Les Frères Sisters
existences.
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» «
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De quoi parlez-vous
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?
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» Il a hoché la tête, a rassemblé ses papiers en tas, et les a fourrés sous son manteau en laissant dépasser quelques pages de son revers puis il a gloussé, en me regardant comme si jâétais un homme très intelligent. «
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Vous me demandez de vous faire une démonstration
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», a-t-il dit dâun air entendu. «
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Non
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», ai-je nié. «
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Vous en aurez une de toute façon.
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» Il a sorti une montre de son manteau et sâest levé pour partir. «
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Je dois vous quitter maintenant, mais je viendrai vous voir demain matin à votre hôtel. Je vous ferai ma démonstration, après quoi vous me donnerez votre opinion et me ferez part de votre décision.
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» «
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Quelle décision
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?
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» ai-je demandé, car je nâavais pas la moindre idée de ce quâil proposait. Mais il sâest contenté de secouer la tête et de dire, «
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Nous en parlerons demain matin. Serez-vous disponible
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?
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» Jâai dit à ce curieux bonhomme que cela me convenait et il mâa serré la main avant de sâéloigner pour vaquer à quelque autre tâche cruciale. Je lâai regardé se frayer un chemin à travers le restaurant, et jâai constaté quâil riait. Puis il avait disparu.
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 à peine étais-je sorti du lit que Warm frappait à ma porte. Son apparence vestimentaire sâétait encore améliorée, car il arborait un nouveau haut-de-forme. Lorsque jâai fait un commentaire à ce sujet, il lâa enlevé pour me le montrer dans les moindres détails, la couture intérieure, la douceur de son bandeau en cuir de veau, soulignant ce quâil appelait «
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son élégance et sa finesse générales
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». Je lui ai demandé ce quâil avait fait de son ancien chapeau, et il est devenu réticent. Jâai insisté et il mâa avoué lâavoir laissé tomber sur un innocent pigeon qui prenait le soleil dans la rue. Lâoiseau pris au piège sous le poids du chapeau, Warm a eu le plaisir coupable de voir son couvre-chef sâenfuir à toute allure, pour disparaître au coin de la rue. Tandis quâil me racontait cette histoire, jâai remarqué quâune caisse fermée était posée à ses pieds. Je lui ai demandé de quoi il sâagissait et il a levé un doigt en disant, «
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Ah.
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»
Il sâest préparé à la mystérieuse démonstration, et bientôt le contenu de la caisse était étalé sur la petite table au centre de ma chambre. Voici ce que jâavais sous les yeux
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: une boîte en bois pas très haute, dâenviron un mètre de long et cinquante centimètres de large, un sac en toile de jute contenant de la terre fraîche à lâodeur puissante, un sac en velours rouge, et une gourde en étain. Les rideaux étaient tirés et jâai traversé la chambre pour les ouvrir, mais Warm mâa dit quâil préférait les laisser tels quels. «
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Câest doublement nécessaire
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: pour des raisons de discrétion et pour une efficacité accrue de ma démonstration
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», a-t-il expliqué. Je suis retourné à la table et lâai regardé verser les deux tiers de la terre dans la boîte, en lâétalant et la tassant uniformément. Il mâa ensuite tendu le sac en velours et mâa demandé dâen inspecter le contenu
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: il était rempli de paillettes dâor. Reprenant le sac, Warm a répandu les paillettes dans la boîte, geste qui mâa bien entendu choqué, et je lui ai demandé pourquoi il agissait ainsi. Au lieu de me répondre, il mâa demandé de me souvenir de la disposition des paillettes dans la terre (il les avait soigneusement versées en cercle). Il a recouvert le tout avec le dernier tiers de la terre, et a passé cinq bonnes minutes à tasser, en tapant fermement avec ses mains. Cette besogne lui a demandé un grand effort, et très vite il sâest mis à transpirer à grosses gouttes. Puis il sâest saisi de ma cuvette pleine dâeau et en a répandu le contenu jusquâà ce que le liquide atteigne le haut de la boîte. Une fois ces curieuses tâches accomplies, il a
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