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Les Nus et les Morts

Titel: Les Nus et les Morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman Mailer
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qu’ils recommenceront cette nuit.
    – Oui », dit le général, considérant les données de la situation. II allait falloir faire monter des renforts en ligne. Le premier bataillon du 459" d’infanterie, tenu en réserve et provisoirement détaché aux travaux de la route, pouvait rejoindre le front en deux heures. Il devait cependant garder une masse de manœuvre forte au moins d’une compagnie et d’une section. D’ailleurs, l’attaque pouvait se déclencher plus tôt. Il délibéra, puis décida finalement de ne faire monter en ligne que deux compagnies du premier bataillon, de tenir lés deux autres compagnies pour couvrir les arrières, et de mobiliser toutes les sections disponibles aux dépens des unités engagées dans les divers services auxiliaires. Il jeta un coup d’œil sur sa montre. Il était huit heures. « Samson, dit-il, vers onze heures Potential White Able et Dog arriveront dans vos lignes par la piste des convois. Ils doivent prendre contact avec Paragon White et Paragon lied, et être mis à contribution suivant les nécessités. Je dirigerai l’opération à mesure que la situation se développera. » Tout lui paraissait extrêmement clair dans ce moment. Les Japonais attaqueraient cette nuit, probablement contre  l’ensemble du front, très certainement contre les flancs. L’orage aura retardé les troupes de Toyaku dans leur marche en direction de leurs points de concentration, et il y avait des chances que le terrain leur eût interdit de déplacer des tanks en nombre. Il se pouvait aussi que leur attaque n’eût pas été un simple sondage pour déterminer les points faibles de sa ligne. Avec cette boue, qui rendait impossibles les manœuvres rapides, Toyaku se verrait obligé de livrer assaut contre des secteurs isolés dans l’espoir d’en forcer les défenses. Cummings sentait qu’il pouvait faire face à une telle éventualité. « Nous subirons cette nuit des attaques locales extrêmement puissantes. dit-il dans le récepteur. Je vous demande d’établir le contact avec toutes les unités du front et de leur ordonner de tenir le terrain. Il n’y aura pas de retraite générale.
    _ Mon général ? ». A l’autre bout du fil la voix était indécise.
    « Si les Japonais réussissent à pénétrer » dans nos lignes, laissez-les passer. Les flancs, à l’endroit des trouées, doivent tenir leurs positions. Je ferai traduire en conseil de guerre tout officier qui, pour des raisons de tactique, fera reculer son unité. Tout ce qui percera à travers nos lignes sera entrepris par les réserves. »
    Dalleson était abasourdi. Le stratagème que lui avait envisagé était tout autre : avec une ligne nouvellement établie et soumise à de puissants coups de butoir pour la défoncer, le plus sûr eût été de se replier d’un mille ou deux dans l’espoir de faire retarder l’attaque jusqu’au matin. Il ressentit une profonde gratitude pour le général, qui ne lui avait pas demandé son opinion. Et, sans transition, il accepta comme évident que le général avait raison, et que lui avait tort
    « Et moi ? disait Hutchins. Vais-je recevoir des renforts ?
    – Powerhouse vous atteindra à onze heures trente. Vous déploierez les hommes entre Paragon Red et Paragon Red Easy, coordonnées 017.37-439.56 et 018.25-440.06. » Il assigna ces positions de mémoire, d’après l’image mentale qu’il gardait de ses cartes d’état-major. « Vous recevrez, en plus, une section renforcée du Paragon Yelow Sugar. Vous l’emploierez pour former une colonne de ravitaillement et de communication avec Paragon White, et plus tard, si possible, vous la détacherez à Paragon Baker ou Cat. Nous mettrons ça au point à mesure que les choses prendront corps. Je vais établir mon P. C. temporaire ici. »
    Tout lui venait avec aisance maintenant, ses décisions se présentaient à lui dans une succession rapide et – pensait-il –  sous une forme instinctivement juste. Il ne pouvait pas être plus heureux que dans ce moment-ci. Il raccrocha, puis regarda pendant un long instant Hearn et Dalleson, se sentant une calme et impersonnelle affection pour les deux hommes. « On aura une nuit bien chargée », fit-il à mi-voix. Il remarqua, indirectement, le capitaine d’artillerie et le soldat de deuxième classe, qui le dévoraient des yeux avec une sorte de terreur. Il se tourna vers Dalleson – ^-presque avec gaieté :
    « J’ai promis à Hutchins une section

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