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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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Par quel mystère te
promènes-tu à pareille heure de la nuit ? »
    C’était la voix de Marc Antoine.

 
Chapitre XVI
    ln
Monte Appennino, mansio ad Castaneam,
    a.d.
III Id. Mart., prima vigilia
    Monts
de l’Apennin, relais Au châtaigner, 13 mars,
    premier
tour de garde, six heures du soir
     
    Une fois l’Arno atteint, Publius Sextius s’était reposé deux
heures. Entendant le passeur s’affairer autour du bac, il avait traversé le
fleuve avec son cheval et poursuivi son chemin toute la journée en suivant de
près le tracé de la via Cassia. Au crépuscule, il se dirigea vers une lumière
qui brillait au lointain, à l’orée d’un bois : c’était, à en juger par la carte,
celle d’une mansio où il pourrait se restaurer et éventuellement changer
de cheval. La piste était accidentée, le terrain escarpé, et il brûlait
d’atteindre son but.
    En s’approchant, il se rendit compte que la lumière
provenait d’un feu derrière le mur d’enceinte d’un édifice. Il n’y avait pas de
gardes.
    Il sauta à terre et avança avec précaution en tenant son
cheval par les rênes. Pour plus de prudence, il l’attacha au tronc d’un jeune
chêne et continua seul.
    Il y avait bien un feu dans la cour. Quatre individus
étaient assis autour, sur leurs sacoches. Il eut l’impression de reconnaître
l’un d’eux, un homme vêtu d’une cape grise, au teint pâle et au visage de
fouine. Dans un coin, se trouvait une charrette attelée à deux chevaux.
    L’homme se leva, imité par un de ses compagnons.
« J’aurais préféré que vous vous déplaciez seuls, mais puisque vous m’avez
rejoint, ouvrez bien les yeux, dit-il. Ne perdez pas de vue tout nouvel arrivé.
Dans deux heures, nous nous relaierons, avant de repartir. Il faut le précéder
aux passages obligés, en espérant qu’il ne soit pas encore derrière nous.
    — Ne t’inquiète pas, Mustela, répondit un des
individus. Personne ne passera par ici sans mon autorisation.
    — Sois vigilant, Decius, puisque tu le connais. Et
prends garde à son bâton de vigne, il est plus efficace qu’une épée. Cet homme
est dangereux et…
    — Je sais, je sais. Ne t’inquiète pas. »
    Publius Sextius avait sursauté à ces mots. Des nombreux
itinéraires possibles, c’était celui-ci que ces quatre hommes avaient choisi,
et c’était ici qu’ils l’attendaient. Il convenait d’agir sur-le-champ et le
plus discrètement possible.
    Les deux hommes pénétrèrent dans l’auberge. Peu après, une
lumière s’alluma derrière une fenêtre, à l’étage, puis s’éteignit.
    Le centurion se coula dans l’écurie et s’assit sur la
paille. Comme un chien aboyait, il tira de sa besace un bout de viande salée et
le lui lança. L’animal l’avala et s’approcha en remuant la queue, dans l’espoir
de recevoir une autre obole de ce genre. Il ne devait pas jouir souvent de
telles libéralités. Publius Sextius le caressa et réitéra son geste. Il s’était
fait un ami qui ne le trahirait pas.
    Il traversa le fenil et sortit par une porte entrouverte,
débouchant de l’autre côté de la mansio. Le gigantesque châtaigner qui
lui donnait son nom étendait ses branches vers la chambre qu’il avait vue un
peu plus tôt éclairée. La lune apparut dans une déchirure entre les nuages.
    Le centurion entama son ascension en grimpant sur les
branches basses et en utilisant les fourches comme des échelons. Il s’agrippa à
la branche la plus proche de la fenêtre, atteignit les volets, dont il écarta
les deux battants à l’aide du couteau qu’il portait, comme son bâton, à sa
ceinture. Alors qu’il se coulait dans la pièce, un rayon de lune signala son
entrée à ses occupants. L’un d’eux bondit et cria : « Bon
sang… » Mais Sextius lui assena un violent coup de bâton qui le projeta au
sol.
    Soudain transformé en proie, Mustela franchit le seuil et se
précipita sur la galerie. Une fois parvenu à un petit balcon, il sauta dans la
cour en réprimant à grand-peine un cri de douleur.
    Publius Sextius l’imita. C’est alors que Decius Saurus,
demeuré seul de garde devant le feu, son compère étant allé chercher du bois,
se dressa devant lui, bien décidé à lui obstruer le passage. Le centurion se
catapulta vers l’avant et le renversa sur le bûcher.
    Mustela monta sur le premier cheval qu’il trouva et se sauva
par l’entrée principale. Il ne resta plus à Publius Sextius qu’à rejoindre sa
monture, dans

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