Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
Vom Netzwerk:
soudain des ambitions françaises dans la région. Elle craint que Mergui ne tombe aux mains des Français. Tant que c'est une enclave siamoise, il n'y a bien entendu pas de problème, mais maintenant que les rumeurs portant sur une importante force navale française sont confirmées, les perspectives sont différentes. La Compagnie a pensé qu'en tant qu'Anglais occupant un poste influent ici, vous pourriez peut-être voir l'avantage de... euh... de guider Mergui vers des mains anglaises plutôt que françaises. »
    White leva la main. « Vous devez vous rendre compte, Anthony, que bien que j'aie signé de bon cœur la proclamation royale je n'en suis pas moins redevable envers mes ex-employeurs. Il ne serait guère digne d'un gentleman — si je puis me qualifier ainsi — de poignarder son ancien bienfaiteur dans le dos. Je ne peux guère livrer à une puissance étrangère un port qui m'a été remis en toute confiance. Même si cette puissance est l'Angleterre. » Il sourit. « Je ne voudrais pas justifier la piètre opinion que vos officiers se font de moi.
    — Je comprends et respecte votre position, Samuel. Mais, mis à part l'aspect moral, y aurait-il d'autres considérations ? »
    White réfléchit à la question. « Eh bien ! Il y aurait de toute évidence quelques considérations pratiques.
    — Lesquelles ?
    — Par exemple, bien que je sois moi-même prêt une fois de plus à servir les intérêts de mon pays, le Siam me collerait une étiquette de traître sur le dos si je devais entreprendre ce à quoi vous songez. Ma tête serait mise à prix et il me faudrait examiner quelle protection la Compagnie est disposée à m'offrir. Il y a une grande différence entre obéir à la nouvelle proclamation de mon roi et commettre un acte de trahison envers mes anciens maîtres. » Il marqua un temps. « Dans ces circonstances, je n'aurais guère envie de séjourner, même brièvement, à Madras, qui est trop proche du Siam à mon goût. Je ne me sentirais vraiment en sécurité qu'en Angleterre. »
    Les perspectives n'avaient pas du tout l'air mauvaises, pensa Weltden avec satisfaction. Les conditions implicites de White relevaient tout à fait de son autorité. « Et si je vous promettais formellement que toutes vos conditions seront remplies ? dit-il.
    — Il ne peut s'agir que d'hypothèses, Anthony, tant que les obstacles moraux subsistent. »
    Weldten le regarda fermement. « Bien sûr. Parlons des hypothèses. Et si vous fermiez les yeux pendant que je m'occupe de Mergui ? Je ne vois aucun obs-tacle à ce que vous regagniez l'Angleterre à bord du Résolution, avec un sauf-conduit de la Compagnie.
    — La prémisse morale resterait malheureusement inchangée.
    — Même si le sauf-conduit devait inclure une discrétion absolue quant à la nature et au contenu de la cargaison du Résolution ? Et l'immunité contre toute poursuite une fois en Angleterre ?
    — Qui voudrait se retourner contre un pays qui l'a disculpé de tout crime pour en embrasser un autre qui le jugerait ?
    — Exactement. Comme je vous l'ai dit : immunité contre toute poursuite.
    — Et Madras ?
    — Il ne serait pas nécessaire de s'arrêter à Madras. »
    White se contint. Ne se montrait-il pas trop enthousiaste trop tôt ? Il n'arrivait pas à croire à sa chance. A moins peut-être que Weltden ne fût simplement en train de le mettre à l'épreuve.
    « Je n'ai pas du tout peur des tribunaux anglais, vous comprenez. J'ai en ma possession des preuves plus que suffisantes pour montrer sans le moindre doute que Coates a agi entièrement seul. Mais ma conscience ne m'autoriserait pas à rester les bras croisés pendant que vous mettez à sac mon bien-aimé Mergui.
    — Je n'aurai pas besoin de le mettre à sac si vous me le remettiez pacifiquement. J'ai vu quel grand respect les indigènes vous portent, Samuel. Si vous leur expliquiez la menace française et le fait que les Anglais et les Siamois sont alliés... »
    White hocha la tête. « Je crains de ne pas...
    — Pourquoi ne pas y réfléchir avant de prendre une décision définitive ? » s'empressa d'ajouter Weltden.
    White dissimula son euphorie. « Très bien, j'accepte d'y réfléchir.
    — Parfait, peut-être pourrons-nous en reparler demain. A propos, je voulais vous demander : est-ce que votre secrétaire est revenu ? »
    White fut pris au dépourvu. Un instant, il ne put se rappeler ce qu'il avait dit exactement à Weltden à son sujet.
    « Vous voulez dire

Weitere Kostenlose Bücher