Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les compagnons de la branche rouge

Les compagnons de la branche rouge

Titel: Les compagnons de la branche rouge Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
Vom Netzwerk:
chaudron
rempli d’un horrible liquide qui, obtenu par magie avec du sang de chien, de chat
et de druide, s’évapore à son seul contact. – Tout cela est fort inquiétant !
s’écria Maeve. Existe-t-il une prédiction concernant la venue des Ulates dans
la province de Munster ? – Seul Fennglinn, fils de Déda, peut nous le dire »,
répondit Crom Deroil.
    Tous quatre s’en furent donc trouver le devin Fennglinn, et
ils le questionnèrent quant aux Ulates.
    « Oui, répondit-il, une prophétie les concerne. Voilà
longtemps qu’est prédite leur venue dans ce pays par une nuit où tomberait la
neige. Et voici ce qu’elle conseille : il faut construire une maison de
fer, flanquée de deux maisons de bois, sur une maison dans la terre ; ensuite,
y placer une plaque de fer très solide pour empêcher quiconque de s’en échapper,
et entasser des fagots de bois à brûler ainsi que du charbon dans la maison
souterraine. Il a été dit en effet que les nobles et les champions d’Ulster se
rassembleraient dans cette maison en fer une nuit où il neigerait. Il faudrait
aussi que sept chaînes de fer entourant la maison soient scellées aux sept
piliers qui se trouvent à l’extérieur sur le terre-plein. – Cette maison a été
bâtie comme tu le dis, observa Cûroi, et sa partie souterraine est pleine de
bois à brûler, ainsi que de charbon. Quant aux chaînes, elles ne seront pas
difficiles à trouver. – Que quelqu’un, l’un des tiens, ô Cûroi, ou bien l’un
des nôtres, aille donc souhaiter la bienvenue aux Ulates », dit Maeve.
    Crom Deroil s’en alla trouver les Ulates qui se tenaient sur
le terre-plein.
    « Bienvenue à vous tous, leur dit-il. Bienvenue à toi, Conor,
ô roi suprême, noble et valeureux des Ulates, de la part d’Ailill et de Maeve, ainsi
que des nobles de la province de Connaught, et de la part de Cûroi mac Daeré et
de tous les nobles de Munster qui séjournent dans la forteresse. – Voilà qui
est agréable pour nous et pour le roi, répondit Sencha. Sache-le, ce n’est pas
l’intention de vous nuire qui nous a menés jusqu’ici. Pris d’une joyeuse
ivresse, nous nous sommes égarés entre Dun Da Bend et Dun Dealga. Et si nous
avons pénétré dans cette forteresse, c’est qu’il n’est pas agréable de passer
une nuit sans trouver de quoi se restaurer et se chauffer. – Soyez sans crainte,
dit Crom Deroil, vous serez nourris et abreuvés autant que vous voudrez, et l’on
vous donnera une maison où régnera une douce chaleur. »
    Puis, on conduisit les Ulates dans la maison où se tenaient
Maeve, Ailill et Cûroi, en compagnie des nobles de Connaught et de Munster. Et,
pendant qu’on leur servait à boire et à manger et que les divertissaient des
artistes, des musiciens et des jongleurs, on s’activait à préparer tout ce qu’il
fallait pour la maison de fer [120] .
Et, le soir venu, on leur demanda de choisir parmi les maisons de la forteresse
celle qui leur paraissait la plus confortable.
    « C’est au plus valeureux d’entre vous, précisèrent les
serviteurs, qu’il en doit revenir le choix. »
    Aussitôt s’éleva parmi les Ulates une violente contestation,
chacun revendiquant cet honneur. Et comme ils étaient échauffés par les
boissons dont on les avait abreuvés, ils se querellèrent avec une violence
extrême avant d’en venir aux mains. Mais Sencha brandit entre eux son rameau de
paix en criant avec force : « Silence ! Si nous sommes ici, c’est
à cause de Couhoulinn qui voulait nous mener dans sa maison pour nous y servir
le festin qu’il avait fait préparer. Aussi nous trouvons-nous sous sa caution
et sa protection ; à lui donc d’aller voir quelle maison nous convient le
mieux et d’en décider en personne. »
    Les Ulates acceptèrent sans rechigner cet arbitrage, et
Couhoulinn s’en alla examiner une à une chacune des maisons qu’on lui proposait
dans l’enceinte de la forteresse, tandis que ses compagnons le suivaient à
distance. Prenant sa tâche très au sérieux, il mit tant de soin à choisir pour
les siens des aîtres qui leur offrissent le plus d’espace et de confort qu’il
finit par jeter son dévolu sur la maison de fer flanquée des deux maisons en
bois. Et tous les Ulates s’y engouffrèrent à sa suite.
    On vint encore s’y occuper d’eux, leur apporter de quoi
boire et de quoi manger, cependant que, dans la maison souterraine, des gens du
roi mettaient le feu à l’énorme bûcher. Et,

Weitere Kostenlose Bücher