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Les Amazones de la République

Les Amazones de la République

Titel: Les Amazones de la République Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Renaud REVEL
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achevée, Chirac lui lança : « C’est celle-là que je veux ! »
    S’exécutant, le fonctionnaire refit sa valise et déménagea quelques portes plus loin. Tandis que, faisant le chemin inverse, Jacques Chirac s’installa dans la chambre qu’il s’était finalement attribuée. Perplexe et pris soudainement d’une légère panique, Laumond, qui avait fait quelques stages au sein d’une unité antiterroriste, passa au peigne fin la pièce délaissée par Jacques Chirac. Imaginant les scénarios les plus abracadabrants, il inspecta les lampes, chercha des micros cachés dans les encoignures de porte ou dans les toilettes… Rien. Il examina, également, son téléphone portable, afin de vérifier si celui-ci était susceptible d’être parasité par un système d’écoute : rien non plus. Son enquête achevée, il décida finalement d’aller se coucher, tout en laissant sa porte entrouverte, de manière à garder un œil sur le couloir qui menait à la chambre de celui qui était encore, à l’époque, maire de Paris.
    Et c’est au bout d’une vingtaine de minutes qu’il entendit la porte de l’ascenseur s’ouvrir : de la cabine en sortit une jolie silhouette blonde, qui se faufila dans l’entrebâillement de la porte de Jacques Chirac. Après une rapide enquête, Laumond comprit que son patron s’était tout simplement trompé : il avait donné à cette jeune femme un autre numéro de chambre. En l’occurrence, celle que devait occuper son chauffeur, et non la sienne. De ce jour, Laumond donna pour consigne de ne plus jamais le loger au même étage que son incontrôlable matador.
    Des vertes et des pas mûres… Mais rien qui ne sorte de l’imagination muselée d’un homme, qui mit immédiatement un frein à ses souvenirs lors de sa rencontre avec l’auteur, quand affleuraient des anecdotes plus graveleuses, dont il tut pudiquement les détails. « Et Dieu sait… », murmura-t-il
    Restaient celles qui déclenchaient chez lui des rires volcaniques…
    Â«Â Dès que Chirac apparut sur le pas de la porte, une enveloppe à la main, j’ai enfilé ma veste », se souvient ainsi notre homme. Il lui fallait déposer ce jour-là, toute séance tenante, une lettre à une journaliste d’un grand hebdomadaire, sur laquelle Jacques Chirac, alors Premier ministre, avait jeté son dévolu. Laumond, qui se rendit au domicile de cette journaliste politique, trouva porte close. Si bien qu’il glissa l’enveloppe sous le chambranle de la porte. Avant de l’expédier « d’une pichenette », de l’autre côté de la cloison.
    Sitôt revenu à la mairie de Paris, Chirac l’alpagua : « Dites-moi Laumond, vous avez bien déposé la lettre où je vous ai dit ? Car la personne en question n’a rien reçu. — Bien sûr, monsieur, comme vous me l’avez demandé, j’ai glissé l’enveloppe sous la porte et j’ai fait une pichenette ! — Mais qu’est-ce que vous appelez une pichenette  ? », interrogea Chirac, qui prit une chaise et s’assit, intrigué : l’homme avait parfois une capacité inouïe pour s’arrêter sur des points de détails qui auraient plongé le premier venu dans un ennui abyssal. « Eh bien, monsieur, vous mettez l’enveloppe sous la porte et – clac ! –, vous l’expédiez de l’autre côté ! » Payé au mot, un scénariste n’aurait pas fait fortune avec un tel récit. Chirac, qui semblait, quant à lui, vivre pleinement la scène, s’étonna que sa missive ait pour autant disparu. Jusqu’à ce que son téléphone sonne et que la journaliste lui dise qu’elle avait finalement retrouvé son petit mot doux sous la moquette : expédiée telle une catapulte par l’index de notre facteur, elle avait momentanément disparu. Chirac, soulagé, raccrocha et se retourna, hilare, vers son coursier : « Laumond, regardez-moi bien ! Désormais, plus de pichenette ! »

    Quand, dans la nuit du 31 août 1997, Henri Paul, le chauffeur de Lady Diana et de son compagnon, Dodi al-Fayed, filait à

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