis la mémoire lui revint, elle retira sa main et se mit à pleurer en silence. Kathryn alla s'asseoir au bord du lit. Elle perçut le parfum des épices dont Adam s'était servi pour masquer les odeurs d'une chambre de malade et, de l'autre côté du lit, vit un gobelet sale ainsi que les pots et cuvettes destinés à la toilette cachés sous un linge souillé. Elle embrassa la pièce du regard. Les coffres étaient ouverts. De solides cannes étaient disposées avec soin tout autour de la chambre afin que Maîtresse Mathilda puisse en saisir une sans peine. Il y avait deux autres portes et, à force de questionner Mathilda avec patience et d'ignorer ceux qui se pressaient dans les lieux, Kathryn finit par comprendre que la porte latérale conduisait dans la maison et que l'autre ouvrait sur un petit couloir qui donnait accès à la chambre de Maître Adam. La vieille femme lui permit d'y jeter un coup d'œil. Le couloir était vide. Sur chaque mur étaient fixées des patères, puis il y avait une autre porte qu'elle poussa. La pièce était fort semblable à celle de Mathilda mais meublée avec plus de goût. Tout était propre, net et rangé. Kathryn retourna chez la malade en sanglots, le visage plongé dans les mains : Qu'allait-elle devenir ? Qui s'occuperait d'elle à présent ? Kathryn se rendit compte que le fils et la mère ne s'aimaient pas beaucoup. Cette dernière se souciait davantage d'elle- même que de ce qui s'était passé à l'étage du dessous. Kathryn parvint à calmer le vacarme et alla à nouveau s'asseoir sur le lit. Mathilda maintenant lançait des coups

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