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Les Filles De Caleb

Titel: Les Filles De Caleb Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
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frère.»
    Rosée l’avait regardée puis avait souri. Elle lui dit qu’elle espérait qu’elle et Arthur seraient aussi heureux qu’eux. Elle lui avait finalement demandé leur secret.
    «C’est pas un secret. On s’aime. On aime ça être ensemble. Aller au lac ensemble. Manger ensemble. Faire des projets pour l’avenir. Pis, on aime ça dormir ensemble. »
    Elle pensa à ces nuits qui n’appartenaient qu’à elle et Ovila. Ces nuits auxquelles elle songeait le soir et qui lui donnaient la chair de poule.
    Le coffre de cèdre était presque rempli quand Ovila revint. Une semaine après son retour, il fut réembauché chez monsieur Légaré. Cette fois, crut-il, ils auraient assez de travail pour qu’il ne s’éloigne pas de Saint-Tite l’automne venu. Il travailla pendant tout l’été et le contrat de monsieur Légaré était loin d’être terminé. Ils avaient à faire de nombreux meubles pour le collège des Frères Saint-Gabriel, dont la construction était terminée depuis longtemps. Les frères avaient toutefois attendu de se refaire un capital avant de le meubler complètement. Ovila avait eu la chance extraordinaire de faire valoir ses talents de sculpteur, les Frères lui ayant offert de sculpter un Chemin de croix.
    «Vous êtes sûrs que vous voulez pas que ça soit peinturé? On n’entend pas souvent parler de ça des Chemins de croix en bois.
    —        Nous en sommes certains. Nous croyons qu’à long terme, ce sera une économie. Pas besoin de rafraîchir la peinture à toutes les décennies. La chose se fait souvent dans les vieux pays.
    —        Si c’est ça que vous voulez, c’est ça que vous allez avoir.
    Ovila avait annoncé l’heureuse nouvelle à Émilie. Ils avaient valsé de joie dans le salon, au grand étonnement de Rose. Ce Chemin de croix voulait dire qu’Ovila pourrait rester toute l’année.
    «En tout cas, Charles Pronovost, si tu changes d’idée pis que tu repars, c’est moi qui va te crucifier.
    —        Si c’est avec une de tes épingles à chapeau, j’ai rien contre. Pis appelle-moi pas Charles. J’aime pas ça. Me semble que c’est pas à moi que tu parles. »
    Le mariage de Rosée fut célébré en grandes pompes, Dosithée ne lésinant sur aucune dépense. Le lendemain matin, elle quitta sa famille pour suivre Arthur à Cap-de- la-Madeleine. Félicité et Émilie lui promirent toutes les deux qu’elle s’habituerait à vivre dans une nouvelle paroisse.
    «Tu vois, ma fille, moi je suis venue de Sainte- Geneviève-de-Batiscan. Je m’en trouve pas plus mal.
    —        C’est pas pareil. Vous, vous êtes venue avec toute votre famille.
    —        Pas moi, fit Émilie. Je suis arrivée toute seule. Remarque que ça aurait été pas mal plus facile si j’avais eu un mari avec moi, mais j’ai quand même passé à travers. Astheure, je me demande même comment c’était quand je restais à Saint-Stanislas.»
    Rosée sécha ses appréhensions et c’est radieuse qu’elle quitta sa famille. Dès qu’elle fut hors de vue, Félicité regarda son mari et comprit qu’il ressentait la même chose qu’elle.
    «C’est dur, hein mon vieux, de voir partir les p’tites.»
    Dosithée arracha Rose des bras de sa mère et la serra sur sa poitrine.
    «La vie est quand même bien faite. Astheure, la p’tite Rose va prendre sa place.»
    Émilie et Ovila passèrent presque tous leurs jours de congé d’automne au lac, amenant Rose avec eux quand ses grands-parents ne la réclamaient pas. Le plus souvent, ils étaient seuls et profitaient pleinement des douces heures qui tictaquaient lentement.
    Ovila avait acheté un fusil et il avait montré à Émilie à s’en servir. Ils revenaient toujours à la maison avec un lièvre ou une perdrix. A la surprise d’Ovila, Émilie tirait admirablement bien du fusil.
    «Tu es sûre, ma belle brume, que tu as jamais touché à un fusil de chasse avant?
    —        Jamais. Je trouve que c’est facile de viser.
    —        Facile.. .facile... faudrait quand même pas exagérer.
    —        Ovila, regarde! C’est quoi cet oiseau-là?»
    Ovila regarda l’endroit qu’Émilie lui montrait du doigt dans le ciel. L’oiseau montait en vrille à une vitesse étonnante. L’envergure de ses ailes était impressionnante. Ovila était fasciné. Sans quitter l’oiseau des yeux, il s’assit sur un pierre et contempla le spectacle.
    «Regarde, Émilie, comme c’est beau.

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