Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les panzers de la mort

Les panzers de la mort

Titel: Les panzers de la mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sven Hassel
Vom Netzwerk:
Russes. En fait, nous nous trouvions arrêtés au milieu d’un système de tranchées occupées par une division d’infanterie, à 60 ou 70 kilomètres derrière les premières lignes de feu. Pendant une heure tout se passa le mieux du monde, puis on entendit une violente dispute à la tête de la colonne bientôt suivie d’un coup de feu. Quelques mitrailleuses enrouées toussèrent à leur tour. Nous nous empressâmes de verrouiller les hublots. Un blindé passa à toute vitesse devant notre colonne et, du haut de la tourelle, un officier russe Criant et tempêtant, faisait des signes à ses hommes qui se volatilisèrent en un instant. Horreur ! Ils venaient de découvrir qui nous étions !
    De tous côtés les éclats fusèrent. Les blindés, sortis du rang, démolirent toute la région en quelques minutes et les grenades explosaient sur le terrain comme des éruptions volcaniques ; mais déjà de gros chars russes se jetaient au-devant de nous et, soutenus par des escadrilles de Yaks et de Migs, engageaient contre nous un combat à mort. Après six heures de bataille il fallut plier ; nous étions menacés d’être pris dans une tenaille et nous dûmes nous enfuir vers l’ouest, laissant quelques groupes isolés combattre avec l’énergie du désespoir contre les vagues hurlantes des avions.
    Nous roulions sur des routes défoncées, encombrées de milliers de fuyards, au travers desquels Il fallait se frayer un chemin. Paysans russes, citadins, femmes, enfants, soldats allemands désarmés, prisonniers russes redoutant les représailles de l’Armée rouge, toute cette masse humaine désespérée et prise de panique refluait vers l’ouest qui les attirait comme un aimant.
    – Emmenez-nous ! Emmenez-nous ! était le cri général.
    Que d’argent, de victuailles, de bijoux proposés pour une petite place dans les blindés ! Des mères nous tendaient de petits enfants, mais nous détournions la tête pour ne pas voir les yeux suppliants. Une fillette de deux ou trois ans fut lancée au légionnaire qui se tenait à l’extérieur du char, mais Il la manqua et l’enfant roula sous les chenilles qui l’écrasèrent. Folle de douleur, la mère se jeta sous le blinde suivant et fut broyée à son tour. Petit-Frère, les yeux rougis, poussa un long hurlement de loup et nous Crûmes un instant qu’il était devenu fou. Alte cria : – Qu’y a-t-il ? grand paysan !
    Petit-Frère se dressa de toute sa taille, comme s’il voulait sauter, mais une plainte déchirante s’exhala du fond de ses entrailles. On se demande ce qui serait arrivé si un essaim de « jabos » piquant sur nous au même moment, n’avaient labouré le chemin de leurs canons automatiques.
    Instinctivement, Porta jeta le char sur le côté et se mit à l’abri dans un petit ravin dissimulé sous des taillis ; de cette cachette providentielle nous fûmes alors les témoins de la scène la plus atroce que nous ayons jamais vue.
    Une cinquantaine de « jabos » surgirent Crachant des bombes. Nous entendions des explosions sourdes, suivies d’un étrange clapotis. En un clin d’œil, ruisselant d’une substance qui ressemblait à du goudron, les chars qui faisaient pour la première fois connaissance avec le phosphore, se mirent à brûler. Les fuyards, sur la route, se transformèrent en torches vivantes, les maisons sombrèrent dans un ouragan de flammes jaunes et bleues, la terre trembla dans une vision d’enfer.
    Petit-Frère s’était calmé. Installé sous l’auvent de la voiture, Il jouait aux dés avec Porta et le légionnaire, lorsque soudain un gémissement qui se mua en cri, nous fit bondir et saisir nos armes. La plainte, semblable à celle d’une bête blessée, sortait d’un fourré que nous regardions avec frayeur.
    – Sortez, tas de pourris ! Ou je vous descends ! cria Porta qui brandissait sa mitraillette.
    – Laisse donc, dit Alte, ce genre de plainte ne doit pas être bien dangereux.
    Il se glissa dans le fourré, poussa une exclamation et nous appela. Allongé par terre, une jeune femme dont le corps était tendu comme un arc nous regardait le visage blême.
    – Elle a une balle dans le ventre ? demanda Porta à Alte qui s’était agenouillé auprès d’elle.
    – Bien sûr que non, idiot.
    Le légionnaire siffla longuement : – Et bien, nous sommes bons pour être sages-femmes !
    – Quoi ? cria Porta qui fixa le légionnaire comme s’il lui avait annoncé que la guerre finissait

Weitere Kostenlose Bücher