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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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et pour cinq années d’un pénible exil [50] .
A Berlin, Dietl fut promu major général, décoré de la Croix de Chevalier, et
salué par Hitler comme le Sieger von Narvik (vainqueur de Narvik).
    En dépit de ses succès étonnants, le Führer avait eu ses
mauvais moments pendant la campagne norvégienne. Le journal du général Jodl
fourmille de notes concises racontant une série de crises nerveuses du Seigneur
de la Guerre. « Terrible énervement », notait-il le 14 avril, après
la réception de la nouvelle de la destruction des forces navales allemandes à
Narvik ; il demanda que les troupes du général Dietl fussent évacuées par
air – une impossibilité. « Chaque mauvaise nouvelle, griffonnait Jodl dans
son journal ce jour-là, conduit aux pires craintes. » Et deux jours plus
tard : « Crise renouvelée. Action politique a raté. Envoyé Bräuer est
rappelé. Selon le Führer, la force doit être employée [51] … »
A Berlin, ce 19 avril, la conférence à la Chancellerie tourna si bien à l’aigre,
les chefs des trois services se rendant réciproquement responsables des retards,
que même le servile Keitel se glissa hors de la pièce. « Chaos dans la
direction menace à nouveau », nota Jodl. Et le22 avril il ajoutait :
« Le Führer est de plus en plus inquiet au sujet des débarquements anglais. »
    Le 23 avril, la lente progression des troupes allemandes, qui
d’Oslo avançaient vers Trondhjem et Andalsnes, « fit augmenter l’énervement »,
nota Jodl ; mais le lendemain les nouvelles étaient meilleures et, à
partir de ce jour, tout devenait de plus en plus agréable. Le 26, le Seigneur
de la Guerre était de si belle humeur qu’à trois heures trente du matin, pendant
une session de nuit avec ses conseillers militaires, il leur dit qu’il avait l’intention
de lancer « l’Opération Jaune » entre le 1er et le 7 mai.
« Jaune » était le nom-code de l’attaque à l’Ouest par la Hollande et
la Belgique. Si le 29 avril Hitler était encore « soucieux à cause de
Trondhjem », le lendemain il était « fou de joie » à la nouvelle
qu’un groupe de combat d’Oslo avait atteint la ville. Il put enfin tourner à
nouveau son attention vers l’Ouest. Le 1er mai, il ordonna que les préparatifs
pour la grande attaque fussent terminés le 5 mai.
    Les commandants de la Wehrmacht – Gœring, Brauchitsch, Halder, Keitel,
Jodl, Raeder et les autres – avaient eu pour la première fois pendant la
campagne de Norvège un avant-goût de la manière dont leur chef démoniaque
craquait sous la tension des revers, même minimes, dans la bataille. C’était
une faiblesse qui devait aller en s’accentuant quand, après une série d’autres
succès étonnants, le cours de la guerre changea ; elle contribuera
grandement à la débâcle finale du Troisième Reich.
    Pourtant, quelle que soit la façon dont on la considère, la
rapide conquête du Danemark et de la Norvège avait été une victoire importante
pour Hitler et une défaite décourageante pour les Britanniques. Elle assurait la
route du minerai de fer pour l’hiver, donnait une protection accrue à l’accès
de la Baltique, permettait à l’audacieuse marine allemande de se répandre dans
l’Atlantique nord, où les sous-marins et bateaux de surface trouveraient d’excellentes
facilités portuaires, dans la guerre sur mer contre la Grande-Bretagne. Elle
donnait à Hitler des bases aériennes plus rapprochées de centaines de
kilomètres de l’ennemi principal.
    Et, peut-être le plus important de tout elle rehaussait
immensément le prestige militaire du Troisième Reich et diminuait en proportion
celui des Alliés occidentaux. L’Allemagne nazie semblait invincible. L’Autriche,
la Tchécoslovaquie, la Pologne et maintenant le Danemark et la Norvège avaient
facilement succombé sous la violence d’Hitler, ou ses menaces de violence, et
même le soutien des deux alliés majeurs à l’Ouest n’avait pas été, dans les
derniers cas, de la moindre utilité. La vague de l’avenir, comme l’écrivait une
éminente Américaine, paraissait porter Hitler et le nazisme.
    Pour les États restés neutres, la dernière conquête d’Hitler
était aussi une leçon terrifiante. De toute évidence, la neutralité n’offrait
plus une protection aux petites nations démocratiques qui essayaient de
survivre dans un monde dominé par le totalitarisme. La Finlande venait de le
découvrir, et maintenant

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