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Les cochons d'argent

Les cochons d'argent

Titel: Les cochons d'argent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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pas agressif, dit-elle sur un ton cajoleur.
    Je n’ajoutai rien.
    J’hésitais sur la marche à suivre. Nos deux domiciles pouvaient être sous surveillance. Helena Justina n’avait pas d’amis dans le quartier ; toutes ses relations habitaient plus au nord. Je ne voyais qu’une solution, la conduire chez ma mère.
    — Je n’ai pas besoin de vous expliquer la situation, fis-je.
    Elle partageait mon analyse.
    — Les cochons d’argent doivent se trouver passage de la Louve. (C’était la seule explication de l’étrange legs concocté à la dernière minute par son ex-mari.) Le nom de Pertinax figurait dans la lettre qu’on nous a volée ; il a compris qu’il était désormais proscrit. Il a donc imaginé ce codicille en prévision d’une trahison de ses complices, pour se venger en les privant du butin. Mais les lingots, il voulait que j’en fasse quoi ?
    — Les rendre à l’Empereur. Vous êtes honnête, non ? demandai-je sèchement.
    Je lui ai passé ses sandales et nous sommes repartis.
    — Falco, pourquoi nous poursuivent-ils ?
    — Une réaction excessive de Domitien ? Peut-être écoutait-il à la porte avant d’entrer… Et Titus a bien laissé entendre qu’il trouvait le legs suspect… Qu’est ce que c’est que ça ?
    Un vacarme retentit. Un groupe de cavaliers surgit, sortis de nulle part. Une carriole vide aux parois hautes passa au même instant – le genre qu’utilisent les jardiniers. Nous sautâmes à l’intérieur et je relevai le panneau arrière. Nous sommes demeurés pétrifiés en entendant les chevaux filer.
    Ce n’était peut-être qu’une coïncidence, mais je préférais ne pas courir de risque. Nous avions quitté le Palais depuis deux heures. La fatigue commençait à se faire sentir. Je levai la tête pour jeter un coup d’œil, et me cognai en la rabaissant trop vivement quand j’aperçus un homme à cheval ; je mis quelques secondes avant de réaliser qu’il s’agissait de la statue équestre d’un général, un peu verdissant du côté de la couronne de laurier… Un craquement se fit entendre.
    — Nous voilà partis, marmonnai-je. Restons baissés…
    La carriole faisait de l’arthrose, le cheval était asthmatique et le conducteur – à n’en pas douter, le plus vieux jardinier encore en activité – n’avait plus ses réflexes de jeune homme… On n’irait pas bien loin.
    La carriole finit par s’arrêter dans une écurie et le jardinier rentra chez lui après avoir détaché son cheval. Toutefois, malgré le risque d’incendie, il oublia une bougie allumée ; soit il était ivre mort, soit le cheval avait peur du noir.
    Nous étions seuls, à l’abri de tout danger. Petit problème : en regardant dehors, nous avons découvert un jardin public, cerné par des grilles de deux mètres cinquante. Et en partant, le jardinier avait soigneusement fermé le portail.
     
    — Je vais prier pour ma pauvre mère, murmurai-je à Helena. Vous n’avez qu’à grimper par-dessus la grille pour aller chercher de l’aide !
    — Si nous ne pouvons pas sortir, c’est que personne ne peut entrer…
    — Il n’est pas question que je partage la couche d’un cheval…
    — Je croyais que vous aviez le goût de l’aventure, Falco !
    — Et moi qui vous croyais raisonnable…
    Le cheval n’eut d’autre choix que de nous faire une place.

47
    Dans l’écurie, je trouvai de la paille à côté du cheval ; les puces et les tiques semblaient la trouver propre. J’étalai ma toge, demandant pardon en moi-même à Festus – mais ce joyeux drille aurait sans doute trouvé cela hilarant. En moins bonne compagnie, je crois que j’aurais aussi pouffé de rire.
    Je défis mon ceinturon, balançai mes sandales et me jetai sur la paille. Helena Justina disposa avec soin mes chaussures à côté des siennes. Elle s’installa le plus loin possible de moi et me tourna le dos pour retirer une à une ses épingles à cheveux en ivoire. Sa longue chevelure se déroula dans son dos et elle plaça les épingles dans un soulier. Il faut bien connaître une femme avant de pouvoir lui tirer les cheveux, aussi repoussai-je ce genre de plaisanterie à plus tard.
    Elle s’assit, les genoux serrés contre sa poitrine. Sans sa cape, elle avait froid.
    — Tenez, nos bonnes vieilles toges font des couvertures idéales. Blottissez-vous là dedans, ça vous réchauffera. Chut ! Personne ne le saura !
    Je l’attrapai pour la ramener contre moi et la bloquai

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