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Les porteuses d'espoir

Les porteuses d'espoir

Titel: Les porteuses d'espoir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne Tremblay
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emplis d’angoisse, murmura :
    — Alors, ta réponse ?
    — Me marier obligé à mon âge. Je n’ai pas le choix de dire oui.
    Les amoureux s’embrassèrent. Marie-Ange mit une main sur les yeux d’Hélène en
     disant :
    — À la bonne heure ! Tant pis pour Yvette, on l’attend plus !

    — Il faut vraiment que je rentre, Paul-André.
    Sans aucune gêne pour sa nudité, l’homme se leva du divan et commença à se
     rhabiller, pigeant parmi les vêtements éparpillés ceux lui appartenant.
    Yvette, pudique, resta prostrée.
    Paul-André ramassa les sous-vêtements et la robe d’Yvette et
     les lui lança.
    — Allez, sauve-toi chez ta tante. Je ne voudrais pas qu’elle m’arrache les yeux
     comme elle me l’a promis si je ne prenais pas soin de toi.
    Yvette attrapa le tas de linge et, tremblante, commença à se revêtir elle
     aussi. Elle revit le soir où elle avait présenté Paul-André à sa tante.
     Celle-ci, avec son air suspicieux envers tous les hommes, avait plissé le
     nez :
    — Ah bon ! pis que c’est que ça mange en hiver, un agent ?
    Paul-André ne s’était pas laissé démonter. En riant, il avait expliqué qu’après
     être revenu de la guerre, il avait ouvert une agence. Il y avait plusieurs
     artistes de renom qui lui faisaient confiance.
    — Vous verrez, je vais emmener cette jeune fille au firmament !
    — Je vous arrache les yeux moi-même, si vous l’emmenez où que ce soit de pas
     chrétien…
    Sa tante, s’il fallait qu’elle apprenne ce qui s’était passé... Marie-Ange
     passait son temps à la mettre en garde :
    — Ma fille, méfie-toé des hommes. Fais attention à ta réputation. Un homme
     épouse pas les filles faciles, les Marie-couche-toi-là. Quand un homme a eu ce
     qu’il voulait, il cherche un nouveau gibier.
    Yvette jeta un regard furtif sur son nouvel amant. Elle lui avait demandé
     pardon pour son accès de colère. Il lui avait caressé les cheveux un instant.
     Elle avait fermé les yeux de bien-être. Il avait pris son visage entre ses mains
     et l’avait relevé vers le sien. Il l’avait embrassée si profondément, si
     intensément, la collant contre lui, qu’elle avait eu l’impression d’être
     absorbée par l’homme. Toujours enlacés, ils avaient glissé par terre. Il l’avait
     déshabillée à moitié, l’avait renversée sous lui et lui avait fait l’amour sans
     une parole, avec une fougue qui avait effrayé Yvette.Jamais
     elle n’avait tenté de lui demander d’arrêter, de lui avouer sa virginité, sa
     peur, de lui dire qu’elle n’était pas prête, que ce n’était pas bien, qu’elle ne
     voulait pas… Elle savait très bien qu’il n’y avait plus de retour. Ils avaient
     été jusqu’au bout… Elle avait peine à réaliser l’ampleur de ce qu’elle venait de
     vivre. Un homme avait pénétré en elle... en avait fait une femme... Cela voulait
     dire qu’il allait certainement la demander en mariage maintenant... Mais
     Paul-André ne lui avait même jamais déclaré son amour.
    Tout en reboutonnant sa robe, elle tenta de converser normalement avec son
     gérant, de cacher l’envie irrépressible de pleurer qui montait en elle.
    — Matante voulait que j’arrive de bonne heure à soir parce que… avec Isabelle,
     on avait fait un plan pour qu’Henry se décide au mariage.
    Paul-André remettait ses chaussures. L’écoutait-il au moins ?
    — Tu vas rire, mais le plan, c’était qu’Isabelle lui demande sa main !
    Elle émit un petit rire nerveux.
    — Moi, reprit-elle, je trouve vraiment que c’est à l’homme de le demander, mais
     Henry ne se décide pas… Paul-André..., finit-elle d’une petite voix, la gorge
     étranglée par l’émotion.
    Quand l’agent découvrit les larmes naissantes dans les yeux d’Yvette, il
     s’empressa auprès d’elle. Il la prit par le menton et lui donna un petit
     baiser.
    — Chut... ne pleure pas... Tu ne m’as vraiment pas déçu, Cendrillon.

    Quand Yvette rentra enfin chez elle, tout était sombre dans la maison. Sur la
     pointe des pieds, elle s’avança dans le couloir. Tout à coup, une ombre surgit
     devant elle. C’était sa tante, en robe de nuit, qui l’attendait. Marie-Ange tira
     sur une chaînette et allumale plafonnier. La lumière vive
     aveugla Yvette. Marie-Ange resta immobile et scruta intensément le visage de sa
     nièce. Yvette, honteuse, baissa les yeux. Marie-Ange sut. À toute volée, elle
     gifla

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