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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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à présent tout à fait arrêté par le
blocus anglais. Le 4 novembre 1939, l’embargo sur les armes était levé, à
la suite des votes au Sénat et à la Chambre, permettant ainsi aux États-Unis d’approvisionner
en armes les Alliés occidentaux. C’était contre cette toile de fond, la
détérioration rapide des relations, que se plaça l’arrivée de Sumner Welles à
Berlin, le 1er mars 1940.
    La veille, le 29 février – c’était une année bissextile – Hitler
avait pris une mesure inaccoutumée : donner une « Directive secrète
pour les conversations avec Mr. Sumner Welles (20) ». Elle recommandait la
« réserve » du côté allemand et conseillait « de laisser parler
Mr. Welles autant que possible ». Puis elle alignait cinq points pour la
gouverne des hauts officiels qui devaient recevoir l’envoyé spécial américain. L’argument
capital des Allemands devait être que l’Allemagne n’avait pas déclaré la guerre
à l’Angleterre ni à la France, mais que c’était le contraire ; que le
Führer leur avait offert la paix en octobre et qu’elles l’avaient rejetée ;
que l’Allemagne acceptait le défi ; que les buts de guerre de l’Angleterre
et de la France étaient « la destruction de l’État allemand » et qu’en
conséquence l’Allemagne n’avait d’autre solution que de poursuivre la guerre.
    Une discussion (concluait Hitler) de problèmes de politique
concrète, tels que celui d’un futur Etat polonais, est à éviter autant que
possible. Au cas (qu’il) soulève un sujet de cette nature, la réponse devra
être que de telles questions sont résolues par moi. Il est bien évident qu’il
est tout à fait hors de propos de discuter le problème de l’Autriche et du
Protectorat de Bohême et de Moravie…
    Toutes déclarations doivent être évitées qui pourraient
être interprétées… comme signifiant que l’Allemagne ait un intérêt quelconque, actuellement,
à discuter des possibilités de paix. Je demande, plutôt, que Mr. Sumner Welles
n’ait pas la moindre raison de douter que l’Allemagne est déterminée à terminer
victorieusement cette guerre.
    Non seulement Ribbentrop et Gœring, mais le Führer lui-même, suivirent
cette directive à la lettre quand ils virent séparément Welles, les 1er, 3 et 2 mars
respectivement. Si l’on en juge par les interminables brouillons des discours
gardés par le docteur Schmidt (qui sont parmi les documents saisis), le
diplomate américain, homme quelque peu taciturne et cynique, dut avoir l’impression
d’être tombé dans un asile d’aliénés – s’il pouvait en croire ses oreilles. Chacun
des trois grands nazis bombarda Welles des plus grotesques élucubrations
historiques, où les faits étaient dénaturés de façon fantastique, et où même
les mots les plus simples perdaient toute signification [42] .
    Hitler, qui, le 1er mars, avait donné ses directives pour Weserübung , reçut Welles le lendemain
et insista sur le fait que le but de guerre des Alliés était la « destruction »,
celle de la « paix » allemande. Il fit toute une conférence à son
visiteur sur tout ce qu’il avait fait pour maintenir la paix avec l’Angleterre
et la France.
    Peu de temps avant la déclaration de guerre, l’ambassadeur
britannique était assis exactement à la place où Sumner Welles était à présent,
et le Führer lui avait fait l’offre la plus considérable de sa vie.
    Toutes ses offres aux Britanniques avaient été rejetées, et
maintenant l’Angleterre voulait détruire l’Allemagne. Donc Hitler croyait « que
le conflit devait être résolu par les armes… il n’y avait d’autre solution que
la lutte à mort ».
    Il ne faut pas s’étonner que Welles ait confié à Weizsaecker et
répété à Gœring que, si l’Allemagne était déterminée à remporter une victoire
militaire à l’Ouest, son voyage en Europe, donc, « était sans objet… et il
n’avait plus rien à dire (21) [43]  ».
    Bien que, dans ses conversations avec les Allemands, Welles
eût insisté sur le fait que ce qu’il apprenait des hommes d’État européens au
cours de son voyage était destiné aux seules oreilles de Roosevelt, il pensa qu’il
était sage d’être suffisamment indiscret pour dire à Hitler et à Gœring qu’il
avait eu une « longue, instructive et utile » conversation avec
Mussolini, et que le Duce pensait « qu’il y avait encore une possibilité
de construire une paix

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