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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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trompes, voilà tout ce que j’ai à te répondre !
    Il sortit d’un geste vif la bourse de sa poche et la lança contre la porte de la remise. Elle la percuta avec un bruit sourd et rebondit. Il eut juste le temps de regretter d’avoir apporté un morceau d’or plutôt que des pièces qui auraient tinté d’une manière plus éloquente.
    — Sur ce point au moins tu as raison ! explosa-t-il. Je ne te connais pas ! J’ai eu beau essayer, je n’ai jamais rien compris à qui tu étais !
    Elle n’eut pas un regard pour la bourse. Son visage se referma et ses mâchoires se crispèrent tandis qu’elle s’efforçait de contrôler sa voix.
    — Tu as essayé ? Peuh ! Laisse-moi rire. Tu n’as jamais essayé ne serait-ce qu’un instant, Jamie Fraser ! D’ailleurs, tu ne m’as jamais vraiment vue ! Jamais ! Ah non, pardon. Je suppose que tu m’as regardée une fois. Quand j’avais seize ans.
    Sa voix se mit à trembler et elle détourna les yeux. Après une brève pause, elle reprit :
    — Tu as pris une raclée à ma place, à Leoch. Tu t’en souviens ?
    L’espace d’un instant, il ne comprit pas de quoi elle parlait. Puis le souvenir lui revint et il porta inconsciemment la main à sa mâchoire, l’ombre d’un sourire effleurant sa colère.
    — Ah, oui. Oui, je m’en souviens.
    Angus Mhor n’avait pas eu la main trop lourde mais cela n’en avait pas moins été une belle raclée. Ses côtes lui avaient fait mal pendant des jours.
    Elle l’observait. Ses joues étaient marbrées de taches rouges mais elle s’était calmée.
    — J’ai pensé que tu l’avais fait par amour. J’ai continué de le croire jusqu’après notre mariage. Mais je me trompais, n’est-ce pas ?
    En voyant la confusion sur son visage, elle émit un Mph ! dépité. Ça, au moins, il avait appris ce que cela signifiait : elle était vexée.
    — Tu l’as fait par pitié, reprit-elle. Je ne l’ai pas compris. Même à Leoch, tu avais pitié de moi, tout comme plus tard, quand tu m’as épousée. Je croyais que tu m’aimais.
    Elle parlait en détachant ses mots comme si elle s’adressait à un simple d’esprit.
    — Quand Dougal t’a forcé à épouser la putain sassenach , j’ai cru mourir. Mais au moins, je pensais que tu étais à l’agonie toi aussi parce que tu le faisais contre ton gré… mais ce n’était pas le cas, n’est-ce pas ?
    — Euh… non.
    Il se sentait bête et maladroit. Il n’avait rien vu venir alors ; forcément, il n’avait eu d’yeux que pour Claire. Il était normal que Laoghaire se soit imaginé qu’il était amoureux d’elle : elle avait seize ans. Elle savait comme tout le monde qu’il s’agissait d’un mariage forcé mais ne s’était pas rendu compte qu’il ne demandait pas mieux. Elle s’était persuadée qu’ils étaient desamants maudits. Sauf qu’il ne l’avait plus jamais regardée. Il se passa une main sur le visage, totalement impuissant.
    — Tu ne me l’avais jamais dit, déclara-t-il enfin.
    — A quoi bon ?
    Tout était donc là. A l’époque où ils s’étaient mariés, elle avait dû avoir enfin compris la vérité. Mais elle avait continué d’espérer… Incapable de trouver une réponse appropriée, son esprit se réfugia dans un détail sans importance.
    — Qui était-ce ? demanda-t-il.
    Elle plissa le front.
    — Qui était qui ?
    — Le garçon. Ton père voulait te punir pour dévergondage, non ? Avec qui batifolais-tu quand j’ai pris la correction à ta place ? Je n’ai jamais pensé à te le demander.
    Les taches rouges sur ses joues devinrent un peu plus vives.
    — Forcément.
    Un silence pesant chargé d’accusations retomba entre eux. Il n’avait pas pensé à le lui demander parce qu’il s’en fichait éperdument.
    — Je suis désolé, dit-il au bout de quelques instants. Mais dis-moi quand même. Qui était-ce ?
    Cela n’avait pas eu d’importance à l’époque mais à présent, il était intrigué, ne serait-ce que parce que cela lui évitait de penser à d’autres choses… et de les dire. Ils n’avaient pas eu le passé dont elle avait rêvé mais ce passé se tenait toujours entre eux, formant un lien ténu.
    Elle pinça les lèvres et il crut qu’elle garderait le silence mais elle répondit quand même comme malgré elle :
    — John Robert MacLeod.
    Il fronça les sourcils, fouillant sa mémoire. Puis le déclic se fit et il la regarda, incrédule.
    — John Robert ? Celui de

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