Les 186 marches
baraque 13 surnommé « Lalanda » ; un capitaine des sections d’assaut de Hitler, le chef de la Gestapo Rude, le capitaine S. S. Diethelm, l’Unterscharführer Voska, le Rapportführer Goffler, ainsi que Thomas, l’assassin de Gusen.
– Le commandant Ziereis, reconnu comme il circulait en civil, a été fait prisonnier et conduit au camp où son interrogatoire a été fait par Marsalek et Boix. Il n’a pas eu d’attitude courageuse, ergotant et pleurnichant, soutenant qu’il n’était pas responsable et qu’il ne faisait ^d’exécuter les ordres de son gouvernement. Il fut exécuté par un militaire américain d’origine cubaine, qui prit sur lui de faire justice et enleva ainsi aux autorités américaines toute possibilité d’intervenir contre des déportés.
– L’A.M. I. (Appareil militaire international des déportés) occupe immédiatement tous les dépôts d’armes et de munitions, l’armurerie, les garages, les magasins à vivres, la centrale téléphonique et tous les points essentiels. Simultanément, il établit une ligne de protection autour du camp ainsi qu’une ligne de surveillance et un service de patrouilles pour empêcher la sortie d’éléments incontrôlés, maintenir l’ordre et faciliter l’encadrement des hommes armés. Tous les moyens de transport sont réquisitionnés et des détachements sont envoyés au village de Mauthausen pour contrôler les routes, occuper les P. T. T., le pont sur le Danube et l’embarcadère. Le poste de T. S. F., dont l’utilisation avait été prévue, est malheureusement inutilisable.
– A la tombée du jour, la sécurité du camp est effective. Le dispositif de défense comporte quinze mitrailleuses lourdes, douze F. M., quelques dizaines de panzerfäuste (bazookas), 80 mitraillettes, des pistolets, quelques milliers de grenades et plus de 3000 fusils. Ces armes sont portées par 3 500 braves, disciplinés, bien encadrés, qui savent s’en servir avec intelligence et sang-froid, et prêts à mourir plutôt que de se rendre. Les S. S. peuvent venir, ils seront bien reçus.
– Il y a encore quelques petits groupes d’incontrôlés qui s’occupent plutôt d’organiser un pillage qu’il est momentanément impossible d’éviter, mais ils ne constituent pas un danger pour le maintien de l’ordre. D’ailleurs, au cours de la nuit, ils seront désarmés et internés au camp. Les Soviétiques, qui ne plaisantent pas avec la discipline, fusillent trois des leurs qui se sont indignement enivrés et ont commis des méfaits dans les fermes voisines.
– Le P. C. reçoit, au cours de la nuit, des informations sur les premiers engagements au village de Mauthausen. Des éléments nazis et des S. S. isolés tirent de l’intérieur des maisons et blessent quelques-uns des nôtres. En même temps, venant de l’autre rive, des S. S. approchent èt demandent le passage pour les troupes du commandant Bachmayer, croyant sans doute qu’ils ont affaire à la milice locale. Quelques rafales balaient le pont et bientôt un feu nourri part de l’autre bord.
– Il pleut. La nuit est extraordinairement noire. On installe des postes avancés. Des patrouilles fouillent le terrain ; quelques éléments S. S. plus ou moins bien camouflés sont pris. Le commandement réagit énergiquement contre les fausses nouvelles. Notamment contre celle de l’arrivée des S. S. de Gusen. Une patrouille envoyée en reconnaissance établit qu’il s’agit des policiers de Vienne qui ont, au contraire, évacué ce camp en ayant appris la libération de Mauthausen.
– Un civil est arrêté pendant qu’il raconte qu’une division S. S., venant de Tchécoslovaquie, sa dirige sur le camp. Conduit au P. C., il avoue que des fuyards de la Wehrmacht lui ont dit effectivement que ces forces arrivaient, mais en direction de Linz. Il s’était hâté de répandre la nouvelle qu’ils se dirigeaient sur nous, dans l’espoir de nous voir déguerpir, car les fermiers des alentours, bien travaillés par la propagande nazie, ont grand-peur des bandits bolcheviks que nous sommes à leurs yeux.
– Les détachements du village sont renforcés ; les fortifications qui dominent les abords du village et du Danube sont solidement occupées. Quatre mitrailleuses, trois F. M. et quelques panzerfäuste tiennent sous leur feu le pont, la route d’Enns qui aboutit à l’embarcadère et les bords du fleuve. Une nouvelle tentative de franchissement du pont est
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