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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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chevaux que la Compagnie pouvait entretenir à ses frais. Six, pas un de plus ! Ridicule. En plus de cela, chacun devait désormais prendre à sa charge les frais de son propre cheval. C'était le comble de la mesquinerie et de la myopie intellectuelle, un facteur de mécontenterm nt parmi les hommes et un gain négligeable pour la Compagnie. Le gouverneur jura. Pour envenimer es choses, le lucratif commerce de diamants dans lequel lui et son associé, David Chardin, s'étaient engagés pour leur propre compte était au point mort. Les centres de taille des diamants de Golconde étaient tombés aux mains du Grand Moghol, et les exigences de cette cour avide de bijoux monopolisaient les marchands et leurs stocks qui diminuaient à vue d'œil.
    Quand Yale apprit que le seigneur Ivatt voulait le voir, il fulmina. Le petit homme ferait bien d'avoir apporté l'argent dû aux créanciers du Siam, qui ie plaisantaient plus ! Les Hollandais se faisaient par i-culièrement insistants, les envoyés de Demarcora étaient de plus en plus indignés, seul Ali Beague gardait le silence. Yale avait entendu dire qu'on lui avait coupé la langue et qu'il se morfondait dans un de s as propres culs-de-basse-fosse à Narasapur. Mais per t-être la nouvelle de la défaite de Golconde n'était-elle pas encore parvenue au Siam — ou à Ivatt. S'il avait apporté la compensation avec lui, il n'y avait aucune raison de lui apprendre ce qui était arrivé à Golconde. Mais s'il était venu les mains vides, il pouvait être arrêté en tant que citoyen anglais en vertu de la nouvelle proclamation du roi Jacques. Yale se mit à trouver l'arrivée d'Ivatt moins dérangeante qu'il ne l'avait prévu. Il donna l'ordre qu'on le fît venir dans son bureau sans tarder.
    « Ah, monsieur Ivatt ! » Yale se leva de son bureau pour le saluer. « Vous voici donc de retour. J'espère que vous avez fait un agréable voyage.
    — Très agréable, Votre Excellence, merci. Quoique ma première impression du fort ait été un peu déconcertante. Il y avait un pendu dans la cour.
    — Ah, oui ! J'ai dû faire pendre mon valet ce matin. Un type agaçant. Il m'avait volé mon cheval. Les chevaux sont précieux par les temps qui courent, monsieur Ivatt. Il fallait un exemple. »
    Ivatt parut abasourdi. « Vous avez pendu votre valet parce qu'il vous avait volé votre cheval ?
    — Vous semblez surpris. Les choses ont changé depuis votre départ. Les instances locales sont désormais autorisées à condamner à mort les pirates, sans perdre un temps et un argent précieux à renvoyer ces fripouilles en Angleterre pour qu'elles y soient jugées. Je dois dire que cela rend la vie beaucoup plus facile.
    — Votre valet était un pirate ? »
    Yale haussa les sourcils. « Monsieur Ivatt, on pourrait croire, à vous entendre, que c'est moi l'accusé. Mais sachez que ce gredin a disparu avec mon cheval trois jours pendant lesquels il s'est rendu dans le camp moghol pour monnayer des secrets. On a trouvé sur lui une importante somme d'argent. »
    Ivatt avait la nette impression que le gouverneur essayait de se justifier. Il décida d'insister. « Vous l'avez donc pendu sur des preuves indirectes, n'est-ce pas, Votre Excellence ? »
    Yale lui darda un mauvais regard. « Non, monsieur Ivatt. Je l'ai pendu comme pirate. Le code p înal définit comme pirate quiconque traverse une étendue d'eau porteur de marchandises volées. Mon valet, voyez-vous, a traversé à gué sur mon cheval plusieurs rivières en se rendant au camp moghol. Et un acte de piraterie est passible de la peine de mort. Mais à propos de criminels, comment se porte Samuel White ? L'avez-vous vu quand vous <;tes passé par Mergui ?
    — Non, Votre Excellence. Il était encore à Ayut lia, où le seigneur Phaulkon l'avait convoqué pDur répondre à un certain nombres de plaintes. »
    Ivatt avait traversé Mergui en vitesse et san? se faire voir. Ne désirant pas être aperçu des hommes de White, il s'était éclipsé sur un vaisseau siamois qui n'était pas commandé par un des hommes du maître du port. Armé d'une lettre officielle de Phaulkoii, il avait réquisitionné le vaisseau qui attendait maintenant ses ordres à l'extérieur de Madras. Avec un peu de chance, White n'apprendrait jamais son passî ge. Il serait de retour à Mergui pour le tenir à l'oeil dès qu'il en aurait terminé avec Yale. Il avait envoyé un porteur avec un message adressé à Davenport p< )ur lui recommander vivement de

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