Les Mystères de Jérusalem

inverse...
    " Très attaché à la justice, Salomon pense à faire arrêter ces hommes qu'il prend pour des voleurs. Cependant le petit grillon qui l'accompagne toujours dans ses promenades lui conseille de patienter jusqu'à la nuit suivante. Le lendemain, au même endroit, Salomon assiste à une scène encore plus extravagante. Cette fois, les deux hommes chargés de gerbes de blé se rencontrent. Au lieu de s'insulter ou d'en venir aux mains, les voilà qui tombent dans les bras l'un de l'autre. Sommés par le roi de s'expliquer, ils racontent. Ils sont frères. ¿ la mort de leur père, ils ont partagé le champ en deux parts égales. Or l'un s'est marié depuis et a trois enfants, tandis que l'autre est resté célibataire. Celui-ci, considérant qu'avec plusieurs bouches à nourrir son frère a besoin de plus de blé que lui-même, il lui en apporte la nuit, en secret, pour ne pas blesser sa susceptibilité... En revanche, le frère marié s'estime privilégié : sa femme et ses enfants l'aident au travail. Il a donc décidé de partager son blé avec son frère, qui peine seul du matin au soir et doit faire appel à
    des ouvriers pour la moisson...
    Le professeur marqua une pause, satisfait de constater que mon intérêt ne faiblissait pas. Il avala son café à petites gorgées, puis, l'oeil luisant de plaisir et de malice, livra la fin de son histoire.
    - Très ému, le roi serre les deux frères dans ses bras et les supplie de lui vendre leur champ : l'endroit le plus digne pour y élever le sanctuaire de Dieu! Les fondations ont été creusées là même o˘ se sont échangées les gerbes de blé nocturnes. Cette fois, nulle catastrophe n'est plus venue troubler la construction du Temple!
    J'achevai mon café à mon tour.
    - Et voilà Jérusalem, née autour du Temple, lui-même né dans l'espace de la fraternité! conclut Calimani en surveillant mes réactions.
    - Belle histoire, mon cher Giuseppe. Sauf, pardonnez-moi, qu'elle ne me semble guère prouver quoi que ce soit quant au hasard.
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    - Hum..., fit Calimani en refermant les mains sur son ventre avec un petit sourire malin. je reconnais là l'influence française sur votre esprit! Vous verrez dans les jours qui viennent à quoi va ressembler votre hasard!
    Il m'adressa un clin d'oeil si marqué que je ne pus m'empêcher de rire.
    - Riez, riez! Bon, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, je vais changer d'hôtel et voir s'il reste une chambre ici. Si possible pas trop loin de la vôtre. Nous allons devoir nous serrer les coudes, mon cher Marek!
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    Le monument funéraire
    du Salisien
    Sur la table de Formica, les deux tasses de café, devant eux, étaient vides. Le groupe de touristes japonais, si bruyant tout à l'heure, commençait à sortir de la cafétéria pour rejoindre les cars. Les filles de salle débarrassaient lentement les tables en bavardant. Ils étaient désormais presque les seuls clients dans la grande salle octogonale qui surplombait le parking et l'immensité plate des terres qui se glissait, à
    la manière d'un plan virtuel, jusque dans la mer Morte.
    Tom gardait les yeux, perdus et pensifs, sur la rangée de quatre palmiers -
    dont le dernier, décalé, chétif et incliné, paraissait malade - et les murs géométriques du " monastère " de qumran o˘ un jeune guide officiait devant un groupe de NewYorkaises cinquantenaires se protégeant du soleil avec un identique bob blanc estampillé de la virgule Nike. ¿ son côté, volubile à
    nouveau, Orit lui racontait l'histoire des esséniens, le mode de vie de la secte, sa fondation en 160 avant l'ère chrétienne, en réaction à
    l'hellénisation.
    - Ils étaient juifs, mais ils croyaient. à l'avènement de deux Messies.
    L'un aurait été un roi de la lignée de David et l'autre un descendant de la lignée d'Aaron... Selon les rouleaux découverts en 1947, le fondateur s'appelait le " Maître de justice " ou le " Messie de l'esprit ". On prétend maintenant que jésus était non seulement essénien mais peut-être grand prêtre! J'ai lu ça quelque part. je crois que c'est à cause de...
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    Tom l'écoutait en hochant imperceptiblement la tête. Il aimait bien sa voix. De plus en plus, même. Comme son parfum d'ambre. Il était agréable d'être près d'elle maintenant qu'ils n'avaient plus de raison de dispute.
    Il était surpris par ses connaissances et songeait qu'il était idiot de l'être. De toute évidence, elle avait suivi de solides études, même si elle