Le vatican indiscret

le cardinal qui l’ordonna prêtre en juin 1966, dont certains ont prétendu qu’il aurait pu être élu au troisième tour de scrutin du conclave de 1958 pour succéder à Pie XII…
    Óscar Andrés R ODRÍGUEZ M ARADIAGA . Progressiste archevêque de Tegucigalpa, né en décembre 1942, ce membre de l’ordre des Salésiens à la beauté insolente, musicien à ses heures perdues, mais qui aurait été volontiers accueilli comme acteur à Cinecittà, est fort populaire parmi les journalistes internationaux. Mais, pour l’heure, ce ne sont pas encore eux qui votent et, à Rome, on trouve ce cardinal issu d’un pays très pauvre, le Honduras, qui doit chez lui toujours être protégé par un garde du corps, trop à gauche pour hériter du siège de Pierre. Réélu en mai 2011 pour un second mandat de quatre ans à la présidence de Caritas Internationalis, cette tribune lui offre un rayonnement mondial.
    André V INGT- T ROIS . Le cardinal-archevêque de Paris, né en novembre 1942, président de la Conférence épiscopale française. Successeur du charismatique et émouvant Jean-Marie Lustiger, il a hérité de son siège, mais n’a pas une personnalité qui retienne l’attention des membres du Sacré Collège. De plus, il ne parle pas italien. Il a aussi récemment publiquement critiqué le fonctionnement du Vatican, ce qui a été sur place fort mal perçu. Toutefois, il intervient régulièrement en France sur ces grandes questions religieuses et s’est courageusement opposé récemment à la légalisation de l’euthanasie et à l’institution du mariage homosexuel.
    Gianfranco R AVASI . Né en octobre 1942, président du Conseil pontifical pour la culture, ministre de la Culture du Pape, modéré et brillant, et auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, l’ambitieux prélat tient une rubrique dominicale sur Canale 5 et intervient fréquemment dans les médias italiens. Communicant hors pair, ce cardinal moderne évoque la parole de Dieu avec un style qui lui est propre et a un réel sens de l’action 1 . Il pourrait être l’un des outsiders italiens à rêver du Poste Suprême.
    Giuseppe B ERTELLO . Président du gouvernatorat de l’État de la cité du Vatican, ce modéré, né en octobre 1942, est aussi un diplomate accompli. Il avait été auparavant nonce apostolique en Italie, fonction nécessitant un réel savoir-faire, que ce poste charnière entre le gouvernement, le puissant épiscopat italien et la secrétairerie d’État où l’on suit toujours avec attention la politique italienne. Ce diplomate, auparavant en poste au Rwanda au moment du génocide, au Mexique, puis observateur permanent auprès des Nations unies et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), occupe un poste clé au Vatican.
    Jorge L IBERATO U ROSA S AVINO . Archevêque de Caracas, né en août 1942, cet ardent défenseur de l’égalité est l’homme fort du Venezuela, qui compte pas moins de vingt-cinq millions de catholiques, soit 90 % de la population.
    Norberto R IVERA C ARRERA . Brillant intellectuel, l’archevêque de Mexico, né en juin 1942, progressiste, créé cardinal à 56 ans par Jean-Paul II, jouit d’un certain prestige en Amérique latine et pourrait représenter quelques voix.
    Rubén S ALAZAR G ÓMEZ . Né en septembre 1942, le nouveau cardinal latino-américain de Bogota est, à 70 ans, la voix de l’Église colombienne dans une région minée par la guérilla des FARC. À la tête d’un important archevêché, le président de l’épiscopat colombien, qui vient de recevoir la pourpre, est le vingt-et-unième cardinal électeur sur le continent le plus catholique du monde. Il a une solide expérience de terrain tout en étant un intellectuel d’ouverture. Diplômé en théologie dogmatique de la Grégorienne, en Écritures Saintes de l’Institut pontifical de Rome, ce courageux et pacifiste pasteur est écouté dans la Ville éternelle.
    Angelo S COLA . Né en novembre 1941, l’archevêque de Milan, célébrissime cardinal, a été le seul, pour mon précédent livre 2 , à accepter de poser devant la basilique Saint-Pierre. Il est cité par bon nombre de cardinaux, ses admirateurs, mais aussi les autres, comme le probable futur Pape. De fait, deux fois en moins d’un an, Sa Sainteté Benoît XVI lui a donné l’onction suprême en se rendant d’abord en juin 2011 à Venise, dont il était le Patriarche, puis en mai 2012 à Milan, où le Pape l’avait récemment