Les Bandits
Même dans ses incarnations les plus traditionnelles, la figure de
Robin des Bois a encore un sens aujourd’hui pour des gens comme ces paysans
mexicains. Ces gens sont nombreux. Et ils méritent de le savoir.
LECTURES COMPLÉMENTAIRES
Depuis les éditions précédentes de ce livre, l’étude
comparative de l’histoire du banditisme a fait des progrès notables, même si
elle reste pour l’essentiel axée sur une perspective régionale plutôt que
globale. L’essentiel de ce travail trouve ses racines dans les nombreux
colloques et les conférences sur l’histoire du banditisme, qui témoignent de l’intérêt
porté au sujet. La bibliographie est immense, mais, en partie pour des raisons
linguistiques, je ne saurais prétendre avoir une connaissance adéquate de la
littérature en dehors de l’Europe occidentale et centrale, et des Amériques.
On a porté une attention croissante aux débuts de l’histoire
du banditisme, dont F. Braudel fut le pionnier avec « Misère et banditisme »
(
Annales ESC
, 2/2,1947) et
avec son grand ouvrage
La Méditerranée et
le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II
(Paris 1949, édition
originale).
Pour le banditisme ancien, B. Shaw, « Bandits
in the Roman Empire » (
Past &
Present
, n° 105,1984, p. 3-52), G. Ortalli (dir.),
Bande armate, banditi, banditismo e repressione di
giustizia negli stati europei di antico regime
(Rome, 1986), et F. Adanir,
« Heiduckentum und osmanische Herrschaft : Sozialgeschichtliche
Aspekte der Diskussion und das frühenzeitliche Räuberwesen in Südosteuropa »
(
Südost-Forschungen
, vol. XLI,
Munich, 1982, p. 43-116) couvrent à eux trois presque toute l’Europe, à l’exception
de la Russie et de la Pologne. Voir aussi les contributions importantes de K. Barkey,
Bandits and Bureaucrats : The
Ottoman Route to State Centralization
(Ithaca/Londres, 1994), R. Villari,
« Banditismo sociale alla fine del Cinquecento » dans son
Ribelli e riformatori dal XVI al
XVIII
secolo
(Rome, 1979), et P. Benadusi,
« Un badito del `500 : Marco Sciarra. Per uno studio
sul banditismo al tempo di Sisto V » (
Studi
Romani
, 1979). Les études (principalement italiennes) du
statut et du traitement juridique du banditisme sont peut-être tout aussi
importantes. Outre G. Ortalli, voir D. Cavalca,
Il bando nella prassi e nella dottrina giuridica medievale
(Milan, 1978) ainsi que L. Lacchè,
Latrocinium,
Giustizia, scienza penale e repressione del banditismo in antico regime
(Milan, 1988). D’autres titres pertinents sont mentionnés sous la section
géographique à laquelle ils se rattachent.
L’essentiel de la littérature reste constitué de
monographies nationales, régionales ou locales. À l’exception de l’Amérique
latine, elle reste dominée par les régions classiques du banditisme que sont la
Méditerranée, l’Europe de l’Est et du Sud-Est. Nous avons cependant la chance d’avoir
à notre disposition un corpus d’importantes études en langue anglaise qui
portent sur la Chine. L’ouvrage de P. Billingsley,
Bandits in Republican China
(Stanford, 1988) est
fondamental, de même que l’article de J. Chesneaux, « The modern relevance
of Shui-hu Chuan : its influence on rebel movements in Nineteenth-and
Twentieth-Century China » (
Papers on
Far Eastern History
, 3, Canberra, mars 1971, p. 1-25). Il convient
de recommander également J. Chesneaux (dir.),
Popular Movements and Secret Societies in China 1840-1950
(Stanford, 1972) ainsi que E. J. Perry,
Rebels
and Revolutionaries in North China
,
1845-1945
(Stanford, 1980).
Le banditisme dans les autres régions de l’Asie fait l’objet
d’un traitement plus restreint. Dans le sous-continent indien, l’étude du
banditisme, qui figure dans les traditions religieuses hindoues, montre
quelques signes d’activité. Cependant, les compilations monumentales réalisées
par les administrateurs impériaux du XIX e siècle
férus d’ethnographie (ainsi R. V. Russell,
The
Tribes and Castes of Central India
, 4 volumes, Londres, 1916), restent
sommaires. Le chapitre de J. Pouchepadass sur les « tribus criminelles »
dans B. Vincent (dir.),
Les Marginaux et
les exclus dans l’histoire
(Paris, 1979, p. 122-154) est digne d’intérêt.
D. Shulman traite du banditisme pratiqué au nom de la divinité dans « On
South Indian Bandits and Kings » (
Indian
Economic and Social History Review
, vol. 17/3, juillet-septembre
1980, p. 283-306). A. Carmichael,
Raj,
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