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Les Nus et les Morts

Titel: Les Nus et les Morts Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Norman Mailer
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renforcée. Je lui enverrai Pioneer et Demolition, mais il faut y ajouter une escouade de quelque autre section.
    – Peut-être de la section de reconnaissance, mon général ?
    – Parfait, nous lui donnerons Reconnaissance. Maintenant préparez-moi des ordres de marche. Vivement. » Il alluma une cigarette, regarda Hearn. « Je vous propose
    de nous trouver des couchettes, lieutenant. » Il n’avait que faire d’Hearn dans un moment comme celui-ci.
    La suggestion d’ajouter une escouade de reconnaissance aux sections Pioneer et Demolition, fut la seule contribution de Dalleson à la bataille qui eut lieu cette nuit-là.
    Roth rêvait qu’il attrapait des papillons dans une jolie prairie, quand Minetta vint le réveiller pour son tour de garde., II grogna, pensa se rendormir, mais Minetta le secoua de plus belle. « Ça va, ça va, je me lève », lit-il avec humeur. Il se retourna, grogna un peu, se mit à quatre pattes, puis hocha la tête. « Trois heures de garde cette nuit », se dit-il avec répulsion, tout en commençant à se chausser.
    Minetta l’attendait à l’emplacement de la mitrailleuse. « Jésus, y a des fantômes cette nuit, chuchota-t-il. Je pensais que ça finira jamais.
    – Qu’est-ce qui est arrivé ? »
    Minetta regarda devant lui la jungle noire. On ne pouvait discerner que le fil barbelé, à une dizaine de mètres derrière la mitrailleuse. « Je croyais qu’y avait des Japonais qui rampaient par là, dit-il à voix basse. Alors, tu feras bien de les ouvrir. »
    Roth se sentit malade de peur. « Tu es sûr ?
    – Je sais pas. L’artillerie cogne dur depuis une demi-heure. Je crois qu’on se bagarre là-haut. » Il prêta l’oreille. « Attends ! » Une batterie fit feu à quelques milles de là, avec un bruit retentissant et vide. « Je parie que les Japonais attaquent. Jésus, les gars de la section vont être pris dans le bain.
    – On a de la chance, nous autres », dit Roth.
    La voix de Minetta se fit très basse. « Oui, je sais pas. C’est pas fameux, la garde. Attends, tu verras. Trois heures dans une nuit comme ça, y a de quoi devenir maboule. Comment qu’on sait si les Japonais ils passeront pas, et qu’avant que ton tour il est fini on les a pas sur le dos ?
    n est qu’à dix milles du front. Peut-être qu’ils vont envoyer des patrouilles ici.
    – C’est du sérieux, ça », dit Roth. Il se rappela le visage de Goldstein, au moment où celui-ci faisait son barda après l’orage. Il était maintenant là-haut, au combat. Roth ressentit une bizarre sensation. Goldstein risquait même d’être tué. N’importe lequel d’entre eux – Red, Gallagher, le sergent Croft, Wyman, Toglio, Martinez, ou Ridges, ou Wilson. Ils étaient tous là-haut maintenant, en pleine bagarre. Demain, l’un ou l’autre pouvait manquer a l’appel. C’était horrible, quand on y pensait. Il voulut partager ses idées avec Minetta, mais Minetta se mit à bâiller.
    « Jésus, je suis content que c’est fini. » Il fit mine de s’en aller, puis revint sur ses pas. « Tu sais qui tu réveilles ?
    – Le sergent Brown ?
    – C’est ça. Il dort par là-bas, sur une couverture, avec Stanley. » Il désigna vaguement une direction.
    « On n’est que tout juste cinq hommes pour garder cette partie du camp, murmura Roth. Pense seulement, cinq hommes pour un périmètre qui demanderait une section au complet.
    – C’est ce que je veux dire, fit Minetta. C’est pas du tir-au flanc. Là-haut, où qu’ils sont les nôtres, y a au moins un tas de monde. » Il bâilla. « Bon, je m’en vais. »
    Roth se sentit terriblement seul après le départ de Minetta. -Ilregarda la jungle, puis, aussi silencieusement qu’il le put, il descendit dans le trou derrière la mitrailleuse. Il se disait que ces choses-là étaient au-dessus de ses forces ; il n’avait pas le nerf pour ça. Il y fallait des hommes plus jeunes que lui, des garçons comme Minetta, ou Polack, ou un des vétérans.
    Il était assis sur deux caissons de cartouches, dont les poignées lui entraient dans la fesse. Il se déplaçait de temps à autre, et remuait les jambes. L’orage avait transformé le trou en un bourbier, et tout y était humide. Ses vêtements étaient restés trempés pendant des heures, et il avait couché sur sa couverture étendue sur le sol mouillé. Quelle vie ! Il allait attraper froid d’ici le matin, il en avait la certitude. Et bien content si ce

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