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Les grandes dames de la Renaissance

Les grandes dames de la Renaissance

Titel: Les grandes dames de la Renaissance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Guy Breton
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fort rigide sur cette preuve. Il arrivait que des filles se prostituassent exprès pour avoir le droit d’entrer dans cette communauté. Lorsque ce fait était reconnu, on les chassait honteusement de la maison.
    « Il arrivait aussi que des filles, à la suggestion de leurs parents qui voulaient s’en débarrasser, se présentassent en protestant et jurant qu’elles avaient vécu dans la débauche, tandis qu’elles étaient encore vierges. Cette singulière tromperie détermina les religieuses à vérifier le fait et à ne point s’en rapporter au serment des aspirantes. Toutes les filles furent alors soumises à une scrupuleuse visite.
    « Ainsi, après la visite, si la postulante était trouvée vierge, on la renvoyait comme indigne d’entrer dans ce couvent. »
    Mais les pénitentes n’occupaient pas toute la pensée de Charles VIII : il rêvait parfois de Naples et des belles Napolitaines.
    — J’y retournerai bientôt, disait-il à ses familiers.
    Hélas !…

8
    Pour pouvoir épouser Anne de Bretagne,
Louis XII donne une femme au fils du pape
    Les petits cadeaux entretiennent l’amitié.
     
    sagesse des nations
     
    Au mois de mai 1496, Charles VIII annonça qu’il allait se rendre à Lyon et reformer une armée pour retourner à Naples. Les Lyonnais, et surtout les belles dames lyonnaises, attendirent le roi. On prépara des arcs de triomphe pour son entrée dans la ville, des draps piqués de fleurs et des divertissements choisis.
    Mais, comme, le 10 juin, le cortège royal n’était pas encore en vue de Lyon, les braves gens s’inquiétèrent un peu. Ils envoyèrent au-devant de Charles VIII un groupe de cavaliers.
    — Dès que vous l’aurez rencontré, leur dit-on, que l’un d’entre vous revienne rapidement pour nous dire où est le roi et quand il compte arriver ici.
    Les jours passèrent et les cavaliers ne revinrent point. On s’en étonna, car c’étaient des jeunes gens de bonne réputation. Sans doute, disait-on, le roi les aura-t-il retenus auprès de lui.
    La réalité était tout autre.
    Partis au-devant de Charles VIII, ils étaient arrivés jusqu’à Amboise sans avoir rencontré personne.
    — Qu’est-il donc arrivé à notre gentil sire ? dirent-ils en descendant rapidement de cheval.
    On leur apprit alors que le roi, au moment de partir pour Lyon, avait suivi à Tours une des filles d’honneur de la reine et qu’il n’était pas encore revenu…
    — Mais qu’en dit la reine ? demandèrent-ils avec étonnement.
    — M me  Anne attend présentement un héritier et elle en est si heureuse qu’elle ferme les yeux sur les frasques du roi.
    — Il est vrai, ajouta quelqu’un, qu’elle ne se doute de rien, attendu que notre souverain lui a dit qu’il s’en allait à Tours pour adorer les reliques de saint Martin.
    Les Lyonnais se rendirent à Tours, mais ne purent voir Charles VIII qui était occupé à consoler la belle demoiselle « fort attristée d’avoir été chassée par la reine de sa cour des dames  ». Et ils s’en retournèrent dans leur ville, où le comportement du roi, dès qu’il fut connu, donna lieu à des commentaires assez désobligeants.
     
    La reine, pendant ce temps, continuait de détester le duc d’Orléans. Depuis le bal où il s’était si mal tenu, elle ne cessait de le critiquer et de chercher à lui nuire. Elle le haïssait passionnément comme elle l’avait aimé jadis.
    Un jour, elle voulut qu’on lui retirât son titre d’héritier présomptif de la couronne, et elle pleura de rage en apprenant que le roi s’y opposait.
    — Heureusement, dit-elle, que j’aurai bientôt un autre fils, ce qui éloignera à tout jamais Louis d’Orléans du trône qu’il convoite.
    Le 5 septembre, en effet, elle mit au monde un garçon. Toute la Cour fut en fête. Hélas ! un mois plus tard, le bébé mourait subitement.
    La pauvre reine sanglota et serra les poings :
    — Je ne veux pas que Louis d’Orléans devienne roi de France.
    Trois mois plus tard, elle était de nouveau enceinte.
    Au mois d’août 1497, elle donna le jour à un gros garçon que l’on prénomma François. Aussitôt, elle distribua aux nourrices des amulettes destinées à protéger le petit prince : médailles bénites, morceau de cire noire dans une bourse de drap d’or et même six langues de serpents de différentes tailles enfermées dans un scapulaire.
    Ces gris-gris n’eurent aucun effet, car François ne vécut pas même une

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