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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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public sur les mers. Vous n'avez qu'à regarder les activités de ce boucanier de Samuel White ! » Yale prit un classeur dans un tiroir de son bureau. « Jetez-moi un coup d'oeil à ça, monsieur Ivatt, voyez comme c'est épais. Le dossier est rempli de plaintes au sujet de Samuel White, le serviteur de Phaulkon. Il contient toute une histoire de saccages et de pillages. Il grossit chaque jour à mesure que les rapports arrivent. Et c'est cela que vous appelez libre-échange, hein ? Non, nous ne sommes pas encore prêts pour le libre-échange. Un jour peut-être, mais pas maintenant. »
    Ivatt devait reconnaître que le gouverneur n'avait pas tort en ce qui concernait White. Mais cela ne l'empêchait pas d'être lui-même un ferme partisan du libre-échange. « Il y a des excès, Votre Excellence, je ne le nie pas. Mais même ces excès ne peuvent justifier la restriction du commerce à une seule compagnie. Pendant mon bref passage à la Compagnie anglaise des Indes orientales, je n'ai jamais rencontré personne qui ne fasse pas un peu de commerce pour son propre compte, tout en jurant le contraire. N'est-ce pas là une autre forme de libre-échange, Votre Excellence, mais réservée à une poignée d'élus ?
    — Nous faisons tous un peu de commerce pour notre compte, monsieur Ivatt. Même un ermite ne pourrait vivre avec le salaire que nous recevons. » Il fit un signe de la main. « Voyons donc, n'importe lequel de ces païens de rajahs reçoit dix fois mon traitement, bien que je sois leur égal en rang. » Il esquissa un sourire. « En fait, mon frère Thomas est en ce moment même en route pour Ayuthia avec une cargaison spéciale de rubis commandée par M. Phaulkon pour le roi. Vous voyez donc que je suis même prêt à faire des affaires avec mes ennemis, si la transaction est sérieuse. Nous sommes tous des hommes d'affaires, monsieur Ivatt, mais nous ne sommes pas des pirates. Là est la différence. Mais je m'égare. Je vous ai fait venir ici pour une raison précise. »
    Ivatt sourit. « Ne me dites pas que vous voulez faire des affaires pour votre compte avec moi ! »
    Yale soudain eut un petit rire de bonne humeur, qui disparut aussi vite qu'il était apparu. « Monsieur Ivatt, les gouverneurs indigènes des villes côtières de Golconde ont conclu que la Compagnie anglaise des Indes orientales se trouvait derrière les attaques de Coates, et ils en ont par conséquent informé le roi de Golconde. Il n'est pas difficile de voir comment ils en sont arrivés à cette conclusion. Premièrement, Coates est anglais. Deuxièmement, il était reçu par la Compagnie d'une façon très généreuse et ostentatoire, aussi bien ici qu'à Madapolam où nous avons une factorerie. Troisièmement, la Compagnie lui a fourni des munitions et des entrepôts maritimes. Le fait qu'il a dû les payer ne semble pas les intéresser. Quatrièmement, on a vu plusieurs Européens, dont des Anglais, embarquer ici sur son navire. Enfin, aux yeux d'Ali Beague et des autres gouverneurs, la Compagnie paraît ne pas faire grand-chose, sinon rien, pour prévenir les actions de Coates.
    « C'est en vain que nous avons allégué que Coates est au service du roi de Siam, que nous n'avions pas la moindre idée de ses intentions et que nous avions été tout aussi surpris qu'eux. C'est en vain, dis-je, car les gouverneurs indigènes refusent de croire qu'un capitaine anglais isolé fasse la guerre au royaume de Golconde sans la connivence des comptoirs anglais de la région.
    « Le maintien des factoreries anglaises sur ces rives est maintenant en jeu. Les gouverneurs indiens exigent qu'on leur rende leurs bateaux volés et que les énormes dommages infligés par Coates soient entièrement réparés. » Yale fit une pause et une ombre traversa son visage. « En attendant le règlement, monsieur Ivatt, les activités commerciales de la Compagnie ont été suspendues. L'ordre affecte chacune de nos factoreries sur la côte de Coro-mandel. »
    Ivatt s'apprêtait à parler quand Yale leva la main. « Je n'en ai pas encore terminé. Ce matin seulement, j'ai reçu un message urgent du chef de la factorerie hollandaise de Pulicat qui, comme vous le savez, est une enclave des Provinces-Unies située un peu plus haut sur la côte. Il semble que Coates ait été d'une humeur particulièrement sanguinaire en quittant Narasapur et qu'il se soit emparé de cinq bateaux appartenant aux Provinces-Unies : il en a brûlé un et a tué un Hollandais au

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