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Les Conjurés De Pierre

Les Conjurés De Pierre

Titel: Les Conjurés De Pierre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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générations de scripteurs pour recopier tous les livres qu’elle contient. Or les faux moines et les bénédictins, étant pareillement épris de culture et de sagesse, se sont mis d’accord pour utiliser la bibliothèque à tour de rôle : les uns la nuit, les autres le jour.
    — Ah ! Je comprends, l’interrompit Afra, les bénédictins durant la journée et les faux moines durant la nuit.
    — Quelle perspicacité ! Jeune Elia, de prime jusqu’aux complies, la culture et la sagesse sont à la disposition des bénédictins. Au fond de la bibliothèque, il y a une autre porte qui permet aux autres de rentrer. C’est notre alchimiste, dont vous avez déjà fait la connaissance, qui a réalisé cette œuvre.
    — Frère Jean ?
    — Oui, lui, précisément. Il a inventé un mécanisme merveilleux permettant de n’ouvrir une porte que lorsque l’autre est fermée. Mais…
    — Mais ?
    — Frère Jean possède une clef miraculeuse, une clavis mirabilis . Il prétend qu’elle ouvre n’importe quelle porte. Il en a fait la preuve à plusieurs reprises, mais aucun de nous n’a pu voir cette clef. Comme tous les alchimistes, c’est un homme original. Son originalité n’est pas faite pour susciter la confiance.
    — Je comprends, fit Afra en réfléchissant. J’ai l’impression que le frère alchimiste et le frère bibliothécaire ne sont pas en très bons termes.
    Le frère hôtelier haussa les épaules, comme si la remarque le laissait indifférent, puis il poursuivit :
    — Ce n’est pas étonnant, frère Maurus, en tant que théologien, a consacré sa vie à l’étude de la sagesse et de la doctrine. De son côté, frère Jean est un disciple de l’alchimie, une science qui cherche à expliquer rationnellement les phénomènes surnaturels. Rien de surprenant donc à ce qu’ils n’éprouvent que du mépris l’un pour l’autre à l’instar du pape d’Avignon et de celui de Rome. Puis sans transition, frère Athanase ajouta : vous devez me pardonner la méfiance dont j’ai fait preuve à votre égard.
    — Ce n’était pas une raison pour fouiller mes bagages !
    — Pourquoi dites-vous cela, jeune Elia ?
    — Hier soir en rentrant, j’ai trouvé mes affaires sens dessus dessous.
    — Par saint Benoît et sa vertueuse sœur Scholastique, jamais, au grand jamais, je n’aurais commis une action aussi vile !
    Frère Athanase avait l’air si sincère qu’Afra le crut.
    Cette longue confession sembla paradoxalement avoir délivré frère Athanase de ses suspicions à l’égard d’Afra.
    Le visage empreint d’amertume, le moine la pria de garder tout cela pour elle. Afra lui en fit la promesse. Mais la confiance n’était pas encore réciproque.
    À qui du reste pourrait-elle bien se fier dans cette mystérieuse abbaye située au sommet d’une montagne apparemment si proche du ciel mais qui, en réalité, semblait avoir vendu son âme au diable ? La montagne sainte servait sans doute de repaire à Satan.
    Malgré la complexité et la gravité de la situation, Afra restait inébranlable dans sa détermination : quoi qu’il put se passer au Mont-Cassin, quand bien même sa vie serait en péril, elle n’abandonnerait pas si près du but. Il fallait qu’elle retrouve le parchemin. Coûte que coûte !
    Après le petit-déjeuner, elle se rendit à l’abbaye. à l’entrée, elle passa devant le cerbère qu’elle toisa d’un regard hautain. Il l’autorisa à entrer. Afra avait toujours sur elle la clef miraculeuse que lui avait donnée l’alchimiste.
    Bien que la clef lui ait – ou plus exactement parce que la clef lui avait rendu un fier service, Afra devait la rendre au moine le plus vite possible. Elle se rendit donc au laboratoire de frère Jean. Il faisait beaucoup plus chaud que la veille, pourtant elle frissonnait comme par une journée glaciale en hiver.
    La porte du laboratoire était entrouverte. Elle appela timidement le moine. En vain.
    — Frère Jean ! insista-t-elle plus fort.
    Son appel résonnait sur les murs nus. Elle finit par entrer. Comme la veille au soir, les lanternes dispensaient dans le laboratoire une lumière douce et mystérieuse. Comme la veille au soir, elle trouva le laboratoire impeccablement rangé, chaque chose étant à sa place habituelle.
    Afra s’apprêtait à partir quand elle avisa la petite porte dérobée donnant accès à la petite salle où frère Jean effectuait ses expériences.
    — Frère Jean ! dit-elle à

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