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Les mannequins nus

Les mannequins nus

Titel: Les mannequins nus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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spécialement construite.
    — L’aide chirurgicale « propre », qui se développait avec un tel équipement, pouvait se vanter de grands résultats et les complications étaient relativement très rares. En même temps que se construisait la salle opératoire, il a été organisé au block 19, une salle spéciale pour les malades après les opérations chirurgicales « propres ». Cette salle était la lubie, l’objet de tous les soins du docteur Budiaszek dont les ambitions chirurgicales trouvaient ici leur champ d’action. On avait exécuté de petits plafonds qui créaient un isolant du toit ordinaire du baraquement ; les lits étaient individuels, pourvus de linge propre, souvent changé. Le docteur Budiaszek s’efforçait aussi de compléter l’équipement de la salle opératoire, en instruments chirurgicaux. Il apportait du camp central (surtout du « Canada ») des ensembles entiers d’instruments, aussi « l’opératoire » était-elle assez bien équipée.
    — À cette époque, c’est-à-dire en été et en automne 1943, on avait fait venir des appareils physico-thérapeutiques, provenant du « Canada », c’étaient des lampes « sollux », des appareils de galvanisation, une lampe à quartz utilisée d’ailleurs à l’assainissement de la salle opératoire et des réduits à ampoules. Tard, en automne, de la même année, on a agrandi le laboratoire et on l’a équipé du matériel de base, venu également du « Canada ». Les détenus profitant du laboratoire (les chimistes et les médecins, surtout un étudiant en médecine, Herbert Mohl, et un chimiste, Georges Wellers) ont commencé à fabriquer au début des pommades et des médicaments dermatologiques, à usage externe, par la suite également une dissolution de chlorate de chaux pour les injections. Graduellement la production de ces remèdes devenait de plus en plus grande et il faut reconnaître qu’elle satisfaisait, en grande partie, les besoins de l’hôpital et que sa qualité ne donnait pas lieu à des plaintes. Les matières premières, aussi bien pour le laboratoire que pour la préparation des remèdes, étaient passées en fraude au camp, du terrain de l’usine.
    — À cette même époque, le docteur Budiaszek décida de compléter la lampe de radiographie dérobée au « Canada » par l’appareillage manquant et d’installer ainsi un véritable poste de radiologue. (Les malades dont l’état nécessitait un examen radiologique étaient conduits au camp central d’Auschwitz, ce qui était très compliqué et c’est pourquoi on ne faisait pas exécuter ces examens.) Ce ne fut pas chose facile. Nous avons dû surmonter de grandes difficultés, aussi bien techniques, car il fallait de nouveau « organiser » une quantité de parties électrotechniques, que de conception, car les schémas, quels qu’ils soient et les matériaux de documentation faisaient défaut. Il fallait s’en tenir à l’expérience et à la mémoire humaine. Cela a été réalisé par un technicien de la radiographie, un Polonais-détenu, et qui a perdu à ce travail fastidieux des heures, des nuits et des semaines. L’appareil, adapté seulement pour exécuter les prises de vues, était enfin prêt au printemps 1944. Malheureusement dans la pratique, on n’en profitait même pas, vu l’absence de plaques.
    — En été 1944, sur l’initiative du docteur Budiaszek et d’un chirurgien-orthopédiste, on a monté tout un appareillage pour soigner les extrémités cassées. À ces fins, il a été adapté une foreuse électrique et il a été forgé à l’atelier de l’hôpital, des tiges en acier chromé antirouille et un système de petits blocs d’élongations. Par cette méthode, on a traité avec succès plusieurs détenus, dont les os des jambes avaient été cassés par des traumatismes.
    — Un exploit spécial, dans les conditions du camp, a été la construction, sur l’initiative du docteur Zenon Drohocki, d’un appareil pour traiter par électrochocs. C’était à l’époque une méthode relativement neuve de traitement des maladies mentales. On savait que les détenus qui manifestaient ces troubles étaient menacés de mort et leur traitement au camp était très difficile, même impossible. Le docteur Drohocki, neurophysiologue de Cracovie, ayant déjà à son actif des découvertes scientifiques de pionnier, dans le domaine de l’électroencéphalographie et des expériences en électrothérapie,

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